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Lettres/Letters/Brieven - page 6

Radouane El Baroudi, cameraman, réalisateur : « Monsieur le Ministre, j’ai 2 questions à vous poser… » 

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Redouan BaroudiMonsieur le Ministre Didier Reynders ,

Cher Ministre , mon nom est Radouane El Baroudi , né le 27 septembre 1979 à Edith Cavell . Mes 8 premières années nous habitions à la rue des sables , la fameuse rue du Meyboom dans le quartier du marais au centre de Bruxelles. Ensuite c’est à St Josse Ten Noode que mes parents achetèrent une maison. J’ai été scout (Catholique ) , la 56 ème unité de Schaerbeek, rue verte près de la place Liedts.

J’ai hissé le drapeau noir-jaune-rouge plusieurs fois dans les camps scouts et fais ma promesse et mon nom de Totem est furet.

Je portais le tablier à l’école et nous chantions la Brabançonne .

De Gatti de Gamond en passant par Adolphe Max puis Fernand Blum et le lycée de St Josse et enfin 2 années à l’internat à Charleroi .Pour amorcer mes études supérieures à L’INRACI en section cinéma .

J’ai probablement comme vous Monsieur le Ministre eu mes premiers flirts dans la cour d’école , elle s’appelait Charlotte Monsieur le Ministre.

Adolescent Monsieur le Ministre j’avais une carte jaune, je ne comprenais pas puis à 18 ans je suis devenu administrativement vraiment belge vrai de vrai …

Comme mon nom l’indique je suis d’origine marocaine et vous savez quoi Monsieur le Ministre j’ai eu ma carte d’identité marocaine (une vrai pas une jaune ) avant la belge.

Pourtant Monsieur le Ministre et malgré cette carte et ce passeport marocain on m’appelle toujours le belge au Maroc …

Je sais comme vous que mon pays d’origine , le Maroc , est une dictature ou l’on torture .

Je sais comme vous que mon pays d’origine n’est pas un Etat de Droit mais plutôt une Etat de faveur .

Echter , ik spreek en beetje Nederlands , en ik houd eten van een echt stoemp en dol op drink een verse Kriek . Mais pour être honnête je préfère le vin .

Monsieur le Ministre , je vous croise souvent vous savez … Je collabore régulièrement avec la première chaine publique francophone comme cameraman et à ce titre je vous filme et même quand vous ne le souhaitez pas … C’est marrant quand même .

Monsieur le Ministre j’ai 2 questions à vous poser : Suis-je vraiment Belge partout …?

Monsieur le Ministre m’aideriez-vous si il m’arrivait malheur au Maroc ?

La cas d’Ali Arrass devrait tous nous interpeller , car je n’étais pas le seul à être né à Edith Cavell et au scout à hissé le drapeau belge , pas le seul aussi à l’Athénée Royale Gatti de Gamond à être d’origine marocaine .

Alors Monsieur le Ministre : Qui sommes nous …?

Merci à vous de m’éclairer sur ce sujet

Monsieur le Ministre prettige Zomervakantie !

Radouane.

Faiza Hirach, Zibouda Hadj : réponse au copier/coller du Ministère des affaires étrangères

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FountainCher monsieur Roose,

Remarquez tout d’abord que j’ai pris la peine de copier correctement votre nom, qui ne m’est pas familier, par égard pour votre personne. (* il a estropié le mien ^^)

Je suis interloquée par cette réponse en tant que citoyenne belge, étant également dans la situation d’une double nationalité. Tout comme Ali Aarass, je ne connais que la Belgique pour laquelle j’oeuvre individuellement et collectivement pour le bien commun de ses citoyens. Tout comme Ali, en tant que travailleuse, je produis de la richesse, cotise, paie mes impôts et consomme en Belgique. Je pensais jusqu’à ce jour que ma nationalité et mon engagement pour la Belgique m’octroyait des droits identiques aux personnes que je suis bien obligée de nommer, de par votre attitude, belges de souche.

Il semble qu’il n’en est rien puisque vous invoquez sa condamnation en tant que marocain au Maroc en taisant son blanchiment en tant que belge en Espagne, et en fermant les yeux sur son transfert vers le Maroc contre l’avis du HCR.

Si les « binationaux » se retrouvent dans une situation de fait de citoyen de seconde zone, imaginez un instant quelles conséquences cela pourrait avoir lors des prochaines élections.

Cordialement,

Faiza Hibach

 

FountainMonsieur Roose,

Faisant suite à votre courriel du 30 juillet, je me permets d’attirer également votre attention sur le fait que Monsieur Ali Aarrass est un citoyen BELGO-marocain ! Il est autant belge que marocain.

Je suis sidérée de constater qu’une fois de plus, notre cher gouvernement préfère éviter de s’impliquer. Nous ne vous demandons pas de prendre les armes mais uniquement de défendre les droits de Votre citoyen !

Ali Aarrass devrait s’adresser aux autorités marocaines sur ses conditions de détention !! Serait-ce une raillerie ??? Il est vrai qu’il est coutume à une victime de s’adresser à son tortionnaire !!

Le respect à la dignité humaine devrait être une priorité dans votre politique !

Je terminerais par cette citation de Malcom X qui je trouve est très approprié dans cette situation :

« Si vous ne vous levez pas pour quelque chose, vous tomberez pour n’importe quoi » …

Le combat pour la libération d’Ali Aarrass continuera.

Bien à vous,

Zoubida Hadj.

AFD International : Lettre au président du Conseil national des Droits de l’Homme

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aliaarrass2

AFD International

منظمة التحالف الدولية


Monsieur El Yazami

Nous nous permettons de prendre contact avec vous pour attirer votre attention sur les conditions de santé du citoyen belgo-marocain Ali Aarrass détenu depuis plus de 2 ans dans une prison marocaine.

Suite à un traitement considéré comme dégradant par Ali Arrass de la part de la direction. Ali à décidé d’entamer une grève de la faim. Nous sommes très inquiet au sujet de sa santé, qui se dégrade jour après jour d’après sa famille.

Nous vous demandons en votre qualité de Conseil National des droits de l’homme de bien vouloir prendre connaissance de son état de santé. Nous espérons que votre consultation poussera la direction à tout mettre en œuvre pour éviter que la vie de Ali Aarrass soit mise en danger

Je vous prie monsieur de bien vouloir accepter mes considérations les plus distinguées.

AFD international
Département MENA
Bruxelles, Belgique

Le prêtre anglican Donald Reeves, fondateur de « Soul of Europe » : Appel pour Ali Aarrass à l’ambassade de Belgique à Londres (30 juillet)

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Donald Reeves II

WEBSITE : The Soul of Europe

Dear Veronique Petit,

We know that you are aware that Ali Aaarrass has been on hunger strike for almost 21 days .and on a thirst strike for 5 days.

He is now very weak. He cannot move, and it is likely he will die shortly.

As you know he embarked on this strike because a medallion with ribbon in belgian colours was removed from his cell, and the cell was ramsacked. The medallion was awarded for his performance in a Marathon.

 When he complained he was told he was a prisoner and has no rights. He has been denied access to showers, the yard, phone and personal correspondence.

 This treatment is an infringement of basic human rights.

 We would be grateful if you would convey our concern to your government’s failure to intervene with the Moroccan authorities on behalf of Ali Aarrass.

 Therefore we urge the consulate to visit Ali Aarrass. We understand there is a reluctance to intervene because such a precedent might be set for all those with dual citizenship. But just for a moment put yourself in Ali’s shoes and that of his family. Sometimes for the sake of a life regulations have to be overturned.

 We look forward to hearing from you today,and that Ali will be receiving a visit from the Consulate.

 With best wishes,

 The Revd Donald Reeves,MBE, and Peter Pelz – Directors of the Soul of Europe. (www.soulofeurope.org)

 The Revd Donald Reeves MBE,

Director the Soul of Europe,

The Coach House,

Church Street,

Crediton. EX 17 2AQ. 0044 1363 775100.

 

La réponse du Ministère des affaires étrangères (30 juillet) à Julie Jaroszewski, chanteuse et comédienne, et sa réplique..

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Julie JaroszewskiLa réponse de Tom Roose (pour le ministre Reynders) à sa demande d’intervenir pour Ali Aarrass

 Chére Madame Jaroszewski,

 Suite à votre mail du 29 juillet concernant la situation de Monsieur Ali Aarrass, j’attire votre attention qu’il a été condamné comme Marocain au Maroc.

 Dans ces cas l’ambassade de Belgique n’intervient pas dans le dossier.

 Il appartient dès lors à M. Aarrass de s’adresser en direct aux autorités marocaines en ce qui concerne sa situation de détention.

 Bien à vous,

 Tom Roose.

C0.0./DGC

SPF Affaires étrangères et Coopération.

 

La réplique de Julie Jaroszewski

 Cher Tom Roose,

 bien qu’Ali Aarass ait été condamné au Maroc il n’en est pas moins un citoyen belge. L’accord sur lequel votre cabinet s’appuie pour ne pas intervenir date de 1930, n’a pas été signé par le Maroc et de nombreux cas de jurisprudence existent sur lesquels vous pouvez vous appuyer pour intervenir.

 Les aveux d’Ali ont été obtenus sous la torture, torture constatée par un rapporteur de l’ONU. Ce rapport devait rester confidentiel mais face au silence des autorités marocaines, ce document a été rendu public.

 Et vous demandez à Ali Aarrass de contacter les autorités marocaines? J’imagine que vous plaisantez! C’est ces mêmes autorités qu’ils l’ont torturé et qui sont responsables des mauvais traitement qui l’a amené aujourd’hui à son 20ème jour de la faim et 6 ème jour de grève de la soif. Vous imaginez bien que dans ces conditions il n’est plus capable de rien, sauf de la dignité qui fait particulièrement défaut à votre cabinet.

 Je vous préviens, Monsieur, et vous demande de transmettre mes propos à vos supérieurs, en refusant d’agir, vous envoyez un signe clair à toute une communauté, le signe qu’on refusera toujours de l’intégrer, qu’elle ne sera jamais bonne qu’à remplir le rang des citoyens de seconde zone, et que jamais la Belgique ne les considérera comme faisant partie de ses enfants, dignes de droits et de devoirs. Le signe d’une exploitation à peine voilée, où l’étranger crache ses poumons dans les mines puis sert d’alibi utile à des commémorations où l’on fait sauter les bouchons. Vous n’avez pas conscience de la responsabilité que vous portez dans le fossé que vous creusez.

 Je vous demande donc de reconsidérer votre position,

 Julie Jaroszewski, Immigration polonaise 1930.

 

Olivier Mukuna, journaliste : « Ali, j’ai honte »

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MukanaAli, j’ai honte

Par Olivier Mukuna, 29 juillet 2013

SOURCE

Un homme risque de mourir. Il s’appelle Ali Aarrass. Emprisonné depuis cinq ans pour un crime qu’il n’a pas commis. Torturé dans une geôle de la dictature marocaine sous l’œil complice de la « démocratie » belge. Oui, Ali est Belge d’origine marocaine. Cela suffit pour être considéré comme un « terroriste » même s’il a été innocenté en 2008 par le juge antiterroriste Balthazar Garzon … Poussé à bout par ces tortionnaires marocains, abandonné par l’État belge, Ali a décidé d’entrer en grève de la faim et de la soif. A l’heure d’écrire ces lignes, c’est son vingtième jour sans nourriture ; son sixième sans boire.

La députée écologiste, Zoé Genot, a interpellé à plusieurs reprises le gouvernement belge sur le scandale Ali Aarrass.

Ali, j’ai honte.
De nos soi-disant responsables politiques qui se lavent les mains de ton sort et s’apprêtent, comme chaque année, à partir en vacances ; le devoir accompli et la conscience tranquille.

Ali, j’ai honte.
De l’impuissance des rares démocrates, révoltés par l’injustice que tu endures et qui ont tenté sans succès d’y mettre fin.

Ali, j’ai honte.
D’être comme toi, comme l’a déclaré ton avocat : un « belgo-quelque chose ». Soit ce citoyen belge de seconde zone qui ne dispose pas des mêmes droits ni ne bénéficie de la même solidarité institutionnelle qu’un Belge blanc.

Ali, j’ai honte.
De notre pays où – comme nos parents du temps de la colonisation – nous restons considérés et traités comme des « indigènes ». Avec pour véritables droits effectifs, celui de la fermer, de raser les murs et de rester à notre (mauvaise) place.

Ali, j’ai honte.
De ces médias, de ces associations et de ces moralistes qui agitent les mots « diversité » et « vivre ensemble », mais persistent à ignorer qu’entre autres injustices ton martyr a réduit en poussières ces néologismes. Pire : cela pousse vers l’extrémisme certains de nos frères et sœurs, fondés à ne plus rien attendre d’un État « des droits de l’homme blanc ».

Photo article Aarrass CV

L’enquête de Georges Huercano (RTL-Tvi ; 2010) et les 4 pages de Candice Vanhecke (Marianne Belgique ; juin 2013) constituent les rares traitements journalistiques sérieux du scandale Ali Aarrass.

Ali, j’ai honte.
De bon nombre de nos compatriotes qui jugent qu’il n’y a « pas de fumée sans feu » ; qu’au vu de ton « nom bizarre », tu as « sûrement fait quelque chose » …

Ali, j’ai honte.
De ces « Ali-alibis », de ces « Fatima-mets-toi-là » et autres nègres(ses) de maison qui pensent : «Mieux vaut lui que moi ! » ; « Ça ne m’arrivera pas : moi, je suis bien intégré(e) ! ».

Ali, j’ai honte.
De ces gauchistes qui ont su se solidariser contre l’injustice et le harcèlement politico-judiciaires endurés par Bahar Kimyongür, mais n’osent un mot, n’ont pas pris un risque, te concernant. Car voilà : il n’est « politiquement pas rentable » de prendre la défense d’un arabo-musulman dans une société largement islamophobe.

Ali, j’ai honte.
De ces « belles âmes » qui ne se fatigueront pas de m’accuser « d’islamo-gauchisme » ou de racisme anti-blancs tandis qu’elles ne cessent de tolérer ou de consolider depuis tant d’années une hiérarchisation raciale dans notre pays.

Ali, j’ai honte.
De ces gens qui ressemblent furieusement à ces fonctionnaires des années 30 et qui, si tu venais à mourir, diront : « On ne pouvait rien y faire » ; « On a obéi aux ordres » ; « J’avais aussi une famille à nourrir ».

Ali, j’ai honte.
De cette violence inouïe que notre État fait subir à longueur d’années à tes parents et ta sœur Farida.

Ali, j’ai honte.
De mes mots dérisoires qui, s’ils pourront atteindre certains cœurs, ne changeront rien à l’injustice, au mépris raciste et à l’indifférence institutionnels qui ont brisé ta vie.

Ali, j’ai honte.
Pour nos enfants qui vont grandir dans une société où leur destin risque d’atre pulvérisé par d’obscurs intérêts « stratégiques », par la raison d’État … Car, quels que soient leurs efforts et leurs degrés de probité, nos enfants ne seront jamais vraiment belges.

Mohsin Mouedden, Ambassadeur de la Paix, lettre au gouvernement : « Puis-je dire à mes enfants, je suis « fier d’être belge » ? »

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Mohsin MoueddenBruxelles, le 30 juillet 2013

 Au Premier Ministre de la Belgique, Elio Di Rupo,

Au Ministre des Affaires Etrangères, Didier Reynders,

Aux membres de notre gouvernement belge,

 

Je ne sais pas si vous prendrez le temps de lire cette lettre SOS en français (mon néerlandais est malheureusement assez sommaire, je m’en excuse) que je lance en mon nom propre mais qui est probablement la pensée de beaucoup de nos concitoyens.

Vous avez sûrement déjà entendu parler de cette dramatique injustice que vit actuellement un ressortissant de notre pays détenu depuis plus de 3 ans au Maroc : Ali Aarrass

 

Je sais également que vous ferez probablement le maximum pour garder une relation fraternelle avec un pays, le Maroc que vous soutenez et parfois que vous estimez être une référence de démocratie dans le monde arabo-musulman. Je sais aussi que certains membres de votre gouvernement, plutôt à droite, ont des liens exceptionnels avec ce pays pour en être des « représentants » notamment sur le dossier du Sahara marocain.

 

Mais je sais aussi que la plupart d’entre vous estiment qu’il y a des valeurs non négociables, avec lesquelles on ne transige pas.

Ces valeurs, vous les transportez avec vous de l’Afrique du Sud à Israël, des Etats-Unis à la Chine. Ces valeurs se nomment : liberté, dignité, fraternité, justice, équité et respect de la vie humaine. Nous savons également qu’un État doit aussi faire des contorsions ou des compromis pesants, ce qui, dans le jargon utilisé, se nomme « le réalisme politique ».

Néanmoins, il y a parfois des situations exceptionnelles qui exigent que nos valeurs outrepassent le « réalisme politique ». Ces compromis ne doivent à mon sens jamais transiger avec la dignité humaine. Dès lors, ne faisons pas les mêmes erreurs que par le passé, en nous taisant deux décennies sur l’incarcération de Nelson Mandela, en « oubliant » l’assassinat de Patrice Lumumba, ou en soutenant de manière implicite (ou explicite) des dictatures arabes et africaines, comme celle de Ben Ali en Tunisie.

 

La situation qui nous concerne exige de nous, en tant que citoyens belges, et de vous, en tant que gouvernement démocratiquement élu, une attitude responsable, juste et exemplaire.

Depuis 3 ans, le citoyen belgo-marocain, Ali Aarrass est emprisonné dans la prison infâmante de Salé au Maroc pour un délit qu’il n’a pas commis. Jugé précédemment en Espagne par le juge Baltazar Garzon, qu’on ne pourrait soupçonner d’amitié avec les islamistes et pire les terroristes, le citoyen Ali Aarrass a été blanchi par la justice espagnole. Au lieu de retrouver une liberté et sa famille en Belgique, l’Espagne, en violation totale avec les règles internationales, décida toujours pour ce « réalisme politique », d’envoyer le citoyen belge, Ali Aarrass au Maroc ou ce dernier se fera torturer. Il écopera d’une peine de 12 ans de prison. Aujourd’hui, sa famille craint le pire, la grève de la faim et de la soif entamée il y a plus de dix jours risque de coûter la vie à un citoyen belge innocent.

 

Dès lors, il me semble salutaire que votre gouvernement qui a des liens exceptionnellement positifs avec le Maroc fasse le maximum pour faire soigner et libérer le citoyen Ali Aarrass. Citoyen qui est aujourd’hui indignement abandonné par notre pays, qui peut-être se dit que les relations fraternelles entre nos deux pays, valent bien la mort d’un ou de quelques citoyens belgo-marocains innocents.

Sachez, Monsieur le Premier Ministre, Elio Di Rupo, Monsieur le Ministre des Affaires Etrangères, Didier Reynders et les membres de notre gouvernement, que cette attitude qui permet de laisser un citoyen de notre pays entre la vie et la mort alors que la justice espagnole l’a blanchi est inacceptable politiquement, inhumaine moralement et difficilement justifiable dans l’histoire lorsque vous dresserez votre bilan de fin de législature.

Je pense au contraire que la double nationalité (imposée par le Maroc) ne doit nullement absoudre notre État et notre gouvernement de mener à bien des négociations pour le libérer. J’entends déjà certains arguments de l’un ou de l’autre membre de votre gouvernement : « Monsieur Ali Aarrass est marocain… », « Nous n’intervenons jamais suite à une décision judiciaire… », « Ali Aarrass a été condamné pour des faits gravissimes liés au terrorisme… », « La Belgique ne peut intervenir auprès des autorités marocaines, ces dernières ayant toute latitude nécessaire pour juger un de ses ressortissants », etc.

 

Tous ces arguments sont bien évidemment des « arguments faussés, emprunts d’une réelle malhonnêteté ». Monsieur Ali Aarrass est d’abord un citoyen belge, il a passé la majeure partie de sa vie en Belgique, il y a effectué même son … service militaire ! En outre, qui peut aujourd’hui prétendre que la justice marocaine est indépendante ? Les sévices et les tortures sont régulièrement notifiés par des ONG internationaux et humanitaires. Et cela vous le savez. Mais le plus important, c’est que le citoyen, Ali Aarrass, aujourd’hui entre la vie et la mort a été jugé non coupable, je dis bien, non-coupable par l’une des justices les plus sévères d’Europe, celle de Madrid.

 

L’histoire jugera chacun de nos actes, qu’ils soient grandioses ou lâches, j’ose espérer à l’heure où notre pays entame une nouvelle ère avec Sa Majesté le Roi Philippe, que votre gouvernement, celui aussi des Droits de l’Homme, de la justice sociale, des libertés et d’une éthique politique saura relever ce défi, à savoir, permettre au citoyen belge Ali Aarrass de retourner chez lui, à Bruxelles, de retrouver son épouse et ses enfants, de revoir sa famille.

Je ne mettrai pas sur le même pied Nelson Mandela et Ali Aarrass, d’ailleurs ce dernier n’a jamais eu comme objectif de porter tel ou tel flambeau politique, cependant, alors qu’aujourd’hui Nelson Mandela est statufié, remercié pour son rôle crucial pour la paix dans le monde, il aura fallu attendre près de 30 ans et un silence gêné de l’Occident pour enfin, voir le citoyen universel, Mandela sortir de prison et recevoir tardivement, très tardivement, les louanges de notre pays.50 ans immigration en Belgique

En conclusion, vous avez trois attitudes à adopter, continuer la politique de l’autruche et le silence lourd et pesant qui a toujours prévalu et que l’histoire jugera comme une « des pires lâchetés de notre courte histoire », adopter une attitude offensive et respectueuse en trouvant un compromis rapide et salutaire qui satisfasse les deux parties, à savoir le Maroc et notre pays ou adopter une attitude que je qualifierai d’exemplaire, de magistrale, et de démocratique, en rappelant à l’ordre et en sanctionnant le Maroc et l’Espagne tout en exigeant sa libération immédiate.

 

Rappeler à l’ordre l’Espagne pour avoir extradé un citoyen que sa justice a jugé innocent et le Maroc pour avoir torturé et condamné un citoyen innocent (en cas de demande tous les éléments du dossier sont à votre disposition auprès du collectif Free Ali Aarrass) après l’avoir maltraité et torturé. Actuellement des députés britanniques émus par la situation ont déjà l’intention de mener certaines actions politiques.

 

Dès lors et suite à tous ces éléments, pourrais-je savoir comme la plupart de nos citoyens belges, ce que vous comptez entreprendre diplomatiquement et politiquement ? Pourriez-vous également tenir informé de vos démarches le collectif « FREE ALI AARRASS » ? Pourrais-je espérer une réponse au plus vite avant qu’une nouvelle fatale ne nous parvienne ? Puis-je dire à mes enfants, je suis « fier d’être belge » ?

 médaillon conf de presse 26 juillet 2013

Je vous informe également que ce courrier SOS sera distribué au sein des médias, associations, mosquées, centre culturel, ambassades européens, réseaux sociaux, etc…

En cette période estivale, je vous souhaite de passer d’agréables vacances familiales en espérant néanmoins un geste politique fort de votre part.

Monsieur le Premier Ministre Elio Di Rupo, Monsieur le Ministre des Affaires Etrangères, Didier Reynders, Mesdames et Messieurs les Ministres du gouvernement, je vous présente mes plus sincères salutations.

 

Mouedden Mohsin

Citoyen belgo-marocain, né à Bruxelles il y a 43 ans

Directeur des « Ambassadeurs de la paix » (1)

 

(1) projet fondé en 2011 pour favoriser l’entente et le dialogue entre arabes, juifs et musulmans de Belgique.

Marie-José Fressard, Solidarité Maroc 05, lettre pour Ali Aarrass

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Solidarité Maroc 05A Monsieur le Ministre des affaires étrangères de Belgique

Monsieur l’Ambassadeur de Belgique à Rabat

Messieurs,

 

Je m’adresse à vous en tant que présidente de l’association Solidarité Maroc 05 dont le but est de dénoncer les violations des droits humains au Maroc, au Sahara occidental, et, parfois, ailleurs. Je vous écris pour vous dire mon indignation face aux traitements inhumains dont est victime Ali Aarrass

 Nous ne sommes pas Marocains et nous n’avons aucun lien de parenté avec Ali Aarrass. C’est en simples citoyens du monde que nous nous mobilisons contre les détentions qui ont pour motif une opinion non conforme, politique, ou religieuse, ou pour aucun motif comme c’est le cas d’Ali Aarrass. De tous les pays vous parviennent des protestations contre cette détention sans motif. Vous invoquez des excuses désuètes, comme s’il était question de papiers alors qu’il est question d’humain !

 Ali est innocent, vous le savez, le monde entier le sait, et vous juge. Il est maintenu en prison et continue à être maltraité. Si vous avez des enfants, leur avez-vous expliqué votre conception de la justice, ou avez vous été obligé de leur mentir ?. Comment cette inacceptable injustice sera-t-elle évoquée dans les manuels scolaires -car, vue son importance, elle devrait l’être-, comment les générations futures jugeront-elles l’arrogance de ces êtres “supérieurs” qui n’ont que mépris pour les étrangers qui ne sont pas capables de s’intégrer dans ces pays européens qui les accueillent…si mal, mais qui savent si bien les utiliser ?

 Nous faisons partie de la multitude de militants et d’association de droits de l’Homme qui ne vous demandent aucune faveur, aucune grâce, mais simplement que justice soit faite et qu’Ali retrouve enfin sa liberté, son épouse, sa sœur Farida, sa fille, toute sa famille, tous ses amis, et son pays qui s’est montré si cruel envers lui.

 Veuillez recevoir ma haute considération,

 

Pour Solidarité Maroc 05

Marie-José Fressard

Frances Webber, letter on Ali Aarrass’ hungerstrike to the Belgian embassy in London

dans ACTIONS/AVOCATS/FRIENDS OF ALI AARRASS LONDON SUPPORT COMMITTEE/Lettres/Letters/Brieven par

swinging sixties!Dear Veronique Petit, Counsellor (Political Affairs)

 

I’m not sure if you’re aware that Ali Aarrass has been on hunger strike for nearly three weeks and on thirst strike for five days. He is now extremely weak and cannot move. He embarked on the strike because a Brussels marathon medallion with ribbon in Belgian colours was confiscated from him by the prison governor, and his cell was turned upside down in his absence, with postcards ripped down from the walls. When he sought an explanation the governor simply told him that he was a prisoner and had no rights. He was then denied access to showers, the exercise yard, the phone and personal correspondence. I attach a letter from Jeremy Corbyn MP to the Moroccan Embassy for your information.

 

I would be grateful if you would pass on our grave concern at your government’s continued failure to intervene with the Moroccan authorities, on behalf of a citizen who is near death in a protest triggered by the denial of his right to manifest his Belgian nationality through the ribbons on the medallion. It needs reiterating that Ali Aarrass has no ties to Morocco except the purely formal tie of nationality, while the performance of his military service for Belgium creates a relationship which he was entitled to expect would be one of reciprocal obligation.

 

Yours

Frances Webber

Dernières nouvelles d’Ali Aarrass : 19ème jour de grève de la faim et 5ème jour de grève de la soif

dans ACTIONS/LA PRISON AU MAROC/Lettres/Letters/Brieven par

Hunger strike contre la torture vous avez une armePar le biais de différents témoignages de familles des détenus à la prison de Salé :

« Ali se trouve couché dans sa cellule, incapable de bouger. Il est conscient, semble garder le moral malgré la faiblesse de son corps et continue à croire que tout peut encore changer. »

« Il n’a reçu qu’une seule visite, celle du procureur général. Après qu’on soit venu lui demander de se lever et d’aller à la salle des visites, voyant qu’Ali n’arrivait pas, on a finalement autorisé ce dernier à venir dans la cellule d’Ali. Il est venu demander à Ali de signer un document. Ce document, lui a-t-il dit, est la plainte, qu’Ali aurait déposé contre le directeur et son adjoint. Ali refuse de le signer, le document est en arabe. Le procureur lui mentionne qu’il a le droit de refuser et se retire. »

 « On a dit à Ali de se lever pour aller voir un médecin à l’extérieur. Mais il n’arrive pas à bouger. Du coup, pas de médecin et aucun suivi médical à cette grève ! »

 « La visite du procureur et la proposition d’aller voir un médecin dehors, date d’il y a 3 jours. Depuis lors, aucune passage, aucune visite.»

 

APPEL :contre la torture vous avez une arme

 Téléphonez ou envoyez un SMS a ce GSM pour les Belges en détresse au Maroc en-dehors des heures de travail : +212 (0)661 16 47 93 et demandez qu’il visite ALI à la prison de salé. Ce numéro de garde s’adresse uniquement aux Belges en détresse au Maroc en-dehors des heures de bureau.

 Écrivez, téléphonez ou Faxez  à Monsieur Didier Reynders, Vice-Premier Ministre et Ministre des Affaires étrangères,du Commerce extérieur et des Affaires européennes

Rue des Petits Carmes, 15, 1000 BRUXELLES Tél. : +32 (0)2 501 85 91 Fax. : +32 (0)2 513 25  E-mail : contact.reynders@diplobel.fed.be

 Écrivez, téléphonez ou Faxez  à l’ Ambassade de Belgique à Rabat :

4-6, Avenue Mohammed El Fassi, Tour Hassan – B.P.163, 10100 Rabat

Tél.: +212 537 26 80 60 Fax: +212 537 76 70 03 E-mail: Rabat@diplobel.fed.be

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