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Est-il nécessaire de confronter la réalité ? par Ali Aarrass 30 décembre 2020

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IMAGINEZ !
Est-il nécessaire de confronter la réalité des pratiques de torture abjectes qu’ils nous ont infligé. Confronter les règlements et les lois auxquels ils ont voulu nous soumettre ? Croyez-vous qu’il est important et même nécessaire de s’interroger, sur les tortures qui se pratiquent encore aujourd’hui au Maroc ?

Comment garder le moral, l’envie de vivre, l’envie de manger ,de résister, la notion du temps. Comment survivre ? Comment se surpasser et accepter les épreuves avec le peu de forces que t’as ? Comment ne pas céder aux propositions ? Comment rester fort,  sans montrer son point faible ?

Vous pouvez vous imaginer, toutes les méthodes atroces que ces tortionnaires ont l’habitude de pratiquer au quotidien pour nous briser ! Oui, même si vous essayez de rester dans une pièce dans l’obscurité, en fermant les yeux dans un silence total, pour imaginer le pire qui puisse vous passer par la tête, vous n’arriverez jamais à comprendre et à imaginer l’horrible que c’est !

Une seule personne, moi, et tous ceux qui ont survécu à toutes ces atrocités, ont une réponse à vous donner… Je vous demande d’avoir du respect au moins pour ceux qui n’ont pas pu avoir cette chance et ce privilège que moi j’ai eu…

Je me force à dire que d’autres ont la crainte, la soumission et l’obéissance. Ils pensent que ce sont les attitudes à adopter face aux oppresseurs. Et d’autres encore pour qui, à la longueur du temps, une violence répétée paraît un droit !!!

Ali Aarrass.

Ali Aarrass, 2020 : « Mes meilleurs vœux à toutes et à tous »

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Comme par le passé depuis ma cellule et aujourd’hui malgré le confinement, je vous souhaite d’agréables fêtes en compagnie de vos proches.

Cette année, libre enfin, je partage avec vous une liberté limitée comme dans tant d’autres pays. Par cette occasion, j’en profite de remercier tout le monde qui m’ont soutenu, mais spécialement au Comité free Ali, qui n’a jamais abandonné, ni baissé les bras dans ce combat livré en Belgique et en faisant entendre sa voix partout dans le monde.

Nous devions rester forts et unis dans les moments durs et difficiles, il fallait surmonter toutes les épreuves qu’ils nous ont infligés.

J’espère que l’année 2021 sera une année positive pour tous. Qu’elle nous apportera bonheur et surtout la santé et qu’on puisse réaliser nos désirs.

Quant à moi, ma vie reprend ses repères peu à peu, ma santé en parallèle et aussi avec ma famille.

Psychologiquement et psychiquement je me bats tous les jours. Il m’est difficile d’oublier les douze années d’horreur. Je suis traumatisé et touché au fond de moi-même…

J’espère que l’année 2021 sera l’année où je pourrai m’en sortir et avoir une nouvelle vie comme tant d’autres citoyens.

Me voilà sincèrement avec beaucoup d’envie de vous rencontrer et de passer de bons moments agréables, unis et plus forts que dans le passé.

Meilleurs vœux à tous malgré cette année si particulière.

Ali Aarrass

Ils m’ont collé l’étiquette de terroriste…, par Ali Aarrass (1 décembre 2020)

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Serait- ce pour mon sérieux ?

Pour mon côté humain ?

Pour ma dignité ?

Pour mon charisme ?

Peut- être par mon audace ou pour mon parler sans réticence ?
J’allais oublier : pour mon identité ?

Pour mes beaux yeux de rifain , de celui qui n’abandonne jamais , de celui qui n’a jamais fait la marche arrière , de celui qui n’a jamais rasé les murs ?

Qui ne se laisse pas priver de ses droits , de celui qui n’a jamais baissé sa tête ?

Serait-ce pour tout cela , qu’on me considère comme « terroriste » ?

Je me pose la question , qui peut me répondre ?

Dans tous les cas sachez bien que celui qui fût terrorisé c’est bien moi et ma très chère famille !!!

Voyez-vous , depuis tout petit mes parents nous ont enseigné à être responsables, comme la plupart des humains sur cette terre !

Ils nous ont enseigné à aimer l’Humain , sans distinction de race , aimer la vie, la terre et toutes les créatures .

Donc de quel profil m’ont-ils injustement et arbitrairement condamné ? Après m’avoir torturé , incarcéré , isolé !

De quel droit, au nom de qui , de quoi et pourquoi toutes ces injustices m’ont été faite ? Pourquoi m’ont-ils infligé ces conditions de détention inhumaines, pourquoi ?

Serait-ce aussi pour me faire taire , pour me briser , pour que j’abandonne en pliant genoux ?

Mais ils n’ont pas réussi , grâce à vous et à tous ceux qui m’ont soutenu, de loin ou de près, c’est pour cela qu’il faut continuer à apporter tout notre soutien aux victimes d’une politique entre nations, qui se croient tout permis en violant les droits internationaux .

Quant à moi je suis resté Humain .

Ali Aarrass.

 

GRACE à VOUS l’objectif des 8000 euros pour l’examen médical d’Ali Aarrass par des spécialistes pour la réhabilitation des victimes de la torture à été atteint ! Derniers virements : VJ 50, OD 40, GA 250, CLAB 100, AN 2775

 

MERCI

 

 

Ali Aarrass a dû affronter le harcèlement de la police espagnole pour revoir son père, âgé de 90 ans

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(Photos : Père et fils enfin réunis, après douze ans d’absence)

Par Luk Vervaet

Le 2 avril 2020, Ali Aarrass est sorti de la prison de Tiflet 2 au Maroc. La tête haute, le sourire aux lèvres. Une autre épreuve l’attendait : trois mois de confinement au Maroc, sous étroite surveillance policière, avant de pouvoir enfin retrouver les siens en Belgique.

Pendant ses douze longues années de détention, Ali n’a pas pu voir son père, Mustapha Aarrass, un homme de 90 ans, malade, qui vit à Melilla. Le jour de sa libération, les autorités pénitentiaires marocaines avaient promis et garanti à Ali qu’il pourrait passer la frontière espagnole pour rejoindre son père. La crise sanitaire en a décidé autrement : tout passage entre le Maroc et Melilla espagnole était bloqué. Même avec une attestation médicale sur l’état de santé préoccupant de son papa, Ali n’a pas obtenu l’autorisation de passage de la part de l’Espagne. Les autorités espagnoles ont même pris la peine de préciser qu’Ali Aarrass ne devait pas se faire d’illusions : cette interdiction de passage était particulièrement d’application pour celui qui sortait d’une prison marocaine pour terrorisme.

Il faut savoir que c’est l’Espagne qui a extradé Ali Aarrass au Maroc en 2010, après qu’il avait été jugé et innocenté par des juges de ce même pays ! L’Espagne a ainsi foulé aux pieds toutes les règles internationales, comme la demande du Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme à Genève de suspendre l’extradition. En 2014, le Comité des Droits de l’Homme de l’Organisation des Nations Unies a publié une résolution déclarant l’extradition d’Ali Aarrass vers le Maroc «illégale». Le Comité demandait que l’Espagne répare le tort et qu’une compensation adéquate soit donnée au prisonnier. L’Espagne devait aussi «assurer une enquête effective sur le traitement qu’avait reçu Ali Aarrass au Maroc » afin de «prévenir des violations similaires dans le futur». Jusqu’à ce jour, l’Espagne a refusé de donner suite à toutes les demandes du Comité de l’ONU. Et son attitude de pays voyou dans l’affaire Ali Aarrass explique ce qui lui est arrivé à dans l’événement que voici.

Huit mois après sa libération, et son père devenant de plus en plus fragile et souffrant, Ali Aarrass prend son courage à deux mains et décide d’aller le voir. Il prend donc l’avion vers l’Espagne. Voyage avec transit à Malaga vers Melilla. Avec en poche l’attestation médicale de son père.

À l’aéroport de Charleroi, tout se passe normalement. Mais une fois sorti de l’avion à Malaga, il est interpellé et interrogé par les policiers de la Guardia civil sur ses mouvements, les raisons de son déplacement, ses plans etc. Tout l’entretien est filmé. Puis Ali est accompagné vers la sortie par la police, où l’attendent son frère et son oncle. Les trois partent en voiture, mais sont aussitôt suivis par une voiture de la police. Ce qui se passe après est digne d’un scénario américain. Après de petites courses dans un supermarché, leur voiture est tout à coup bloquée par celle de la police nationale. Les policiers sortent leurs armes, un d’eux frappe contre le vitre en criant « Mettez vos mains sur le volant ». Ali demande aux policiers de rester calmes et de faire leur travail en respectant les règles. La voiture est fouillée de fond en comble. L’identité du frère et celle de l’oncle d’Ali sont notées. Pourquoi tout ça ?, demande Ali. « Nous avons reçu un appel du supermarché qu’il y a eu un problème dans le supermarché », dit un policier. Sans rire. « Mais alors, allez vérifier les images des caméras de surveillance, dit Ali, nous ne sommes pas des voleurs ». « Cela, on le verra après, réplique le policier, on ne fait que suivre les consignes ». Les consignes, tout est dit. Ali décide de ne pas aller loger chez son frère comme prévu, mais dans un hôtel, pour éviter de lui causer des problèmes supplémentaires. Ce qui n’a pas empêché la police de suivre le frère d’Ali jusqu’à sa maison. Le lendemain, Ali prend un taxi pour l’aéroport, au lieu de faire appel à son frère, par sécurité. Quand il arrive à l’aéroport, le même policier que la veille l’y attend… Et ce n’est pas fini : une fois débarqué à Melilla, il subit un nouvel interrogatoire des policiers espagnols, avant de pouvoir – enfin – rejoindre sa famille.

Si l’Espagne a décidé de persister dans sa politique contre Ali Aarrass avec ce harcèlement agressif, même après douze ans de détention illégale, nous aussi nous persisterons.

Nous continuerons la campagne pour qu’Ali Aarrass soit reconnu comme détenu innocent, qui doit recevoir des réparations pour le mal subi, des trois pays impliqués, le Maroc, l’Espagne et la Belgique.

Ni oubli, ni pardon.

« L’amnistie ou la grâce? Pas pour ceux qui résistent », par Ali Aarrass, 15/11/2020

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Amnistier ou gracier. 
Je sais à quoi vous pensez ! Je comprends, vous avez milles fois raisons de dire et redire qu’ on est fier de notre lutte, notre combat ! Et moi je vous rejoins dans vos pensées, pour vous dire ceci: 
Je savais dès le début, que je ne serai jamais, ni amnistié, ni gracié .

Simplement parce que je levais mon point et mon doigt vers le haut. Mon point pour mon combat, pour mon innocence. Mon doigt pour signaler et dénoncer mes bourreaux et tortionnaires !
Je savais que le Maroc n’allait pas se laisser faire ou céder…

Il me fallait choisir et prendre une lourde décision, que pourrait me libérer en un rien de temps. C’est à dire : être hypocrite et dire au monde que le Maroc est un état de droit, où les droits de l’homme sont respectés, et que je n’ai pas été torturé , ni maltraité…
Ou alors, les affronter jours et nuits avec mon point levé, pour les dévoiler, les démasquer et leur dire la vérité en face : que le Maroc est un état despotique, non démocratique, un état répressif et qu’il torture, maltraite en écrasant en affamant en terrorisant son pauvre peuple !

Donc, il me fallait choisir, prendre une décision, opter pour la plus dure, celle qui exigerait mon endurcissement pour affronter la peine à faire ! Je préfère rester moi-même.

Le peuple marocain est opprimé, réprimé par des individus qui sont sous des ordres d’un criminel qui depuis son palais veut être au-dessus de tout, lui une créature fragile, faible, qui a grandi dans un milieu fermé par ceux qui l’ont précédés !

Il a beau montrer au monde qu’il est pour une vraie « démocratie » ou un nouveau Maroc « prospère », un Maroc où on « respecte » les « droits internationaux et humains ».
Oui, car il lui faut sauver son image de tous les crimes qu’il ordonne contre le peuple marocain, des humains qui ne demandent que de vivre et de respirer.

Voyez-vous, tout ceci et plus encore, je l’ignorai avant d’être enlevé, kidnappé par la complicité de trois états : l’Espagne, la Belgique et le Maroc ! Au début, je ne pouvais pas croire tout ce que j’entendais contre le Maroc. Mais aujourd’hui, je suis une victime et un témoin vivant d’une complicité politique, diplomatique entre ces trois pays.

Oui ! j’ai été torturé durant 12 ans, terrorisé moi et ma famille comme tant d’autres innocents. Ils m’ont arraché 12 années de ma vie ! Ils ont tout fait pour me briser, me faire taire, me déshumaniser, me faire perdre ma dignité, tout ceci dans des conditions de détention déplorables
et inhumaines.

Malgré tout cela, ils n’ont pas réussi à faire de moi une autre créature… Mais au contraire ils ont renforcé mes convictions et ma dignité. Aussi je vous rappelle, que dans les prisons du Maroc, il y a beaucoup d’innocents qui purgent des peines qu’ils n’ont pas commis ! D’autres parce qu’ ils ont eu l’audace de parler pour dire à ses individus, qui détruisent ce qui d’autres essayent de construire sur leur terre, leur patrie,
d’arrêter d’opprimer et réprimer les citoyens en les terrorisant !

Donc à vous d’en juger, le peuple marocain est terrorisé ! Ils n’osent pas parler, pas lever ni le poing, ni le doigt. Peut-être les générations à venir ?

Ali Aarrass

MERCI pour vos dons ! Déjà 4.784,55 euros collectés (des 8000 nécessaires pour l’examen médical d’Ali Aarrass par des spécialistes pour les victimes de la torture). Rejoignez la campagne 200 x 40 !

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Merci aux nouvelles donatrices et aux nouveaux donateurs ! (26 octobre – 10 novembre 2020)
Rejoignez la campagne 200 x 40 : deux cents personnes qui donnent quarante euros.

J.F 40, SR 40, MC 500, NWBS (UK) 404,55, MDL 80, MFC 200, LF 50, JJ 200, CAB 50, FC 40

Total 10 novembre : 4784,55 euros

CLICQUEZ ICI : Ali Aarrass : Appel urgent pour un examen médical : 200 x 40 (dringende oproep, urgent appeal) 

Toute contribution peut être versée sur le compte tiers d’un des avocats d’Ali Aarrass, Me Dounia Alamat (BE95 6303 2074 0158), avec la mention « Ali Aarrass ».

 

MON COMBAT EST AUSSI LE VÔTRE, par Ali Aarrass (31 octobre 2020)

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A tous ceux et celles qui m’ont aidé dans ce combat qui n’est pas terminé.
Je tiens à remercier tous ceux et celles qui n’ont pas perdu espoir durant toutes ces années très dures, aussi bien pour vous que pour moi !
Moi et toute ma famille, nous vous remercions de tout cœur pour votre aide, votre solidarité et votre chaleur humaine.
Depuis ma libération et le retour chez moi, je suis examiné par des médecins et ensuite je serai examiné par des experts, grâce à votre soutien.
Vous avez compris que ce combat qui est le mien est aussi le vôtre : celui de vos enfants, vos frères, vos époux …
Je n’ai pas terminé le combat sur leur territoire, donc comment le considérer comme fini sur mon terrain ?
Pour moi, c’est une nouvelle vie qui commence, un nouvel horizon qui s’est ouvert devant mes yeux …
A présent, je suis sur mon territoire et légitimement je continuerai à me battre jusqu’à justice me soit rendue et que je puisse jouir de mes droits fondamentaux,
comme tout autre citoyen belge sur cette terre, ou sur la planète mars !
Aujourd’hui de retour sur mon terrain et cela malgré ceux qui ont essayé de me briser au Maroc, un pays où la répression contre le peuple qui fait la une des journaux tous les jours, où les droits de l’homme ne sont pas respectés, un pays despotique, archaïque, dirigé par des créatures sans aucune éthique, sans état d’âme, ni pitié.
Je voudrais dire à mes tortionnaires, aux bourreaux qui m’ont torturé. Hier je vous ai affronté et combattu sur votre territoire, sans baisser les bras, sans plier les genoux.
J’ai vu vos yeux noirs perçants, assoiffés du sang d’innocents.
Ne vous cachez pas, ne fuyez pas, comme vous avez l’habitude de le faire comme des lâches comme ceux qui vous ont précédé.
Quel pauvre parcours qui est le vôtre, celui de vivre tout le temps dans la peur, sans crédibilité, sans cohérence.
Malgré les injustices qui ont été commises contre moi, à l’encontre d’un Humain vulnérable, sachez que vous avez fait de moi un être plus fort et convaincu que je ne l’était hier.
Là aujourd’hui, je me sens chez moi malgré ceux de pourparlers !
Et-là je suis ici maintenant.
Ali Aarrass

Merci aux nouvelles donatrices et aux nouveaux donateurs ! (19-26 octobre 2020)
Rejoignez la campagne 200 x 40 : deux cents personnes qui donnent quarante euros.

NRR 120, TI 50, D-C 40, AHY 40, NF 100, NS/BP 200, WB 100

Total 26 octobre : 3180 euros

CLICQUEZ ICI : Ali Aarrass : Appel urgent pour un examen médical : 200 x 40 (dringende oproep, urgent appeal) 

 

Réveille-toi enfin ! par Ali Aarrass

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Réveille-toi enfin !

Où sont-ils ces hommes et ces femmes ? N’ont-ils pas assez dormi ?
Pourquoi se cachent-ils ? Mais, où sont-ils !
Ils sont couverts dans leur couverture !
Ne veulent-ils pas faire face à la réalité des choses ?
Donc, ils viendront pour eux à l’aube ?
Ou alors ils mourront un jour sans comprendre ?
Ignorent-ils que là-dehors d’autres ne dorment pas ?
Faudrait-il leur rappeler qu’il y a derrière ces longs murs,
dans l’ombre,
des hommes qui sont privés de leurs droits, de la parole, de la liberté d’expression !
Ils attendent l’écho de vos cris, de vos voix !
Écoutez , écoutez les cris de douleur d’un peuple opprimé,
victime d’individus, des bourreaux, des tortionnaires
qui finiront pour aller à la poubelle de l’histoire !
Mais, réveille-toi enfin !

Et arrête de parler pour rien dire !
Oui ! Arrête de parler avec hypocrisie, avec éloquence !
Arrête ! D’être égoïste ! Mais, égoïste pourquoi ?
Être égoïste de ce qui ne t’appartient pas !
Es-tu né avec une carte bancaire ? Es-tu né habillé, chaussé ?
Qu’as -tu donc sur tes yeux,
qui t’empêche d’être solidaire, courageux, audacieux, brave, digne et noble ?
Mais, réveille- toi enfin !

Tu sais pourquoi ?
Parce que, là-dehors il y a des hommes et femmes qui ont un élan sur toi,
ils ont une avance sur toi !
Des hommes et des femmes éveillés, conscients, qui veillent les nuits !
Oui, des nuits blanches sans fermer leurs yeux, pour toi, pour moi, pour nous tous !
Et toi entre -temps, tu es enroulé dans ta couverture chaude par ton égoïsme !
N’as-tu pas un frère, un fils, une sœur, une mère ?
Mais, où sont-ils ces hommes et ces femmes ?
Moi, je suis un témoin ! Oui, mais vivant !
Je porte en moi des témoignages des humains !
Mais, là aujourd’hui, je suis témoin d’une solidarité, d’une générosité,
d’une noblesse, d’un courage, et j’en passe,
tout ceci de la part des hommes et des femmes exemplaires,
des êtres qui ne resteront pas dans l’oubli !
Alors, vas-tu te réveiller en quittant ta couverture et sortir de ton trou,
de ta routine chaude et confortable ,
lève-toi ,tu auras l’éternité pour dormir !
Je laisserais à ses interrogations le temps de faire leur chemin de mûrir progressivement.

Ali Aarrass.

Ali Aarrass : Appel urgent pour un examen médical : 200 x 40 (dringende oproep, urgent appeal)

Excellent départ de la campagne pour l’examen médical sur la torture d’Ali Aarrass : 2500 euros ! Ensemble pour les 8000 euros !

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Merci aux premières donatrices et aux premiers donateurs ! (8-19 octobre 2020)

Rejoignez la campagne 200 x 40 : deux cents personnes qui donnent quarante euros. 

DL-S 40, AG 40, FR 80, CP 40, SK 50, ME-O 50, LV 40, GF 100, GM 50, MD 50, MFC 400, SV 100, HM 40, AG 100, EH 80, LDC 40, F&KEA 120, MV 40, DTHD 40, NK 40, AG 40,SB 30, AFEH 40, GPL 40, MB 50, FA 80, BM 40, AVG 40, RT 50, TH 40, MD 500   

♥ 

Pourquoi on a besoin de vous !?  Cliquez : 

Ali Aarrass : Appel urgent pour un examen médical : 200 x 40 (dringende oproep, urgent appeal)

 

Premier interview d’Ali Aarrass : « Je suis hanté par l’injustice que j’ai subie » (par Baudouin Loos, Le Soir)

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  SOURCE 

 

 

 

(photo Dominique Duchesnes)

Condamné à 12 ans de prison au Maroc pour des faits de terrorisme qu’il a toujours niés, Ali Aarrass s’exprime pour la première fois depuis son retour en Belgique cet été.

Ali Aaarrass est libre. Depuis le 2 avril. Et après 12 ans de prison en Espagne puis surtout au Maroc où il a été condamné pour « terrorisme ». Une sombre affaire. Et des méthodes d’instruction réduites à la torture. Qui a bouleversé la vie de ce Belge d’origine marocaine qui n’avait jamais vécu au Maroc. Le voilà désormais revenu auprès des siens à Bruxelles en quête d’une nouvelle vie. Il nous a reçus dans le petit appartement qu’il loue avec sa femme.

Quel sentiment dominant gardez-vous après les épreuves vécues 12 ans durant ?

L’injustice ! Depuis le premier jour de mon arrestation en Espagne le 1er avril 2008, et cela chaque jour, même depuis ma libération début avril cette année, je suis hanté par ce sentiment d’injustice. Je le vis au quotidien. Je souhaite par-dessus tout que justice me soit rendue. Torture, maltraitance, détention arbitraire : et pour quels crimes ? Des accusations de terrorisme jamais prouvées. Les traces de cette injustice ne s’effacent pas, elles laissent des séquelles tant psychiques que physiques.

Lors de votre arrestation à Melilla en 2008, vous avez compris ce qu’il se passait ?

J’ignorais pourquoi on m’arrêtait. Je n’ai pas eu accès aux informations, la police espagnole ne m’a rien dit. Une fois transféré à Madrid, à l’Audience nationale, j’ai vu plus clair : des accusations de trafics d’armes venaient du Maroc, pays qui voulait que je sois extradé sans tarder. J’ai évidemment nié les accusations et refusé d’être extradé. Amnesty International est déjà intervenu en ma faveur à l’époque. J’ai ensuite dû faire environ 45 jours de préventive à l’isolement total dans des conditions déplorables. Les juges espagnols ont alors décidé que je resterais en prison pendant l’instruction en raison, disaient-ils, des craintes que je prenne la fuite. Je suis resté emprisonné en Espagne deux ans et huit mois. Pourtant, après 20 mois, le juge Balthazar Garzon, qui instruisait mon dossier, a rendu une ordonnance de non-lieu ! J’ai fait trois grèves de la faim pour protester.

Comment se fait-il que vous ayez été extradé malgré ce non-lieu en Espagne ?

Je savais que ma non-libération était liée aux efforts du Maroc en vue de m’extrader. Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme, organisme de l’ONU, est même intervenu pour tenter d’empêcher l’extradition, mais ils ne voulaient pas me lâcher. Mon avocat m’a dit que c’était le gouvernement espagnol, dominé par le PSOE (socialiste, NDLR), qui avait pris mon cas entre ses mains. À quoi servait donc la justice espagnole ? En tout cas, j’ai été extradé le 14 décembre 2010 sans d’ailleurs que ma famille ou mes avocats soient avertis autrement qu’a posteriori par la presse.

Durant votre séjour carcéral en Espagne, avez-vous fait appel à la Belgique ?

Oui, j’ai averti l’ambassade belge à Madrid dès mon arrivée dans la capitale espagnole et demandé son aide. Ils ont répondu qu’ils allaient venir me rendre visite en prison. Je les ai attendus en vain : ils sont arrivés le 15 décembre 2010, au lendemain de mon extradition ! Ma sœur Farida, qui déployait déjà maints efforts pour m’aider, sollicitait sans arrêt à Bruxelles les Affaires étrangères et à Madrid l’ambassade belge, sans résultat. Le diplomate chargé de mon cas à Bruxelles, Théo Dierickx, lui a même affirmé pour la rassurer que le Maroc ne torturait pas, il était dans un déni total de la réalité.

Car c’est bien la torture qui vous attendait au Maroc…

J’en étais à mon 24e jour de grève de la faim, ils ont dû me réanimer et me porter dans l’avion de la RAM (compagnie marocaine, NDLR). De Casablanca, on m’a transféré directement au centre d’interrogatoire de Temara, où j’ai été torturé pendant dix jours. Je sentais que j’étais condamné à l’avance quoi que je dise. Les tortionnaires frappaient d’abord, posaient des questions ensuite. Ils ont voulu me faire signer des aveux rédigés en arabe, langue que je ne lis pas, j’ai d’abord refusé puis, à force d’être frappé, j’ai fini par céder.

La torture s’est arrêtée donc au dixième jour ?

Ils avaient fini leur sale boulot. J’étais incapable d’encore marcher. À Rabat, ensuite, je n’ai pas vu le procureur. J’ai vu un juge d’instruction qui semblait avoir l’habitude puisqu’il n’a pas voulu prendre ma déposition sur les tortures endurées. J’ai alors été mis en prison sans le moindre contact, du 26 décembre jusqu’en février. Je n’oublierai jamais mon arrivée à la prison de « Salé 2 » : les matons se sont acharnés sur moi comme pour me dire « tu es entre nos mains ». Mon calvaire continuait. Ils m’ont totalement déshabillé et ont pris des photos de mes hématomes datant de mon passage à Temara, semblant vouloir garder une preuve que ce n’était pas eux qui m’avaient torturé. Mais les mauvais traitements n’ont pas arrêté. J’ai fait sept grèves de la faim, dont une de 72 jours. C’était ma seule défense, je me sentais impuissant et au moins cela freinait un peu les mauvais traitements. J’espérais que ces grèves soient connues à l’extérieur et y suis arrivé. Parfois on pouvait donner un bref coup de téléphone, parfois c’était un autre détenu qui faisait passer l’info ou même un maton trop bavard.

Comment avez-vous pris contact avec le monde extérieur ?

Le premier contact a été un avocat envoyé par ma famille. Je me méfiais de lui ! Il a dû revenir trois fois avant que j’accepte de lui parler, il était porteur d’une lettre de Farida. J’ai attendu 5 mois avant de pouvoir parler au téléphone à ma sœur. Des premiers mois difficiles. Dans cette prison flambant neuve construite pour les « terroristes », il n’y avait pas encore de douches. J’ai passé cinq mois sans pouvoir me laver, même pas les dents ! En 2016, j’ai été transféré à Tiflet, encore à l’isolement, une seule cellule sur 38 occupée à mon étage, la mienne. Ils voulaient m’éloigner car je ne pouvais me taire à propos des maltraitances infligées aux autres détenus et à moi-même.

Mais comment tenir sans craquer dans ces conditions ?

Je voulais résister. J’ai toujours été habité par la conviction très forte que je ne pouvais laisser faire ces humiliations et ces injustices. Je n’aurais pas pu me taire.

Vous avez été jugé deux fois, condamné d’abord à 15 puis à 12 ans de prison…

Oui, sur la seule base de mes « aveux ». Ils ont essayé de me compromettre avec Abdelkader Belliraj (un autre Belgo-Marocain également emprisonné au Maroc, NDLR), mais ils ont refusé une confrontation demandée par ma défense. Une enquête de l’ONU a ensuite confirmé que j’avais été torturé avant de signer mes aveux.

Le Maroc vous a fait purger votre peine jusqu’au dernier jour. Le 2 avril, vous êtes libéré mais coincé là-bas par le coronavirus et la fermeture des frontières…

Oui, j’ai eu la chance d’être hébergé pendant trois mois dans une famille belge à Rabat. J’ai pu prendre un avion le 15 juillet seulement. Avant que cet avion décolle, j’ai eu du mal à y croire, j’étais angoissé, malgré que j’avais un billet en main. Il y a eu plusieurs contrôles le jour même, des motards et voitures de la police autour de notre voiture vers l’aéroport. À la douane, je n’avais qu’un sac à dos mais ils ont prétendu qu’il était trop lourd et j’ai dû laisser les livres que j’emportais. Le consul belge a juste fait le service minimum en me remettant le document nécessaire prouvant que j’avais un domicile en Belgique, celui de ma mère.

Une fois en Belgique via l’aéroport de Paris, c’était le soulagement… Comment vous sentez-vous ?

À Paris, j’ai eu mon premier frisson de joie et mon premier vrai sourire, quand j’ai retrouvé Farida. Et son comité pour ma libération m’a bien fêté à Bruxelles. C’était très émouvant. Depuis, je suis en train de passer une longue série d’examens médicaux. J’ai 58 ans et je suis marqué. J’ai du mal à reprendre ma place, je me sens comme décalé et encore coupé du monde. La technologie moderne me dépasse. Heureusement que ma famille et mes amis me soutiennent même si le Covid complique les choses. J’ai pu m’installer avec ma femme dans cet appartement. J’ai dû m’inscrire au CPAS, ce que je n’avais jamais fait de ma vie. Cet organisme m’aide bien pour les factures médicales. J’espère pouvoir retravailler. Avec mes avocats, nous avons un projet d’expertise faite par des médecins français et américains selon le Protocole d’Istanbul (ensemble de directives internationales pour les investigations et la documentation de la torture, NDLR). Cela va nous coûter cher et nous cherchons de l’aide. Nous comptons poursuivre l’Espagne pour l’extradition illégale que j’ai subie. L’idée est éventuellement d’aller jusqu’à la Cour européenne des droits de l’homme.

Le site freeali.be contient de nombreuses informations sur Ali Aarrass et les moyens de solidarité.

CLIQUEZ ICI : Ali Aarrass : Appel urgent pour un examen médical : 200 x 40 (dringende oproep, urgent appeal)

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