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LA PRISON AU MAROC - page 4

Maître Christophe Marchand, l’avocat d’Ali Aarass, décrit l’injustice vécue par le citoyen belge. Interview par Alex Anfruns (Investig’action)

dans DANS LA PRESSE/LA PRISON AU MAROC par

9 octobre 2015

 

 

Qui est Ali Aarass ?

Ali est arrivé en Belgique lorsqu’il était un enfant, en provenance de l’Espagne, d’une enclave espagnole en territoire marocain (Melilla, NdlR) et il a vécu toute sa vie en Belgique, il travaillait depuis 25 ans en Belgique, il a fait son service militaire, enfin il est tout à fait inséré dans la société belge. Et puis, à un moment donné, Ali décide de retourner voir son papa, qui habite toujours à Melilla, et il retourne habiter là-bas. Donc, il devient un belgo-marocain vivant sur un territoire espagnol.

C’est alors qu’il a été détenu ?

Oui, il a été arrêté en Espagne, où il y a eu une instruction judiciaire menée par le juge Baltasar Garzon qui a conclu un non-lieu. Malgré cela, plusieurs mois après ces enquêtes judiciaires espagnoles, le Maroc a envoyé une demande d’extradition.

De quoi Ali Aarass a-t-il été accusé ?

Ali Aarass est poursuivi au Maroc comme étant « le membre d’un mouvement terroriste qui aurait amené des armes de la Belgique vers le Maroc dans le réservoir d’une voiture ». Des « armes qui étaient destinées à un camp d’entraînement djihadiste en Algérie ». C’est l’accusation. Elle repose sur deux déclarations. Une première déclaration qui est celle d’un monsieur qui s’apelle Mr Beliraj. Il a été établi qu’il a fait l’objet de tortures pendant une trentaine de jours, et que sous la torture il a fait des accusations très fantaisistes à l’égard d’une série de personnes qu’il connaissait de son séjour à Bruxelles, dont Ali Aarass.

L’autre accusation est faite par un certain Mr. Benitou, qui est quelqu’un qui vivait en Belgique sans papiers, qui a été arrêté en Belgique, extradé vers le Maroc pour faits de terrorisme, qui a également été torturé là-bas. Qui a fait des déclarations également sous la torture qui incriminent Ali Aarass. Voilà les accusations de base qui pèsent contre lui.

Cela suffit-il pour faire une demande d’extradition ?

Il faut savoir que, suite aux déclarations de Beliraj, qui ont été réalisées plus ou moins il y a cinq ans maintenant, il a accusé une quinzaine des personnes, dont je défends personnellement deux dans ce groupe-là. Et ces personnes ont fait l’objet d’une demande d’extradition du Maroc à la Belgique. Et la Belgique a refusé d’extrader toutes ces personnes, notamment parce que ces accusations ont eu lieu tandis que Beliraj faisait l’objet d’un procès inéquitable là-bas. C’est ce qu’on a appris sur base des révélations de cables wikileaks, des autorités diplomatiques américaines à Washington qui qualifiaient ce procès d’ »extravagant », car Mr Beliraj avait fait des déclarations sous la torture, et tout le monde est d’accord pour dire que ce monsieur subit actuellement un procès inéquitable, qui est absolument politique.

Comment les autorités espagnoles et belges ont-elles réagi à ce moment-là ? Dès qu’il y a eu cette arrestation et son risque d’extradition vers le Maroc, on a alerté les autorités belges qui ont, dans un premier temps, déclaré avoir toute confiance dans les autorités espagnoles pour ne pas l’extrader s’il y avait un risque de torture. Il faut se rappeler que le Comité des Droits de l’Homme des Nations Unies avait émis une injonction à l’Espagne de ne pas extrader Ali Aarass vers le Maroc parce qu’il y avait un risque de torture là-bas. Et l’Espagne n’a pas du tout respecté cette décision internationale, elle l’a extradé.

Les autorités belges ont été inmédiatement alertées de la situation d’Ali Aarass, parce qu’il est Belge. Mais c’est un élément habituel de la position de l’Etat belge que de faire confiance. Faire confiance à l’Espagne pour ne pas extrader, et il a été extradé. Faire confiance au Maroc qu’il ne soit pas torturé, et il a été torturé.

Pouvez-vous décrire comment s’est déroulé son processus d’extradition ?

D’abord, il a fait l’objet d’un enlèvement extrajudiciaire. A son arrivée sur le sol marocain, il a disparu pendant une dizaine de jours, qui correspondent à la période pendant laquelle il a été violemment torturé…On parle de tortures qui ont été attestées par des rapports, notamment d’un rapporteur spécial des Nations Unies contre la torture, Juan Méndez, qui est allé le visiter dans sa prison là-bas au Maroc, et donc on parle d’éléctrocution des parties génitales, on parle de frapper sur la plante des pieds, on parle d’être suspendu, du supplice de la bouteille, qui n’est rien d’autre qu’un viol…

Et comment régissent-elles aujourd’hui par rapport au fait que l’un de ses citoyens est torturé ? Sont-elles en contact avec les autorités marocaines ?

Aujourd’hui, la Belgique refuse d’octroyer l’assistance consulaire à un de ses ressortissants belges au Maroc, en invoquant une pratique très ancienne. C’est vrai que l’habitude de la Belgique ce n’est pas d’octroyer l’assistance consulaire, c’est à dire d’aller visiter un détenu en prison, de l’aider dans ses démarches dans un autre pays que le sien…mais la Belgique l’a fait dans certaines circonstances exceptionnelles.

Et ici, on a fait un procès avec l’Etat belge, qui s’est soldé par une décision de la Cour d’appel de Bruxelles le 9 septembre 2014, qui oblige la Belgique à rendre visite à Ali Aarass une fois par semaine dans cette prison marocaine. La Belgique a alors demandé une fois ou deux au Maroc, mais le Maroc a toujours refusé de laisser le consul belge entrer dans la prison. Mais nous avons le sentiment que la Belgique n’agit pas avec toute l’insistance qu’elle devrait, alors que c’est un ressortissant belge qui souffre, qui a été torturé et est encore torturé dans la prison, là-bas à Salé 2, près de Rabat au Maroc.

Depuis son incarcération, a-t-il pu s’entretenir avec des membres de sa famille ?

Après ces dix jours où il est réapparu complètement traumatisé, blessé, depuis ce moment-là il peut voir sa famille de temps en temps. Depuis qu’Ali Aarass est détenu au Maroc, les contacts qu’il a eu avec sa famille ont été assez irréguliers, c’est par périodes. Il y a eu des périodes où il n’y a aucun problème : il peut recevoir des visites et voir sa famille…même si toute sa famille vit en Espagne ou en Belgique. Il n’a pas de famille au Maroc, donc la famille doit faire un long voyage pour aller le rendre visite.

Quelles batailles ont été menées ces dernières années en sa défense ?

Je peux vous parler des éléments judiciaires. Nous avons obtenu trois condamnations contre des Etats. Une condamnation contre la Belgique à travers les jurisdictions belges. Une condamnation contre le Maroc par le Comité contre la torture des Nations Unies par la décision du 27 mai 2014. Et une condamnation contre l’Espagne, par le Comité des droits de l’homme des Nations Unies, parce que l’Espagne avait envoyé Ali Aarass vers ses bourreaux, et vers un procès inéquitable.

C’est l’une des raisons pour lesquelles l’Espagne a également été condamnée. Il y a donc trois organes jurisdictionnels qui ont avalisé la thèse que Mr. Ali Aarass a été condamné de manière complètement inéquitable. Par exemple, depuis le 27 mai 2014 le Comité contre la torture demande au Maroc de réouvrir le dossier, réouvrir l’enquête, ce qui n’a pas encore été fait de la part des autorités marocaines, qui laissent en défaut, à nouveau, de se soumettre aux décisions d’un organe de justice internationale.

Pouvez-vous nous donner les dernières nouvelles sur sa situation par rapport à cette grève de la faim qu’il a entamée ?

Là on était sans nouvelles depuis un certain temps, mais sa famille est partie aujourd’hui pour le voir, en urgence, parce que cela fait maintenant 45 jours qu’il est en grève de la faim et sa situation de santé se détériore constamment.

Vous qui êtes son avocat, quand est-ce que vous avez vu Ali la dernière fois ?

En tant qu’avocat belge, je collabore avec des avocats marocains, dont Maître Idrissi. Et Maître Idrissi a pu voir Ali Aarass hier, il l’a trouvé fort affaibli, dans des conditions où il est difficile de s’exprimer. Les dernières informations qu’on avait eu, il y a une semaine, c’était qu’il était très très affaibli, qu’il ne pouvait se mouvoir qu’en chaise roulante…Nous lui indiquons alors qu’il doit arrêter cette grève de la faim. Et Ali Aarass, pour que ses droits soient reconnus, a décidé de continuer.

C’est toujours le même combat qu’il a mené, que nous avons mené. Tous les procès qu’on a menés pour lui, et il y en a quatre, on les a tous gagnés. Sauf le procès au Maroc, évidemment, pour ces accusations iniques de terrorisme. Mais Ali Aarass ne désarme pas, et on espère que les autorités judiciaires marocaines vont reprendre l’affaire en main, car l’affaire est toujours en cours, parce qu’il a été condamné en 2012, on a introduit un recours en cassation qui devrait normalement être traité dans les six mois, et n’a pas toujours été traité. Cela fait trois ans qu’on attend et on espère maintenant que la Cour de Cassation marocaine va casser la décision.

Des actions en défense d’Ali Aarass sont-elles prévues prochainement ?

La défense d’Ali Aarass est très compliquée, parce qu’il y a plusieurs Etats qui sont impliqués, et donc c’est très difficile d’avoir une défense qui soit coordonnée. Alors, les prochaines actions judiciaires qui sont prévues, la première a déjà eu lieu hier mercredi : le dépôt d’une plainte pour mauvais traitement, vu qu’Ali Aarass a encore été tabassé la semaine passée, malgré son état d’importante faiblesse dû à la grève de la faim, il a fait l’objet de violences au sein de la prison. Et la deuxième chose, c’est qu’on a introduit une requête de mise en liberté afin qu’il soit immédiatement libéré. En effet, ce n’est pas normal qu’on doive attendre aussi longtemps avant que la Cour en cassation se penche sur ce dossier.

Et le Maroc, qui est un Etat de droit, prévoit des moyens judiciaires pour pallier ce genre de situations, et prévoit qu’on peut introduire une requête de mise en liberté lorsque la demande en cassation dure trop longtemps. Au niveau judiciaire, nous avons entamé ces deux procédures et on compte bien en entamer une troisième devant les instances internationales pour inaction dans ce dossier. Pour les autres actions liées aux groupes de soutien (d’Ali Aarass), il faut s’adresser au comité de soutien d’Ali Aarass.

Je vous remercie de votre attention, je vous remercie de soutenir Ali Aarass, il en a besoin !

Un appel est également lancé par le comité de soutien à un rassemblement mercredi prochain 14 octobre, de 11h30 à 13h30, devant le Ministère des Affaires étrangères (rue des Petits Carmes 15, à 1000 Bruxelles), pour dénoncer avec force l’extradition d’Ali et exiger sa libération.

Source :

Voir aussi le documentaire réalisé par Mohamed Ouachen :

 

 

Jeudi 8 octobre à Rabat : l’AMDH, le Comité Free Ali Aarrass, Amnesty international, Solidarité Maroc, Antidote Editions vous invitent à une rencontre exceptionnelle

dans ACTIONS/LA PRISON AU MAROC/ORGANISATIONS POUR LES DROITS DE L'HOMME / FOR HUMAN RIGHTS par

Jeudi 8 octobre 2015 à 17 heures Rabat Maroc

Au siège de l’AMDH,
Imm6, App 1, rue Akensous,  sur Avenue Hassan II,  Rabat.

Conférence/débat 

autour du livre

« Marraine des deux plus anciens prisonniers politiques au Maroc » de Marie-Jo Fressard

et

autour de l’affaire Ali Aarrass

en grève de la faim depuis le 25 août à la prison de Salé II

Avec la participation de

Marie-Jo Fressard, auteure, et Ahmed Chahid, ancien prisonnier politique

Luk Vervaet et Farida Aarrass du Comité Free Ali

Khalil Idrissi et Lahcen Dadsi, avocats d’Ali Aarrass

Ali Aarrass : « Pourquoi je continue ma grève de la faim… »

dans LA PRISON AU MAROC/Lettres/Letters/Brieven par

Ali Aarrass grève de la faim27 août 2015

A l’attention de Monsieur le ministre de la Justice et des Libertés, sous l’égide du directeur de la prison de Salé 2.

Objet : Continuité de la grève de la faim entamée le 25/08/2015.

Monsieur le ministre,

Je m’appelle Ali Aarrass et je suis détenu à la prison de Salé 2 depuis le 24/12/2010.

Si je m’adresse à vous aujourd’hui, c’est pour vous faire savoir que je n’ai jamais cessé de clamer mon innocence et dénoncer tous les torts qui m’ont été causés.

Mon arrestation, mon extradition arbitraire, les procès iniques… J’ai été victime d’injustices, allant de la privation de ma liberté aux pires sévices qu’on puisse faire subir à un homme !

Monsieur le ministre,

Dans l’attente d’un retour urgent de votre part, la grève de la faim est dès lors l’unique possibilité pour moi de me faire entendre.

Veuillez agréer l’expression de mes salutations respectueuses.

Ali Aarrass

« Le CNDH (conseil national des droits de l’homme) va-t-il tenir sa promesse ? », se demande Farida Aarrass après sa visite à Ali à la prison de Salé.

dans ACTIONS/LA PRISON AU MAROC par

Farida avec photo Ali août 2011Ali est déçu par le non respect des promesses du CNDH, qui avait garanti qu’un compromis, PV rédigé reprenant les revendications d’Ali, qui ne sont ni plus ni moins que ses droits les plus basiques, allait être rapidement établi et signé par les trois parties. La direction, le CNDH et Ali.

Mais il me demande de relancer la demande auprès d’eux pour commencer, et que si seulement rien n’était fait, je refasse une déclaration afin de démentir.

En ce qui vous concerne, Ali est époustouflé d’avoir une telle équipe, groupe de soutien. Il avait le regard pétillant en me parlant de sa joie et satisfaction et c’est bien la première fois que je constate cela, depuis le début de sa détention. Pour vous dire à quel point vous lui faites du bien.

On lui a remis une douzaine de lettres, mais comme cela a été fait tout juste avant qu’on ne l’autorise à venir nous rejoindre, il n’a pas encore pu me communiquer les noms des expéditeurs. Je vous communiquerai ça plus tard incha Allah.

À part ça, il est fort apprécié et bien respecté, par de tas de fonctionnaires et gardes en prison. Un phénomène nouveau suite à la grève de la faim et pour avoir tenu tête au directeur et son adjoint qui sont si injustes et donc sont dépréciés de quasi tous.

Ali dit ne pas être pessimiste mais réaliste quand il nous fait savoir qu’il ne pense être libre qu’en 2021. Je lui ai dit que nous faisions un maximum pour le sortir de la avant. Il m’a répondu que quoi qu’il arrive, il nous sera toujours extrêmement reconnaissant pour tout, mais qu’il se trouve être dans un état ou les droits sont bafoués et où la justice n’existe pas.

Nous avons discuté sur la situation actuelle au Maroc, les derniers événements concernant le fameux pédophile libéré. Ali avait d’autres informations….. Je peux vous dire que sur place on apprend des choses incroyables mais bien vraies

Ali nous avait appelé l’avant veille de notre visite pour nous demander de ramener pas mal de choses, dont des vêtements entre autre… Il nous a appris une fois sur place que des détenus, dont il est sur qu’ils sont aussi innocents victimes du système, en provenance d’autres centres de détention, se retrouvent en haillons, sales, sans rien pour se laver et se changer. C’etait pour eux qu’il nous avait demandé ces affaires.

Du coup, je lui ai promis qu’on s’organiserait pour que des personnes sur place, ramènent encore des vêtements, produits de toilette et autres affaires pour eux. Le regard de mon frère s’est illuminé et il m’a juste dit, n’oublie pas de demander aussi des vêtements chauds s’il te plaît. Il fait très humide et froid dans les cellules. L’hiver sera de retour et ces pauvres gens la ont froid.

Promesse que nous tiendrons

Je me sens bien, très heureuse de revoir mon frère comme il l’était avant sa mise en détention au niveau du moral…. Pour le physique il récupérera incha Allah.

Vous êtes tous en très grosse partie les auteurs de ce bien être, et vous remercie donc du fond du cœur !

 

 

Dernières nouvelles ! Le Soir interviewe Farida Aarrass après sa visite à son frère ce vendredi 16 août

dans DANS LA PRESSE/DOUBLE NATIONALITE/LA PRISON AU MAROC par

contre la torture vous avez une armeFarida Aarrass: «Mon frère Ali va bien!»

SOURCE

 

Baudouin Loos

Ali Aarrass, ce Belge condamné à 12 ans de prison pour terrorisme au Maroc, va bien après sa grève de la faim qui a duré 29 jours et s’est terminée le 8 août. Sa sœur Farida a pu le rencontrer pendant une heure et demie ce vendredi dans la prison de Salé, près de Rabat.

« Il va bien, il est très pâle, blanc même, sa grève de la soif a été très dure à vivre, mais il a commencé à récupérer », nous dit-elle par téléphone. « Il prend soin de son alimentation même si le suivi médical promis est absent. »

Un point continue cependant de préoccuper le détenu.« Le Conseil national des droits de l’homme – un organisme officiel, NDRL – était venu le voir en prison pendant sa grève et lui avait promis de faire signer un texte de compromis énumérant ses droits de commun accord avec la direction de la prison ; ce texte ne semble toujours pas exister, or c’est important pour prévenir les sautes d’humeur du directeur de la prison », confie encore Farida.

Ali Aarrass, rappelons-le, avait été extradé d’Espagne vers le Maroc en 2010 bien que la justice espagnole, après un an d’enquête, l’avait blanchi des accusations de terrorisme. Il avait ensuite signé des aveux après plusieurs jours de torture confirmés par un rapport de l’ONU. D’abord condamné à 15 ans de prison, sa peine avait été réduite à 12 ans en appel. Il avait entamé une grève de la faim le 10 juillet dernier puis de la soif car ses droits de prisonnier (douche, promenade, courrier, téléphone, etc.) lui avaient été retirés sans raison.

Sa sœur se réjouit d’avoir pu le voir, même si elle n’a pu être accompagnée que par deux proches, sa sœur et la femme de son père. « Il a un moral du tonnerre. Une force write a letterincroyable émane de lui. Curieusement, juste avant de venir au parloir, on lui a donné 12 lettres pour lui qu’il n’avait jamais reçues. Il a été ému par le fait que le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, ait enfin écrit à son homologue marocain pour réclamer des informations sur le traitement qui lui était réservé. Il pense que cela signifie qu’on le considère comme belge. Il y accorde une grande importance car il n’a jamais vécu au Maroc où il n’a aucune attache. Il souhaite que la Belgique insiste pour qu’on révise son procès, qu’on tienne compte de la torture, que cesse en fin de compte ce qu’il considère comme un sort injuste subi déjà depuis cinq ans. »Free Ali Aarrass now

Ali Aarrass a demandé à sa sœur de collecter des vêtements. « Pas pour lui, il porte toujours le même jeans qu’il avait déjà quand il a été torturé – ce qui prouve la qualité du pantalon, dit-il en riant – mais il s’inquiète pour d’autres détenus qui vivent en haillons. C’est typique de son caractère. »

Dernières nouvelles d’Ali Aarrass : 19ème jour de grève de la faim et 5ème jour de grève de la soif

dans ACTIONS/LA PRISON AU MAROC/Lettres/Letters/Brieven par

Hunger strike contre la torture vous avez une armePar le biais de différents témoignages de familles des détenus à la prison de Salé :

« Ali se trouve couché dans sa cellule, incapable de bouger. Il est conscient, semble garder le moral malgré la faiblesse de son corps et continue à croire que tout peut encore changer. »

« Il n’a reçu qu’une seule visite, celle du procureur général. Après qu’on soit venu lui demander de se lever et d’aller à la salle des visites, voyant qu’Ali n’arrivait pas, on a finalement autorisé ce dernier à venir dans la cellule d’Ali. Il est venu demander à Ali de signer un document. Ce document, lui a-t-il dit, est la plainte, qu’Ali aurait déposé contre le directeur et son adjoint. Ali refuse de le signer, le document est en arabe. Le procureur lui mentionne qu’il a le droit de refuser et se retire. »

 « On a dit à Ali de se lever pour aller voir un médecin à l’extérieur. Mais il n’arrive pas à bouger. Du coup, pas de médecin et aucun suivi médical à cette grève ! »

 « La visite du procureur et la proposition d’aller voir un médecin dehors, date d’il y a 3 jours. Depuis lors, aucune passage, aucune visite.»

 

APPEL :contre la torture vous avez une arme

 Téléphonez ou envoyez un SMS a ce GSM pour les Belges en détresse au Maroc en-dehors des heures de travail : +212 (0)661 16 47 93 et demandez qu’il visite ALI à la prison de salé. Ce numéro de garde s’adresse uniquement aux Belges en détresse au Maroc en-dehors des heures de bureau.

 Écrivez, téléphonez ou Faxez  à Monsieur Didier Reynders, Vice-Premier Ministre et Ministre des Affaires étrangères,du Commerce extérieur et des Affaires européennes

Rue des Petits Carmes, 15, 1000 BRUXELLES Tél. : +32 (0)2 501 85 91 Fax. : +32 (0)2 513 25  E-mail : contact.reynders@diplobel.fed.be

 Écrivez, téléphonez ou Faxez  à l’ Ambassade de Belgique à Rabat :

4-6, Avenue Mohammed El Fassi, Tour Hassan – B.P.163, 10100 Rabat

Tél.: +212 537 26 80 60 Fax: +212 537 76 70 03 E-mail: Rabat@diplobel.fed.be

Liliane Matthys écrit à l’ambassadeur de Belgique au Maroc au sujet d’ Ali Aarrass

dans ACTIONS/LA PRISON AU MAROC/Lettres/Letters/Brieven par

 

Liliane 26 juinMonsieur l’ambassadeur de Belgique au Maroc

 

C’est au sujet d’un de nos compatriotes au Maroc que je me permets de vous écrire.

 

Vous avez un bien malheureux voisin à Rabat, c’est Monsieur Ali Aarrass enfermé à la prison de Salé II.

 

 Cette personne est accusée de « terrorisme », mot lourd et parfois employé à tort et à travers.

 

 Notre concitoyen a été torturé, humilié  et sous la contrainte a signé des aveux rédigés en arabe littéraires, langue qu’il ne maîtrise pas, pour que ses souffrances cessent.

 

 Si vous avez l’occasion d’aller voir Monsieur Aarrass en prison dites- lui qu’ici beaucoup de personnes pensent à lui.liliane lettre première partie

 

 Je lui écris chaque semaine. Pouvez-vous vous renseigner sur sa santé ?

 

 Comme Mohamed VI, roi du Maroc a de larges pouvoirs, pourriez-vous le contacter afin qu’il fasse libérer Monsieur Aarrass et les autres personnes dans le même cas.

 

 Pour Sa Majesté ce sera une bonne action dans le cadre du Ramadan puis qu’il est Commandeur des Croyants.

 

 Il me semble que Monsieur Aarrass a trois princesses dans sa vie : son épouse, sa fille, et sa sœur qui se bat ici en Belgique, sans relâche, pour sortir son frère des geôles.

 

liliane lettre deuxième partie Faisons que toute cette famille se retrouve et que la fille ait le bonheur de grandir auprès de son papa.

 

 Vous remerciant de l’attention portée à la présente requête, je vous prie d’agrée, Monsieur l’Ambassadeur, l’expression de mes respectueuses salutations.

 

Liliane Mathys

 

Namur Belgique  

 

Satement of Ali Aarrass on hungerstrike 12 July 2013

dans ACTIONS/DOUBLE NATIONALITE/FRIENDS OF ALI AARRASS LONDON SUPPORT COMMITTEE/LA PRISON AU MAROC/Lettres/Letters/Brieven par

20 km médaille Annissa Amina

(translation by Frances Webber)

It all started on 8 July 2013, when I received my post. One of the envelopes contained photos and a Brussels 20km medal, which a ribbon of my colours, the Belgian flag colours. A few hours later, the director ordered confiscation of the envelope and its contents.

 This happened when I signed the register, as usual when I receive cards. Isn’t it an abuse, a provocation? I’m still waiting for the return of my envelope, the medal with the colours of my flag, for which I performed my military service in 1993-4. This is evidence of racism, vengeance on the part of the director and his confidant Bouazza

 10 July 2013, these two came into my cell, while I was in the courtyard, at 11.30. The other prisoners saw them going in without asking for me to be there.

 To provoke me, they pulled down postcards which I had stuck on a wall of the cell. They trampled on them, and they took away my personal cards. When I returned to my cell, they searched it, leaving everything upside down. I believe they took pleasure in doing it, with hatred, racism and evil in their hearts, in order to humiliate me – particularly Bouazza. As for the director, Abdellah Darif, he showed no humanity or intelligence when with his assistant Bouazza.

 I asked to see him. He received me. I asked for an explanation. He said he was the director and I was just a prisoner. I just wanted to remind him that my rights had been violated by this sort of conduct. He warned me, threatened me that he would make my life impossible, and that Bouazza was the man in whom he placed all his confidence.

 I returned to my cell and asked an officer if I could make a phone call. He said he had orders from the director not to allow me to make calls, or to go out to the courtyard, or to shower, or to receive personal mail. Now, I’m locked up in this prison with no rights to anything. I am locked in.

 All because I told the director that he had no right to come into my cell, with Bouazza, in my absence. He was furious when I named and recalled his assistant, he threw me out of his office. He knows very well that he made a mistake in taking notice of Bouazza. The two together violated my rights.

 Now, I ask myself if I have the same rights as any other prisoner. There are those who give all their money to get what they want in prison – and the two divide the booty between them.

 Today, I decided to go on indefinite hunger strike until they give me back my rights, my personal possessions and the medal with the colours of my flag.

 libération d'Ali Aarrass‘Anger and hatred make men blind. The first for an hour, the second, for life!’

 Ali Aarrass

Una carta de Ali Aarrass : Todo empezo el dia 8 de julio 2013

dans ACTIONS/DOUBLE NATIONALITE/LA PLATAFORMA POR ALI AARRASS/LA PRISON AU MAROC/Lettres/Letters/Brieven par

médaille 20 kmTodo empezo el dia 8/07/2013, cuando recibi mi correo personal. Uno de los sobres contenia fotos, y un medallon de los 20 km de Bruselas, con la cintura de colores de nuestra bandera belga. Unas horas mas tarde, el director dio la orden para recupera el dicho sobre con todo el contenido.

Eso paso cuando yo firmé en el registro como lo hago siempre cuando recibo cartas. Esto no es un abuso o provocaciones ? Aun estoy esperando que me devuelvan el sobre con el medallon, con los colores de mi bandera, por la que juré haciendo mi servicio militar en 1993-94. Esto es prueva de racismo, venganza de la parte del director y su confidente Bouazza.

Dia 10 de julio 2013, estos dos entraron en mi celda, mientras yo estaba en el patio a las 11h30. Los otros presos los vieron entrar sin solicitar que yo este presente con ellos.

Para provocarme, arrancaron cartas postales pegadas en la pared en una parte de mi celda. Las pisotearon y se llevaron mis cartas personales. Cuando yo regresé a mi celda, la cachearon, todo estaba boca abajo. Creo que cogieron el placer de hacerlo con mucha maldad, odio, racismo, para humillarme, sobre todo el Bouazza. Y cuanto al director que se llama Abdellah Darif, no mostro ninguna humanidad ni inteligencia en compania de su adjunte Bouazza.

En aquel momento solicité verlo, me recibio, yo exigi esplicaciones y el replica diciendome que el es el director y que yo no soy que un preso. Yo solo queria recordarle que han violado mis derechos actuando de tal modo !

Me dijo, amenazandome, que me hara la vida imposible, y que Bouazza es el hombre en el que tiene toda confianza, su confidente.

Regresé en mi celda y solicité a el funcionario par llamar por telefono. Este me dijo que tenia orden por el director, de no darme aceso a la llamada, ni tampoco el patio, ni la ducha, ni correos personales. Hoy estoy encerrado en el corridor despues de mi ingreso en esta carcel, con derecho a nada ! Estoy encerrado !

Todo esto porque le dige al director que no tenia derecho de entrar en mi celda, con el Bouazza, en mi ausencia. Se puso furioso cuando nombré y recordé su confidente, me hecho de su despacho con maldad ! El sabe muy bien que hizo el error de hacerle caso a el Bouazza. Los dos participaron à violaron mis derechos.

Hoy me pregunto, si tengo los mismos derechos que todos los prisioneros ? Los hay que dan lo que tienen en el fondo de sus bolsillos, para conseguir lo que quieren. Y ese botin se le reparten entre ellos dos !

Hoy tengo pensado de entrar en huelga de ambre sin parar hasta que me devuelvan mis derechos y mis objetos personales et bien entendu le médaillon avec les couleurs de mon drapeau !

 « La colère et la haine rendent aveugle ! La première pour une heure, la seconde à vie ! »

 Ali Aarrass

 Free Ali Aarrass now 20 km

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