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Farida Aarrass : « Pour les droits de l’homme ici et partout » (Bredene 21 septembre)

dans ACTIONS/ARTS/ORGANISATIONS POUR LES DROITS DE L'HOMME / FOR HUMAN RIGHTS par

julie Jarozewski Faride Aarrass 21 septembre 2013Discours de Farida Aarrass lors du concert de Furia (à la fête Manifiesta, Bredene 21 septembre 2013)

Bonjour à toutes et à tous,

Je m’appelle Farida Aarrass, je suis membre du parti Egalité et militante pour les droits de l’homme depuis de nombreuses années et c’est à ce titre que j’ai tenu à participer avec vous à cet évènement aujourd’hui.

Je remercie vivement les organisateurs pour leur initiative et leur volonté de poursuive le noble combat qu’est celui des droits de l’homme.

Si nous sommes rassemblés ici, c’est que nous partageons tous le même objectif de voir s’améliorer la condition humaine et la protection des personnes où qu’elles se trouvent dans le monde.

S’il était utile de rappeler la définition officielle des droits de l’homme, c’est un concept selon lequel tout être humain possède des droits universels, inaliénables, quel que soit le droit positif en vigueur ou les autres facteurs locaux tels que l’ethnie, la nationalité ou la religion.

Or, nous faisons chaque jour le constat de discriminations sur base de l’un ou plusieurs de ces critères à la fois. Ces discriminations sont parfois insidieuses, dissimulées, comme le recours à de faux prétextes pour écarter et discréditer un candidat ou une candidate à l’emploi alors que son origine ethnique ou sa religion sont bien souvent le véritable motif de son éviction.

D’autres discriminations s’expriment plus ouvertement lorsqu’elles tentent par exemple d’interdire l’espace publique aux femmes voilées en les intimidant ou en les agressant dans nos rues européennes. Ces comportements indignes doivent être dénoncés avec force et détermination. Aucune indulgence ne doit être accordée aux auteurs d’agressions sur des femmes portant un signe religieux, qu’elles soient par ailleurs musulmanes, juives ou chrétiennes. Il nous faut agir pour que cessent enfin ces actes barbares et injustes.

Mon expérience dans les milieux associatifs et caritatifs m’a permis aussi de voir à quel point les droits les plus élémentaires de la personne pouvaient être négligés voire bafoués. Je parle par exemple de familles Rom, avec femmes et enfants en bas-âge, jetées à la rue et abandonnées à leur sort par les autorités. Je parle du spectacle de ces enfants rom dormant sous les colonnes de la porte d’Anderlecht à Bruxelles en plein hiver sans que cela n’émeuve les pouvoirs publics ayant pourtant les moyens, tant financiers que juridiques, d’apporter une solution durable à ces familles pour qu’elles recouvrent une dignité. Ces familles ont surmonté le rude hiver 2012 avec l’aide d’associations et une solidarité citoyenne exemplaire mais certes limitée.Monnaie 5 août Farida II

A l’instant où je vous parle, ces familles survivent toujours dans des conditions déplorables.

Faut-il rappeler l’article premier de la Déclaration des droits de l’homme selon lequel «  tous les êtres humains naissent égaux en liberté et en droits, qu’ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. »

J’ai une affinité particulière pour le mot « fraternité » dans la mesure où il évoque l’entraide entre les hommes sans distinction quant à l’appartenance ethnique, religieuse ou autres. La fraternité rassemble par conséquent les hommes et les hommes d’horizons divers comme s’ils étaient membres d’une seule et même famille.

A ce propos, on me questionna un jour sur mon engagement pour les rom à priori chrétiens alors que je suis moi-même, comme vous l’aurez constaté, de confession musulmane. Cette question m’interpella dans la mesure où je pris conscience des barrières qui s’érigent dans les esprits et empêchent toute solidarité ou empathie à l’égard de ceux qui ne partagent pas notre foi, nos coutumes, ou qui ne répondent pas à nos critères tout simplement.

J’aimerais tellement voir s’effondrer ces barrières. Que l’entraide mutuelle et la fraternité puissent s’exercer entre tous les hommes sans aucune distinction de race ou de religion.

Mon but ici n’est pas d’inventorier la détresse humaine dont je suis témoin dans le cadre de mes activités mais d’attirer plutôt l’attention sur sa banalisation. La pauvreté et la misère sociale paraissent comme les plus grands affronts aux droits de l’homme.

Aussi, je prétends que toute société qui ignore les plus démunis et les plus fragiles parmi ses citoyens ne respecte plus ses propres valeurs morales et s’expose à des conséquences néfastes inévitables.

Il est ainsi avéré que la plupart des sociétés ayant laissé perdurer la misère sociale ont été confrontées à la révolte et aux chaos. La paupérisation, la précarité et le niveau de vie indécent sont assurément à l’origine des révoltes actuelles au Moyen-Orient, en dehors des intérêts politiques et stratégiques de pays tiers qui tentent de tirer profits de ces contestations.

Ces révoltes dites du printemps arabe sont nées également d’un accouplement diabolique, celui de la dictature et de la terreur. Les deux ont privé les citoyens de leurs droits les plus fondamentaux. Les libertés individuelles, chers à la Déclaration des droits de l’homme, ont été annihilées dans ces pays depuis des décennies.

Pour citer l’exemple de l’Egypte, la dictature de Moubarak aura duré 30 ans. On aurait pu penser qu’un citoyen égyptien du même âge eut été résigné voire « formaté » aux privations et interdictions durant toute cette partie de son existence. Mais tel n’est pas le cas au vu des réactions de la jeunesse égyptienne, comme si la liberté était inhérente aux individus ou comme inscrite dans les codes génétiques. Cette jeunesse démontre aujourd’hui qu’elle est plutôt prête à mourir pour ses opinions, ses convictions et sa liberté.

Aussi, rappelons-nous le nombre de prisonniers politiques qui croupissent dans les prisons de ces régimes dictatoriaux. Des milliers d’hommes et de femmes subissent l’enferment en raison uniquement de leurs opinions politiques et leur engagement pour la liberté et la démocratie.

Par ailleurs, depuis quelques années, des régimes peu scrupuleux profitent de la phobie née du 11 septembre pour emprisonner des personnes de manière arbitraire en les affublant du costume de « terroriste ». Le chef d’accusation de « terrorisme » peut de ce point de vue mener un innocent en prison pour plusieurs années sans même l’ombre d’une preuve contre lui.

FuriaMon frère Ali Aarrass

 A cet égard, j’aimerais vous apporter un témoignage personnel qui illustre mes propos.

 Ce témoignage concerne mon propre frère, Ali Aarrass, citoyen belge, emprisonné au Maroc depuis décembre 2010. Il a 51 ans, est marié et père d’une petite fille.

 Il a été condamné par le Maroc à une peine de 12 années d’emprisonnement pour des faits de terrorisme alors qu’il ne cesse de clamer son innocence.

 Avant son extradition de l’Espagne vers le Maroc, le juge espagnol anti terrorisme de renommée internationale, Baltasar Garzon, avait prononcé un non-lieu et blanchissait complètement mon frère après deux années d’enquête rigoureuse, le juge Baltasar Garzon étant réputé pour sa rigueur et sa détermination dans les affaires de terrorisme.

 L’Espagne procédera cependant à l’extradition de mon frère sur demande du Maroc alors que le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU demandait officiellement aux autorités espagnoles de ne pas extrader Ali Aarrass, et ce, alors même qu’il avait été innocenté.

 Dès son arrivée sur le sol marocain, Ali sera emmené dans les locaux de la DST marocaine, la DST étant la Direction de la Sûreté du Territoire, autrement dit les services de renseignement marocains ou les services secrets, lesquels sont réputés auprès de la population marocaine pour leur dureté et leur mépris des droits des prévenus.

 De l’aéroport, mon frère Ali sera donc conduit vers le terrible Centre de Temara situé à quelques kilomètres de Rabat. Il y subira la torture durant 12 jours consécutifs dans les soi-disant salles « d’interrogatoire » qui ne sont en réalité rien d’autre que des salles de torture aménagées dans les sous-sols du bâtiment.

 Ali subira le viol par la bouteille, il subira également des chocs électriques dans les parties génitales, des produits inconnus lui seront administrés, il sera tabassé jusqu’à évanouissement et frappé encore dès reprise de conscience, et beaucoup d’autres sévices inqualifiables lui seront infligées dont la privation de sommeil durant plusieurs jours.

 Au cours de ces traitements cruels, ses tortionnaires lui feront signés de prétendus aveux rédigés en langue arabe, alors qu’Ali ne sait ni lire ni écrire l’arabe. Il ne parle que le berbère, le français et l’espagnol, cette dernière langue étant notre langue maternelle à tous les deux puisque que nous sommes nés et avons grandi à Melilla, enclave espagnole située au nord du Maroc.Farida Aarrass at Belgian embassy London

 Sur base de ces seuls aveux obtenus sous la contrainte, et alors que son dossier est complètement vide, Ali sera lourdement condamné tant en première instance qu’en appel. Ses juges resteront sourds à ses allégations de torture et aux faux aveux extorqués.

 Ses avocats belges et marocains ont qualifié ces procès d’iniques tant les droits de la défense ont été bafoués, ils dénoncent même une quasi parodie de justice.

 En réalité, Ali était condamné dès l’instant où il posait le pied au Maroc.

 En septembre 2012, mon frère recevra la visite du rapporteur spécial de l’ONU sur la torture, Monsieur Juan Mendez, lequel sera accompagné d’un médecin spécialisé dans le diagnostic de la torture. S’en suivra un rapport rendu publique qui confortera les allégations de torture et dénoncera tant ses conditions de détention que les mauvais traitements qu’il continue à subir actuellement.

 C’est dans ce contexte qu’Ali a mené quatre grèves de la faim pour protester non seulement contre son emprisonnement arbitraire mais également contre les mauvais traitements dont il est victime durant l’exécution de sa peine. La dernière grève de la faim a eu lieu cet été et a duré un mois, la plus longue avait duré deux mois.

 Depuis le premier jour de sa détention, je n’ai eu de cesse d’interpeler l’état belge pour qu’il protège et sécurise son citoyen, Ali ayant 28 ans de présence en Belgique et ayant servi sous le drapeau belge lors de son service militaire entre 1993 et 1994.

 Cette demande réitérée d’assistance consulaire a été introduite auprès du Ministère des Affaires Etrangère mais elle a été systématiquement refusée par la voix de l’actuel ministre, Monsieur Reynders et par celle de son prédécesseur, Monsieur Vanackere.

 L’argument porté par les deux ministres veut qu’Ali Aarrass est citoyen belgo-marocain et qu’à ce titre sa bi nationalité empêche la Belgique de lui fournir toute assistance dès lors qu’il se trouve dans le pays de sa seconde nationalité.

 Cette disposition s’appuierait sur la Convention de La Haye concernant les binationaux. Or, il apparaît que le Maroc n’est pas signataire de cette convention et que, par conséquent, elle ne s’applique pas entre le Maroc et la Belgique.

 Par ailleurs, des cas similaires impliquant des binationaux ont vu l’intervention de Monsieur Reynders pour assurer l’assistance consulaire aux personnes détenues dans un pays tiers. D’où l’incompréhension devant cette différence de traitement insupportable de la part du ministre.

 La position de la Belgique se devrait pourtant d’intervenir avec force dès qu’il est avéré que le pays tiers pratique la torture. Le Maroc en l’occurrence a ratifié la Convention des Nations Unies contre la torture mais ne respecte nullement son engagement.

 Depuis le rapport du rapporteur de l’ONU, Amnesty International et Human Right Watch se sont, quant à eux, saisis du cas de mon frère et tentent d’influer sur les autorités marocaines pour que les droits élémentaires d’Ali soient préservés ainsi que son intégrité physique et psychologique.

 Un comité de soutien a par ailleurs été mis sur pied, et ce soutien s’exprime notamment par le biais du site « Freeali.eu », pour ceux qui souhaiteraient le consulter.

 Je n’ai pas assez de mots pour remercier l’instigateur de ce comité et la figure de proue de toutes les actions menées jusqu’à présent pour faire entendre la voix d’Ali. Je parle de Monsieur Luk Vervaet, professeur et militant pour les droits des détenus politiques depuis de nombreuses années.

 Je remercie également du fond du cœur tous les autres membres de ce comité que je n’ai pas le temps de citer ainsi que tous les anonymes qui soutiennent la cause de mon frère.

 Soyez sûr que je ne me sers pas de la tribune qui m’est offerte ici pour mettre en avant le cas personnel d’Ali Aarrass. Mais en matière de violation flagrante des droits de l’homme, c’est le cas que je connais malheureusement le mieux. Il est même, à mes yeux, hautement représentatif de la détresse de milliers de détenus arbitraires ou politiques ayant subi le même sort.Latuff Ali Aarrass

 Nous sommes tous convaincus que le recours à la torture est le moyen le plus dégradant et inhumain employé contre un homme ou une femme.

 C’est pourquoi nous dénoncerons inlassablement cette pratique d’un autre temps au nom des valeurs pour lesquelles nous sommes rassemblés ici aujourd’hui.

 Je vous remercie.

 

Julie Jaroszewski : « Ô Votre Majesté, Belle Reine Mathilde, Je viens à vous lestée, du murmure des guildes.. »

dans ACTIONS/ARTS par

Monnaie 5 août Anne & coPar Julie Jaroszewski, 07 août 2013

Source 

 

 

 

 

 

 

Ô Votre Majesté, Belle Reine Mathilde

 Je viens à vous lestée, du murmure des guildes

 Montant des bas quartiers, sortant des chrysalides

 Du peuple agenouillé, que la justice guide

 

 Entendez vous chanter, aux portes du palais,

 Le nom d’un innocent que l’on a torturé

 Tendez l’oreille Sire, aiguisez vos feuillets

 Au nom d’Ali, mon Roi, enfermé à Salé

 Roi Philippe

 

 

 

 

 

 Ô ne voyez vous pas, Votre Altesse infinie,

 Se creuser sous vos pas, le fossé des harpies

 Abandonnant les uns, usant de calomnies

 L’injustice déjà, nous réduit en charpie

 

 Ignorez Vous Monsieur, qu’un belge innocenté

 De faim, d’ennui se meurt, au Maroc extradé

 Ô ne pourriez vous pas expliquer à Didier

 Oui l’invalidité de l’accord de Lahaye

 

 Ou bien l’article 3, mon Roi, ce dernier droit

 Que l’on offre à la proie, crucifiée sur la croix

 Faudra-t-il qu’on le broie? Qu’on aille jusqu’à l’endroit

 Où triomphe l’effroi, pour qu’on le lui octroie

 

 Je sais votre bonté, l’amour de la familleAli Aarrass Mellila

 Vous venez à régner juste avant votre fille

 Il serait déplacé, dangereux, inouï

 Que vous vous taisiez, pendant que lui expie.

 

Le superbe clip du groupe HYDRA : « FREE ALI ! » + lyrics MERCI DE PARTAGER.

dans ACTIONS/ARTS par

 

Guitare électrique : Marolito

Beat et Mix : Bilal Robin

Un grand grand merci au comédien et réalisateur Mohamed Ouachen pour son bel étalonnage.

Un grand grand merci à tous ceux et celles, militants, qui ont participé au clip, brandi fièrement leur pancarte « FREE ALI » , leurs visages et leurs regards, en miroir de celui d’Ali.

Jeremy

 

 

FREE ALI

 

Ecoute le chant du silence venu des tombes

Appelées des cellules et qui sans cesse lentement inonde

Le monde de prières, de cris, de prisonniers niés

Arrêtés, détenus puis torturés en secret

Parce que personne n’en parle

Et tout le monde se tait

Le début d’une procédure

Bientôt généralisée

Pour eux, puis moi, puis toi, puis elle, puis nous, puis lui

Une menace terrible pour tous naîtra de l’oubli

Le silence est la toute première des rosées

Macabres qui autorise pour tous la violence des raisons

D’état, dur à croire déjà on enlève en secret

Et plus aucun de tes droits crois-moi n’est consacré

En te taisant prends peur car tu autorises

Et programme le pouvoir dont chaque jour tu minimises

La rapacité, capacité, illimitées de violence

Tu te tais tu l’encourages dans ses plus macabres outrances

Prends peur, n’oublie pas que la première des violences

Qui autorisera ta douleur demain aura été ton silence

 

Ali Aarrass est innocent x 4

Innocent, innocent, Ali Aarrass est innocent

free Ali

 

Je ne crache pas cet hymne en tant que musulman

Rassure toi, t’inquiète, ni même en tant que militant

Je le crache en tant qu’égoïste apolitique

Qui cherche à protéger ses couilles des délires des états sadiques

Deux ans d’enquête menée par le Juge Garzon n’ont donné rien

Mais selon la loi d’exception, et bien : rien n’est pas rien

Alors lorsque le Maroc soudain le réclame

L’Europe répond « bien sur cher tortionnaire », par la voix de l’Espagne

Et on l’envoie dans les geôles marocaines secrètes

Où l’on tue, torture à tue tête, viole, maltraite

Le silence est la toute première des cellules

Qui autorise toutes les autres, en lui l’horreur pullule

Mais ce n’est pas grave car tu ne le vois pas

Ni les larmes de sa sœur, de son enfant, tu ne sais pas

Si demain ils décident d’arrêter n’importe qui

Ils le feront car nos voix se sont tues quand

Il était encore temps,

il n’y a rien contre

lui donc protégeons-nous, crions, il faut qu’on leur montre : Ali est innocent

 

Keyfa tou3adeb ( comment tu maltraites ? )

Youm warra Youm fi wataani ( jour après jour dans mon pays )

Bismi biladi ( au nom de mon pays )

Youm warra Youm mada taf3alo ( jour après jour, que faites vous ? )

Keyfa tasshabou an la yassaloukoum ahad ( comment pouvez-vous penser que jamais personne ne vous demandera des comptes ? )

Y’a Ali mada fahalou ( Oh Ali, qu’ont ils fait ? )

Y’a Ali mada fa3alo bik ( Oh Ali qu ont ils fait de toi ? )

Y’a Ali

 

 

 

GRÂCE : une lettre d’Ali Aarrass

dans ARTS/DOUBLE NATIONALITE/LA PRISON AU MAROC/Lettres/Letters/Brieven/TORTURE par

Farida Aarrass at Belgian embassy LondonGRÂCE !

 

La libération des détenus serait une décision plein de sagesse, dont les plus heureux seraient les épouses et les enfants. Heureux de voir leur père enfin rentrer à la maison, ce serait une bonne nouvelle. Espérons la libération des détenus politiques.

 

Un Etat digne et vraiment démocratique ne devrait avoir aucun détenu d’opinion derrière les barreaux. Il faudrait qu’ils libèrent ceux qui sont encore en prison afin d’engager les réformes en toute sérénité.

 

Pour ce qui me concerne, je refuse la grâce vu que celle-ci n’intervient qu’après l’accomplissement d’un crime, hors je n’en ai commis aucun !

 

La libération de ces détenus montrerait, que le plat de résistance de la réforme promise par le roi, est justement la réforme de la justice.

 

Au Maroc, il y a des gens en prison qui ne devraient pas y être, et d’autres en liberté qui devraient être en prison.

Je ne me suis jamais intéressé à la politique, mais il m’arrive de lire des choses qui me font sauter au plafond !

 

Aujourd’hui les faits ont prouvé que les vrais obscurantistes sont quelques responsables des services secrets et sécurité de l’Etat, qui commettent des crimes odieux indicibles. S’il y a des réels extrémistes qui constituent un danger pour la sécurité et la transition démocratique, ce sont justement ces sécuritaires hors la loi. Ceux qui commettent ces crimes barbares et dégradants, pour la dignité de l’homme et contraire à toute éthique, méritent d’être trainés en justice !

 

En ce qui concerne la presse et sa fonction, en tant que quatrième pouvoir, et celle des associations civiles, c’est de défendre la dignité humaine, les libertés et la vérité. Par conséquent, la société civile et la presse devraient défendre sans condition les victimes de ce terrible bagne et réclamer ensemble justice, contre ceux qui m’ont enlevé, torturé et injustement condamné.

Le meilleur moyen d’éviter de tomber dans le déni de la transition démocratique est bien sur de rompre avec les comportements inquisiteurs et les méthodes barbares.

 

« Mon emprisonnement, est le prix que je paie pour que la Belgique devienne un état de droit »

 

Ali Aarrass

 

Le film « Ali Aarrass pour l’exemple » à Verviers, dimanche 7 juillet 15h

dans ACTIONS/ARTS par

 

London filmscreening

par Fadwa Akila

Le dimanche 7 juillet, nous avons le plaisir de vous inviter à assister à la diffusion du film documentaire « Ali Aarrass, pour l’exemple ».

 Un film de Mohamed Ouachen qui traite de l’affaire « Ali Aarrass » un citoyen belge qui fut incarcéré en Espagne, en avril 2008 car soupçonné de terrorisme. Extradé illégalement en décembre 2010 au Maroc, à la torture. Ali signe des aveux sous la torture, et est ainsi condamné à 15 ans en première instance et à 12 ans de prison ferme en appel.

 Dans ce documentaire, avocats, députés et membres du Comité de soutien de la campagne « Free Ali Aarrass » ainsi que la sœur et la nièce d’Ali, prennent la parole et s’expriment au sujet de ce calvaire qui n’en finit pas.

 Au cours de cette rencontre/diffusion/débat, nous allons aussi pouvoir discuter et échanger, avec quelques membres du parti EGALITE de Bruxelles, qui soutient ardemment la cause d’Ali Aarrass.

 Il s’agit d’un parti de gauche, qui milite sur le terrain, un mouvement de résistance des quartiers populaires contre l’injustice et les inégalités sociales …

Mais ils vous en diront plus lors ce cette rencontre au cours de laquelle, vous pourrez poser toutes vos questions.

PAF : 3€

Adresse : rue du Moulin, 3. 4800 Verviers

HEURE: 15h

 

 

Une lettre d’Ali Aarrass au mouvement de solidarité : Merci Jour et Nuit

dans ARTS/FRIENDS OF ALI AARRASS LONDON SUPPORT COMMITTEE/LA PLATAFORMA POR ALI AARRASS/Lettres/Letters/Brieven par

lettre AliVoici une lettre qu’Ali vous adresse à vous tous, ceux qui le soutiennent d’une quelconque manière.

 

Merci Jour et Nuit !

 

J’aimerais remercier tous ceux qui ont lutté, qui luttent et qui lutteront encore.

Contre toutes les formes d’injustices et violations des droits fondamentaux, à l’égard des personnes innocentes.

 

Merci à toutes les consciences unies, main dans la main, les bras bien hauts, que ce soit dans le froid, sous la pluie, criant et scandant à haute voix, sans aucune crainte des répercussions.

 

Merci à tous ceux dont les cœurs battent vraiment et battront encore sous l’inquiétude à l’égard de l’avenir de nos enfants. Pour un meilleur avenir. Pour une vie avec des droits et une justice.

 

Si nous restons unis, nous atteindrons notre objectif.

 

Il faut crier « ASSEZ ! »

 

Nous voulons vivre dans l’égalité, sans différences de races, couleur, religion, dans une réelle démocratie.

 

Merci pour tout, même s’il reste encore beaucoup à faire. Il y a tellement d’innocents condamnés injustement !

 

Aujourd’hui, d’ici, je m’adresse à ceux qui m’ont séquestré, violé mes droits….

 

A ceux qui m’ont vendu comme si j’étais une marchandise, ou pour être plus clair, qui m’ont échangé contre du poisson.

 

A ceux qui ont gardé silence « Ma Patrie, la Belgique ! »

 

A ceux qui m’ont torturé, qui m’ont saigné, qui m’on fait souffrir. Une souffrance que j’endure encore…

 

Que tous apprennent que « Les tâches formées par le sang, ne sont pas faciles à nettoyer ! »

 

Mais aujourd’hui tout est bien plus clair pour moi. Peu importe le temps que prendra ma libération, puisqu’aujourd’hui la vérité a enfin surgi !

 

Elle continuera à surgir tant que je serai en vie et tant que des mains unies contre les injustices, seront présentes.

 

Que les consciences bien vivantes sachent que « Tout ce que nous faisons dans la vie, aura son écho dans l’éternité ».

 

Je voudrais vous dire aussi qu’avec un tel potentiel, vous n’avez pas à craindre qu’on vous atteigne !

 

Merci jour et nuit ….

 

Celle-ci est une lutte qui nous concerne tous sans exception. Un combat pour tous les éveillés, pour les réellement vivants !

 

Merci jour et nuit à ceux qui ont abandonné la peur et qui bravent les injustices.

 

Moi Ali, j’ai servi d’exemple.

 

Mot de la fin :

 

« C’est dans le besoin qu’on reconnaît ses vrais amis. Un ami dans le besoin est un ami en vérité »

 

Ali Aarrass

 

Traduit de l’espagnol au français par sa soeur Farida Aarrass.

J’étais à l’ambassade belge, chez Amnesty International et au parlement britannique. Journal d’un séjour à Londres.

dans ACTIONS/ARTS/AU PARLEMENT/FRIENDS OF ALI AARRASS LONDON SUPPORT COMMITTEE par

London filmscreeningFarida Aarrass

(Merci à Nerimen pour les photos du filmscreening).

Poursuite des démarches qui tendraient (j’ai envie de dire « tendront ») à une évolution dans le bon sens de l’affaire Ali Aarrass.

 

Nous avons été invités à Londres du lundi 17 juin au mercredi 19 juin 2013 par la superbe équipe « The Friends of Ali Aarrass » pour participer et être présents à différentes activités/actions organisées par cette campagne et lutte menée pour sa libération.

 London panel and audience

Le lundi 17 juin, cette équipe avait prévu la diffusion de deux documentaires, traitant sur deux cas différents de détention arbitraire. L’une étant pour Talha Ahsan et l’autre pour Ali Aarrass. Comme vous le savez, le réalisateur du documentaire « Ali Aarrass, pour l’exemple » est notre très cher ami Mohamed Ouachen.

 

Les diffusions ont eu lieu dans une salle/auditoire Room K-1.56, King’s Building, King’s College London, Strand, London WC2R 2LS.

London black and white 

La salle auditoire était pleine à craquer ! Les gens sont venues de toutes parts et montraient un réel intérêt à s’informer, à en savoir plus sur ces cas de figure qui semblaient les inquiéter sincèrement…

 

Les questions après les films, étaient très pertinentes et d’ores et déjà l’idée de diffuser le documentaire d’Ali ailleurs est envisagée.

 

D’ailleurs, dès le lendemain la chaine satellite « Islam Channel » projetait de le diffuser également !!! Excellent !!!

 

Mardi 18 juin, nous avons rendez vous le matin à l’Ambassade belge de Londres. Le but est de remettre en mains propres une lettre signée par 50 personnalités londoniennes. Mais aussi de pouvoir nous entretenir avec la personne compétente, sur la question concernant Ali.London Farida Victoria colour

L’équipe craint que je ne puisse être reçue, car elles avaient stipulé sur la lettre le demandant, qu’il s’agissait d’un groupe de londoniens. Elles ne voulaient pas me voir me faire rejeter de ces lieux, elles se sentaient mal, me le font savoir et je les rassure en leur disant, que quoi qu’il arrive elles avaient toute ma gratitude… Que si je n’étais pas autorisée à y entrer, je comptais sur elles pour en parler.

 

Grâce à Dieu, on se retrouve toutes les cinq à l’intérieur et sommes accueillies dans une grande et belle salle de réunion, par madame Véronique Petit, Minister Counsellor Deputy Head of Mission.

 London Penny and audience

Celle-ci, nous a écouté très attentivement, prend des notes, argumente parfois, nous laisse répondre à notre tour à ses arguments, en somme un moment que je n’espérais point pouvoir vivre un jour. Pouvoir parler des détails les plus importants avec cette dame, en toute liberté, en toute quiétude… Lui transmettre toutes les informations qui ont été jusque ignorées volontairement par ses homologues en Belgique, puisqu’ils s’y sont toujours opposés.

 

Mardi 18 juin après midi, meeting avec des membres de Campacc (Campaign against criminalisation of communities) qui projettent de relancer la diffusion dans d’autres événements prévus en fin d’année, afin de relancer l’information, continuer la campagne de sensibilisation et pouvoir ainsi élargir le réseau de soutien et d’action.

 

Mercredi 19 juin matin, je suis reçue par Amnesty International à Londres, par une chercheuse spécialisée dans le Middle East and North Africa programme. Elle m’avoue avoir très peu d’informations sur l’affaire Ali Aarrass. Ils ont tous été débordés par la situation provoquée par les diverses révolutions (printemps arabe) dans les différents pays arabes. Mais me rassure en me disant qu’elle compte bien s’occuper de cette affaire ci. Elle ainsi qu’une collègue. Je lui explique les points qui me semblent les plus importants, elle prend note, me pose des questions…. Un entretien qui va durer plus d’une heure. Nous décidons de garder le contact, elle me parait fort touchée par ce qu’Ali a vécu et semble déterminée à faire bouger les choses à son niveau.

 London Hamja Farida Victoria

Mercredi 19 juin après midi, rendez vous avec le parlementaire britannique Jeremy Corbyn. Alors que dire … comme je ne peux parler des prochaines démarches pour le moment, je vous parlerai un peu de la personne. Ce parlementaire, est une personne d’une humilité et d’un comportement exemplaire. Modeste, accueillant, sympathique, brillant, d’une bonté et sincérité surprenantes. Je ne pourrai dénombrer ses qualités tellement il en a…

 

L’entretien avec lui fut très fructueux, vous en saurez certainement d’avantage plus tard, lorsque nous concrétiserons ces démarches.

 London Farida Victoria bl & wh

Voilà donc un bref compte rendu sur le séjour passé à Londres.

 

Je remercie pour cela, toutes ces merveilleuses personnes : Liz Fekete, Frances Webber, Penny Green, Victoria Brittain, Jeremy Corbyn, la famille de Talha Ahsan et toutes les autres personnes sur place, ainsi que notre très cher ami Luk Vervaet, sans qui tout ceci n’aurait pas pu se réaliser.

 London free ali

 

 

 

 

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