« Oh le Chœur d’Ali ! Vos voix ont traversé les murs de la prison où j’étais », une lettre d’Ali Aarrass

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 Oh le groupe du Chœur d’Ali,
Chaque fois que je croise une femme enceinte, je souhaite qu’elle mette au monde un poète ou un artiste…
L’écho de vos voix ont traversé les murs de la prison où j’étais, pour enfin entrer dans ma cellule.
Vous avez aussi illuminé mon cœur en étant dans l’obscurité de l’isolement par vos prières et vos pensées.
Vous formez une sacré équipe! Solide, soudée comme un seul corps.
Merci d’avoir toujours été là, toujours présentes, pieds fermes durant des mois pour les répétitions et avec la patience et l’espoir de ce sacrifice pour arriver à avoir enfin un grand succès.
Durant tout ce temps, j’ai prié pour vous depuis ma cellule et sur mon gravât.
Mes pensées et mon cœur étaient avec vous.
Je ne vous remercierai jamais assez, croyez-moi.

Aussi, je vous demande de persévérer sur cette voie légitime et digne de l’être humain, une fois encore, oh le groupe du Chœur d’Ali.
Les messages de votre sublime succès a touché beaucoup de cœurs et fut partagés avec d’autres hommes et femmes bien sûr.
Aujourd’hui, je suis toujours bloqué par le confinement et j’attends mon rapatriement en Belgique.
Et croyez-moi que j’ai très envie de vous retrouver toutes un jour pour vous écouter, apprendre de vous car je dois rattraper le temps qu’ils m’ont dérobé.
Je vous demande de rester toujours unies comme les doigts d’une main, inséparables car vous remplissez les conditions d’un travail formidable: celui d’éveiller la conscience de l’être humain et digne de l’être, en lui donnant l’espoir, le courage et sa noblesse ; en étant fier de lui-même, en faisant face aux discriminations, aux inégalités, au racisme et à toutes les injustices.

Oh le groupe du Chœur d’Ali,
C’est grâce à vous aussi qu’aujourd’hui, je me sens pousser des ailes. Ne poussent-elles pas avec nos désirs?
C’est aussi grâce à des femmes comme vous que vous arrivez à construire la solidarité des vivants, des survivants et des morts.

Vous le groupe du Chœur d’Ali,
Vous l’avez ressenti en brisant ce maudit silence, vous avez gagné nos cœurs à tous.
Vous nous avez dit: « marchez la tête haute et ne rasez plus les murs en marchant! »
Quant à moi, j’ai toujours aimé la beauté dans sa simplicité: élégance du geste, du mot, du regard et de la démarche ; de la pudeur, de la courtoisie, de la joie mesurée.
Aujourd’hui, l’humain est plus que l’homme et la femme. Il est la terre, la mer, le ciel, les autres planètes.

Oh l’humain,
Montre-nous ton visage, fais-nous écouter le timbre de ta voix.
Ne crains pas le silence du pays, traduis-le dans ta langue.
Nous devons être debout!
Libère tes mains et ton regard, avance vers les autres…
Et n’oublions pas l’essentiel, le Sacré, l’Homme digne de ce nom.
Nous ne devons pas oublier non plus que l’Homme n’est Homme que s’il se convertit à l’humanité.

Et pour finir, je vous laisse imaginer l’envie d’être là, après ces longues années.
Ce serait un honneur pour moi de vous rejoindre.

A très bientôt, Oh groupe du Chœur d’Ali,
Merci infiniment,
Ali

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