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DANS LA PRESSE - page 4

Ali Aarrass and the human rights violations in Morocco : City of roses, city of torture (by Susanne Kaiser, Qantara.de, 2016)

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qantara Source

The case of the Belgian-Moroccan national Ali Aarrass shines a spotlight on persistent human rights violations and the existence of torture prisons in Morocco. While the monarchy remains silent, the public deliberately looks the other way.

By Susanne Kaiser

« The main thing was there was no light, not even the tiniest ray of light, » recalls Aziz Binebine, who was forced to live for 18 years in total darkness in a tiny cell measuring no more than three metres. Heat, cold, rotting food, scorpions, the slowly advancing deformation of the body – utterly defenceless against these adversities, he nevertheless survived.

The Moroccan writer Tahar Ben Jelloun took up his story in the novel ″This Blinding Absence of Light″ published in 2001, which bore belated witness to what had been going on in Morocco’s subterranean torture chambers for twenty years. Binebine was one of six gravely ill survivors to be liberated from Tazmamart′ notorious Block B in the year 1991. The then monarch, King Hassan II, was forced to admit to the existence of secret jails such as Tazmamart – the worst prison in Morocco’s central eastern region – in the face of international pressure.

The 23 remaining detainees, imprisoned there along with Binebine in the early 1970s, would never again see the light of day. They had been simple low-ranking members of the army, officers and sergeants locked up in an act of revenge by the King after the failure of two coup attempts against his royal despotism.

« Years of lead »

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Quartier sur table – webradio d’habitants de Molenbeek : il était une fois Ali Aarrass

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liège 15Qui ne connaît pas encore l’histoire d’Ali Aarrass? Et qui s’en soucie encore? Son histoire tragique est un symbole.

Ces temps-ci il prend une ampleur détonnante; révélant plus vivement encore des questions sensibles:
-La double face de l’anti-terrorisme à l’échelle belge, européenne et mondiale.
-Le racisme institutionnalisé, d’autant plus féroce qu’il est occulté par la cacophonie autour du vivre ensemble, de la mixité, et, en dernier recours, de la sécurité.
La résignation organisée : un voisin mourant sous la torture dans un autre pays et appelant à l’aide, 100.000 personnes dans la rue contre l’austérité, une déclaration de guerre du pays où l’on vit, ne suscitent visiblement pas plus de réactions conséquentes, qu’un bulletin météo ou un fait divers.

Aujourd’hui, ce belge est toujours enfermé dans des conditions terribles dans la prison de Salé II au Maroc.

Arriver à créer le rapport de force suffisant, ici en Belgique, pour forcer la libération d’Ali Aarrass, c’est faire cesser une situation insoutenable, sauver la vie d’un homme, et se doter d’un précédent inestimable dans les temps à venir.

Comment faire?
RDV demain mardi 15 décembre à 18h30 devant l’hôtel Radisson, rue du Fossé-aux-Loups 47, BXL. Nous partagerons le repas du prisonnier.

Radio Rive west : écoutez ICI

 

17 novembre : une soirée réussie d’Amnesty international à l’ULB et le Comité Ali Aarrass interviewé à la Radio Campus

dans ACTIONS/DANS LA PRESSE/ORGANISATIONS POUR LES DROITS DE L'HOMME / FOR HUMAN RIGHTS par

Près de 100 personnes ont participé à la soirée d’Amnesty international à l’ULB (Bruxelles) avec Zoé Spriet (Amnesty international), Farida Aarrass, Zoé Genot (Ecolo) et Jamal Ikazban (PS).

Amnesty international Bruxelles 17 novembre

 

Midi Express: Interview sur Ali Aarrass (2)

Le podcast de l’interview de Khadija Senhadji sur l’affaire Ali Aarrass (à partir de la 16eme minute). Il y est question d’Ali Aarrass, de binationalité, de lutte contre le terrorisme et même de Molenbeek…

Lien vers le podcast de l’interview à Radio Campus : cliquez ICI

Extraits de la conférence de presse du 10 novembre à la Place poelaert, par Khadija Senhadji

dans COMMUNIQUES DE PRESSE/DANS LA PRESSE par

conf de presse 10 nov 2

Alexis Deswaef conf de presseAlexis Deswaef (Président de la Ligue des droits de l’homme):
« Ali Aarrass illustre les dérives et manquements dans la lutte anti-terroriste. »
« C’est un très mauvais message que la classe politique envoie aux nouveaux Belges en leur disant d’un côté « intégrez-vous » et en refusant d’un autre côté d’intervenir en cas de problème dans le pays d’origine ».
« Utiliser la binationalite comme prétexte pour ne pas intervenir est contraire au droit international (la Convention de Vienne n’opère pas cette distinction et rend obligatoire l’assistance consulaire quand l’intégrité physique est menacée). »
« C’est au nom de la realpolitik que la Belgique ne veut pas intervenir, les parquets de Bruxelles et de Rabat travaillant en étroite collaboration dans la lutte anti-terroriste. »

DouniaDounia Alamat (Avocate d’Ali Aarrass):
« La cour internationale de justice met en avant la notion de nationalité prépondérante. Dans ce cadre, évoquer la binationalite ne tient pas la route. »

Zoé

Zoé Genot (députée Ecolo):
« L’escalade dans les arguments utilisés par les autorités politiques et notamment par Didier Reynders, montre que la mobilisation marche. Il est donc très important de maintenir la pression et de poursuivre cette mobilisation. »
« Plusieurs députés fédéraux prévoient d’interpeller Reynders prochainement. Le nouveau combat étant de faire reconnaître la notion de nationalité prédominante. »

Youssef
Youssef Handichi (député PTB):
« Ali Aarrass est devenu l’emblème de toute une génération directement concernée par la question de la binationalite (cf. débat sur la déchéance de la nationalité ). La mobilisation doit devenir de plus en plus importante pour rendre sa dignité à Ali Aarrass mais également à toutes les autres familles touchées par les discriminations induites par le statut de binational. »

jamal Ikazban

Jamal Ikazban (député PS):
« Il y a clairement non assistance à personne en danger vis à vis d’Ali Aarrass de la part de la Belgique. »
« Reynders a ouvert une brèche dans son argumentaire; il faut s’y engouffrer pour lutter contre l’idée d’une citoyenneté de seconde zone. Si son traitement de l’affaire Ali Aarrass sous-entend que tous les citoyens belges n’ont pas les mêmes droits, qu’en est-il de leurs devoirs? »

Pour le Comité Free Ali et sa cellule média : Julie Jaroszewski (www.freeali.be) 0497855460

Dans la presse :

Affaire Ali Aarrass: l’occupation continuera jusqu’au 14 décembre 

Roterende hongerstaking voor Ali Aarrass

Speak up for Ali Aarrass – torture survivor on hungerstrike

Que faire pour Ali Aarrass ?, par Ikram Benaissa, écrivaine

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Ikram Benaissa
Ikram Benaissa

SOURCE

En observant derrière mon écran ce qui arrive à cet homme depuis plusieurs années, je réfléchis, égoïstement peut-être, à ma propre situation. En effet, nous sommes nombreux à être belges mais d’origines étrangères. Nous sommes nés ici, nous avons étudié et grandis en Belgique, nos plus grandes relations sont sur ce territoire et pour beaucoup d’entre nous, notre avenir est ici. Enfin, c’est ce que je pensais. Je ne suis plus certaine de quoique ce soit actuellement. Suis-je réellement belge ? Est-ce que ce gouvernement se soucie de ma personne ? Bruxelloise, oui, je m’y reconnais complètement. Parmi ces 75% de belges d’origines étrangères sur Bruxelles, c’est clair, nous sommes majoritaires. Mais pourquoi l’affaire d’Ali Arraas me fait comprendre qu’il y aura toujours ce risque, qu’aux yeux de ces dirigeants, je ne sois pas une des leurs?

Puis, je regarde de l’autre coté de la méditerranée, direction, le Maroc. Oui, comme Ali, mes racines viennent de là. Pourtant, ce pays-là, je ne le connais pas. Je n’y ai jamais mis les pieds, j’ignore l’odeur de ces lieux, la chaleur des cieux, mais ce que je n’ignore pas, c’est que là-bas, les droits de l’Homme, ce n’est pas encore cela. Il suffit d’observer les différents dossiers à propos des traitements inhumains qui s’y réalisent et notamment en prison. La torture en fait. Des souffrances terribles sont réalisées dans ce pays, qui est censé être le pays de mes origines. Les images à ce sujet sont consternantes, et je ne peux cesser de froncer les sourcils.

Alors Ali, qui sommes-nous ? Si comme toi, un jour, il m’arrivait d’être emprisonnée pour je ne sais quelle raison, qui prendra ma défense ? Le gouvernement belge ? Le gouvernement marocain ? Je vois comment ils t’ont ignoré d’un coté, et la manière dont ils te traitent à Salé… Non, ils ne se soucient guère de toi, et cela aurait pu être moi à ta place. Pourtant, certains citoyens ne sont pas indifférents, plusieurs ont été informés de ta situation au Ministre des Affaires Etrangères. Oui, ils connaissent ta situation depuis plusieurs années maintenant, mais cela ne semble pas être leur priorité, toi l’enfant qui a trop de nationalités, tes pères ton renier.

Toujours derrière cet écran, j’observe ta dernière vidéo, dans cette pièce, où je n’aurais pas pu supporter une seconde d’y être. Je t’observe et mon cœur s’arrête, j’ignore comment tu fais pour continuer d’être. Les droits de l’Homme, j’y crois, ce gouvernement belge soutien également ces droits, et pourtant, ils préfèrent laisser ton sort à ton pays d’origine, à notre pays d’origine. Un pays que nous ne connaissons pas forcément, où l’absence de traitements humains est complètement avérée, et avec lesquels nous n’avons plus aucun lien.

Ali, j’écris tu vois, parce que tu aurais pu aussi être mon père ou mon frère ou encore un ami, et que clairement, pour t’aider, je ne sais pas ce que j’aurais pu faire. Je me souviens alors qu’il y a quelques temps, certains de tes proches, après plusieurs lettres envoyées à Didier Reynders, sont partis le rencontrer lors d’une conférence. Ils sont partis lui parler de toi, de ton cas Ali. Pour ceux qui étaient assis, certains devaient se dire: « Mais qui sont ces personnes qui perturbent une rencontre? », mais moi dans ce métro où je regardais la vidéo, à nouveau devant un écran, toujours devant un écran, je voyais leur détresse, l’absence de moyens, un appel à l’aide. Tu vois, ils essayent, mais rien n’est fait. Ils ne savent plus quoi faire, alors ils essayent de se faire entendre. C’est normale non ?

free_aliAmnesty International a écris à plusieurs reprises à ton sujet, et dans ma classe, il m’est arrivé de parler de toi. Mais que faire d’autres ? Tu fais depuis plus de 60 jours, grève de la faim, et oui, pour ceux qui te suivent, nous savons que ce n’est pas la première fois que tu fais cela. Oui, nous le savons par le biais de Farida, car tu as une sœur qui malgré tout ne s’arrêtera pas jusqu’à la fin. Que faire ? Lorsque je vois à quel point les hommes de pouvoirs ne font rien, alors qu’ils en ont les moyens, et quand j’observe ceux qui n’ont aucune influence, la manière dont ils font entendre parler de ta cause, je me dis que la volonté humaine est la richesse des humains. Les droits de l’Hommes et beaucoup de citoyens sont avec toi, et comme tu peux le constater, nous sommes de différentes origines, mais belges. L’injustice n’a pas d’origines, ni d’identités, seuls ceux qui ont compris cela, seront avec toi. Et visiblement, pour le gouvernement belge, ce n’est pas encore le cas.

#FreeAliAarrass

BEN AISSA Ikram

Ecrivaine

Pour Ali Aarrass : Zoé Genot à la rtf.be (4 nov) et Karine Lalieux à la Chambre (3 nov)

dans AU PARLEMENT/DANS LA PRESSE par

Zoé Genotrtbf.be : « Zoé Genot: « Reynders trouve toutes sortes d’excuses pour ne pas aider Ali Aarrass »

« Sa santé s’est vraiment dégradée, il n’a plus rien avalé depuis le 25 août. » Engagée dans la défense des droits d’Ali Aarrass, la députée bruxelloise Zoé Genot (Ecolo) tire la sonnette d’alarme.

Ce ressortissant belgo-marocain est détenu au Maroc depuis sa condamnation à 12 ans de prison en 2012. Ses avocats, dont les arguments ont été suivis par plusieurs associations (la Ligue des Droits de l’Homme, MRAX, Amnesty), dénoncent des aveux extorqués sous la torture au Maroc; aveux qui ont mené à sa condamnation pour complicité d’actes terroristes. Des images interpellantes de son état en prison ont récemment été publiées par ces associations, et des mobilisations pour le soutenir se font jour… LIRE LA SUITE, CLIQUEZ ICI

Karine Lalieux

La Chambre des Représentants Bruxelles, Question orale de Madame Karine Lalieux, Députée fédérale, à Monsieur Didier Reynders, Ministre des Affaires étrangères, relative à l’extradition de Belges vers des pays où le respect des droits de l’Homme n’est pas toujours garanti (le 3 novembre 2015 Groupe PS) 

Monsieur le Ministre, En mars 2011 ma collègue Ozlem Ozen interrogeait votre prédécesseur sur la question des extraditions de Belges vers des pays où le respect des droits de l’Homme n’est pas toujours garanti. Cette question reste aujourd’hui pleinement d’actualité compte tenu des dernières informations qui nous ont été transmises par Amnesty international sur les conditions de détention du Belgo-marocain extradé vers le Maroc par les autorités espagnoles, Ali Aarrass. J’aimerais dès lors, Monsieur le Ministre, vous poser les questions suivantes : – Quelles suites ont été données par notre pays à ces « révélations » sur les conditions de détentions d’Ali Aarrass ? – Plus globalement, quel est exactement le devoir de la Belgique afin de garantir à ses ressortissants condamnés ou extradés dans un autre pays qu’ils y seront détenus dans les mêmes conditions que sur notre sol ? Quelle est votre position à ce sujet ? Je vous remercie pour vos réponses.

 

« Ali Aarrass, l’agonie d’un pas assez Belge », par Anne Löwenthal

dans DANS LA PRESSE par

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2 novembre, 2015
Chaque fois que je pense à Ali Aarrass, je vois ces yeux.farida yeux

Ce sont ceux de sa soeur, Farida. Des yeux magnifiques, immenses, qui vous transpercent. Ceux d’une femme, d’une mère, d’une fille, d’une soeur que j’ai croisée sans même savoir qu’elle était celle de cet Ali dont je connaissais vaguement l’existence dans une prison quelque part au Maroc.

J’ai connu Farida parce que j’ai eu besoin d’elle. Pour des sans-abris. Et qu’elle avait créé l’asbl ESG (Engagés, Solidaires et Généreux) qui lutte au quotidien pour une société sans discrimination et sans laissés-pour-compte en organisant notamment des distributions de repas aux plus démunis, « qu’ils soient de « souche » ou pas, qu’ils soient barbus, voilés ou pas, noirs ou blancs, qu’ils aient les papiers ou pas ».

J’ai connu Farida et elle m’a raconté son frère. Un gars de 10 ans de plus que moi, né en Espagne de parents marocains et donc marocain de naissance et pour la vie, puisque cette nationalité, on ne peut pas la perdre ni y renoncer. D’Espagne, Ali et une partie de sa famille sont venus vivre en Belgique, où il a accédé à la nationalité belge. En 1993, il a fait son service militaire en Belgique. Il s’est marié en Belgique, il a travaillé en Belgique et s’est occupé de sa mère. Il n’a jamais eu de problème avec la justice belge. Il n’est retourné vivre en Espagne qu’en 2005, pour rejoindre son père, qui prend de l’âge. Il a une fille.

Le 3 novembre 2006, soupçonné par l’Espagne de trafic d’armes pour des groupes terroristes, il est arrêté puis libéré faute de preuve. Le 1e avril 2008, il est arrêté à nouveau, cette fois à la demande des autorités marocaines, qui disent avoir de nouvelles accusations de terrorisme à son égard. Il est maintenu en isolement pendant 3 ans et est extradé vers le Maroc, malgré de sérieux risques de torture. Il nie avoir commis les faits dont on l’accuse et il est torturé pendant 12 jours dans un centre secret, où il finit par avouer pour que ça cesse. Envoyé ensuite en prison, il y porte, selon les témoignages de ses codétenus, des traces des sévices subis.

Malgré ses plaintes, aucune enquête n’est menée sur les accusations qu’on lui porte ni sur les sévices endurés. Son corps n’est examiné par les autorités marocaines qu’un an après les tortures subies. Ses plaintes sont rejetées et ses aveux, obtenus sous la torture, sont retenus contre lui par le Tribunal. Il est condamné à 12 ans de prison pour usage illégal d’armes à feu et participation à un groupe projetant de commettre des actes terroristes. En prison, il est victime de multiples maltraitances, parmi lesquelles être forcé de rester nu et empêché de dormir la nuit.

La mobilisation, menée par sa soeur Farida, est énorme : de nombreux citoyens, Amnesty, des parlementaires belges et européens, le MRAX, la Ligue des Droits de l’Homme et même le comité des Droits de l’Homme des Nations Unies ont réclamé et réclament encore justice.

La Belgique, quant à elle, refuse une assistance consulaire à Ali Aarrass au prétexte de sa binationalité. Le Ministère des Affaires étrangères affirme veiller à ce qu’il soit bien soigné en prison et c’est tout.

Ali Aarrass a entamé il y a 70 jours une grève de la faim. Ce n’est pas la première, mais ça sera probablement la dernière. Car très rares sont ceux qui survivent à plus de 70 jours de grève de la faim. Et le corps d’Ali Aarrass porte déjà les séquelles des tortures endurées.

Ajourd’hui, Farida est allée voir son frère en prison. Elle est sortie ravagée par le chagrin. Ce même jour, Didier Reynders a souhaité une belle semaine à ses amis Facebook…

Dernières images d’Ali Aarrass, il y a un mois.

Au-delà de ce dossier et de la lâcheté impardonnable de notre gouvernement, c’est bien entendu toute la question de la binationalité qui est posée : est-on réellement tous égaux devant la justice belge? Mérite-t-on l’indifférence de nos autorités parce qu’on a une double nationalité? Alors même qu’il est impossible d’y renoncer? Y a-t-il une seule bonne raison d’infliger des tortures à un être humain? A-t-on le droit de rester passif face à la mort d’un être humain pour ne pas créer d’incident diplomatique? Que vont penser tous ces belgo-marocains de leur valeur aux yeux de nos autorités?

contact.reynders@diplobel.fed.be

Farida Aarrass: « Je crains pour la vie de mon frère», un article de Baudouin Loos 2 novembre

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Farida Aarrass: « Je crains pour la vie de mon frère»

Baudouin Loos

La sœur d’Ali Aarrass, le Belgo-Marocain condamné à douze ans au Maroc après des aveux extorqués sous la torture, a pu voir son frère en prison ce lundi matin.

Farida Aarrass est encore sous le choc. A peine rentrée de la prison de Salé 2, à côté de Rabat, où elle a vu son frère Ali, en grève de la faim depuis le 25 août dernier, elle ne peut retenir ses larmes au téléphone. « C’est horrible. Ma fille et moi avions l’impression d’avoir un cadavre devant nous, il est squelettique. Si ma mère le voyait, elle ne tiendrait pas le coup. Pourtant, il semble rester maître de lui-même et se montre toujours aussi déterminé. Pas question pour lui d’arrêter sa grève, malgré mes demandes répétées. Je retournerai à la prison ces prochains jours pour avoir gain de cause. Il ne doit pas mourir ! »

Ali Aarrass, pour rappel, est ce Belgo-Marocain de 53 ans – qui n’avait jamais habité au Maroc – condamné à douze ans de prison en 2012 pour terrorisme après avoir été extradé d’Espagne en 2010 puis torturé au Maroc. Il clame son innocence et se plaint de divers mauvais traitements en prison. Un comité de soutien a été créé en Belgique et ce week-end, trois députés, Zoé Genot (Ecolo), Jamal Ikazban (PS) et Youssef Handichi (PTB), ont observé une grève de la faim de 24 heures en solidarité. Plusieurs médias belges qui avaient peu ou pas traité le sujet ont, grâce à eux, décidé d’écrire des articles ou de diffuser des reportages.

« Je dois tenir bon »

« Même s’il a perdu son sourire, il a essayé de me rassurer, raconte encore sa sœur depuis Rabat, reprenant son souffle. Il m’a dit : “Je dois être impressionnant à voir mais je vais bien, j’ai toute ma tête et je dois tenir bon. Si le Maroc est l’Etat de droit qu’il prétend être il doit me rendre la liberté puisque je n’ai commis aucun crime, ni envers le Maroc ni envers ma patrie la Belgique, où j’ai longtemps vécu et fait mon service militaire”. D’autres binationaux bénéficient d’un meilleur traitement », remarque aussi Farida, qui se bat depuis des années pour que la Belgique lui accorde une assistance consulaire (ce que les tribunaux bruxellois ont d’ailleurs confirmé par des décisions en 2014, mais la Belgique a porté l’affaire devant la Cour de cassation, qui n’a pas encore entendu les parties).

Ali Aarrass a été récemment transféré pendant trois jours à l’hôpital Avicenne, à Rabat. « Ali, conclut Farida, a trouvé tout le personnel de l’hôpital très aimable, certains même formidables, il tient à les remercier, comme il le fait pour tous ceux qui se battent pour lui en Belgique. Mais j’ai peur pour lui, je crains pour sa vie. Pourtant, il insiste. Son combat est pour la justice et pour la dignité. »

NB La famille et les amis d’Ali Aarrass consignent depuis des années les informations sur un site qui lui est décidé : www.freeali.be/

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