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Lettres/Letters/Brieven - page 4

Ali Aarrass : « Pourquoi je continue ma grève de la faim… »

dans LA PRISON AU MAROC/Lettres/Letters/Brieven par

Ali Aarrass grève de la faim27 août 2015

A l’attention de Monsieur le ministre de la Justice et des Libertés, sous l’égide du directeur de la prison de Salé 2.

Objet : Continuité de la grève de la faim entamée le 25/08/2015.

Monsieur le ministre,

Je m’appelle Ali Aarrass et je suis détenu à la prison de Salé 2 depuis le 24/12/2010.

Si je m’adresse à vous aujourd’hui, c’est pour vous faire savoir que je n’ai jamais cessé de clamer mon innocence et dénoncer tous les torts qui m’ont été causés.

Mon arrestation, mon extradition arbitraire, les procès iniques… J’ai été victime d’injustices, allant de la privation de ma liberté aux pires sévices qu’on puisse faire subir à un homme !

Monsieur le ministre,

Dans l’attente d’un retour urgent de votre part, la grève de la faim est dès lors l’unique possibilité pour moi de me faire entendre.

Veuillez agréer l’expression de mes salutations respectueuses.

Ali Aarrass

Houria, la femme d’Ali Aarrass : « Le 1 avril 2015, ça fait sept longues années qu’on se bat contre cette injustice qu’est la sienne »

dans Lettres/Letters/Brieven par

Houria, la femme d'Ali AarrassNous voilà déjà le 1 avril 2015,une date que je ne peux oublier, qui reste gravée dans ma mémoire. En effet cela fait 7 ans que mon mari, Ali Aarrass est emprisonné au Maroc. 7 longues années qu’on ce bat contre cette injustice qu’est la sienne. Chaque année qui arrive,je me dit que c’est la dernière qu il passe derrière ces terribles barreaux. Jusqu a maintenant je n’arrive pas encore a comprendre le pourquoi de cette détention. Je vis dans le stress constant. Sa fille me pose toujours la question quand va rentrer son père, une question dont j’ai du mal a répondre. Je sais que son père lui manque terriblement. Pendant ces 7 longues années,cela m’a permis de rencontrer des personnes formidables qui soutiennent la cause de Ali. Grâce a eux, je ne suis pas seule et elles me permettent de continuer à me battre pour la libération de Ali.Son père qui est âgé vit dans l’espoir de voir son fils libre. Moi, j’espère me réveiller de ce long cauchemar qui est le mien et celui de Ali Aarrass….

Houria

Ali Aarrass : Amnesty International lance une campagne internationale pour sa libération !

dans ACTIONS/COMMUNIQUES DE PRESSE/FRIENDS OF ALI AARRASS LONDON SUPPORT COMMITTEE/Lettres/Letters/Brieven/ORGANISATIONS POUR LES DROITS DE L'HOMME / FOR HUMAN RIGHTS/TORTURE par

Stop torture Ali and the othersFarida Aarrass est actuellement en tournée avec Amnesty Inernational-Espagne et moi, je reviens d’Amnesty International à Londres avec plein d’espoir.

A partir du 13 mai 2014, Amnesty International lance une campagne mondiale « STOP TORTURE ». CLIQUEZ ICI.

Selon Amnesty, qui dénonce la torture dans le monde depuis cinquante ans, force est de constater que les gouvernements ne respectent pas leurs promesses, ni leurs signatures sous les accords et les conventions contre la torture. L’utilisation de la torture est (re)devenue la méthode pour obtenir des confessions, pour faire taire l’opposition ou simplement pour punir.

Stop torture Amnesty internationalLa campagne d’Amnesty International se mènera de 2014 à 2016.

Elle se focalise sur cinq pays : le Maroc, le Mexique, le Nigeria, les Philippines et l’Ouzbékistan. Et sur cinq personnes dans chacun de ses pays, respectivement : Ali Aarrass, Claudia Medina Tamariz, Moses Akatugba, Alfred Disbarro et Dilorom Abdukadirova.

Pour le cas d’ Ali Aarrass, Amnesty International s’appuie sur le rapport du Rapporteur spécial de l’ONU Juan Mendez et sur le Rapport du Groupe de Travail de l’ONU sur la détention arbitraire. Ce dernier demande la libération immédiate d’Ali Aarrass.

lettre à Ali AarrassAmnesty International lance un appel à écrire à Ramid El Mustapha, le Ministre de la justice et des libertés du Maroc, et à Ali Aarrass à la prison de Salée II. Amnesty demande la libération immédiate d’ Ali Aarrass, l’examen des rapports sur sa torturé et maltraitance, l’installation des caméras vidéo et la présence d’un avocat lors des interrogations, comme protections contre la torture.

Tout le matériel pour la campagne peut être obtenu au siège d’Amnesty International.

Nous tenons à remercier tous les sympathisants, activistes, artistes, avocats ou parlementaires qui ont mené un combat pour Ali Aarrass depuis cinq ans. Sans vous, le nom d’Ali Aarrass ne se trouverait pas parmi les cinq personnes, personnifiant l’horreur de la torture dans le monde d’aujourd’hui.

Demo London Dec 2011 Nico 2 picassaEn particulier, nous tenons à remercier le Comité « London Friends of Ali Aarrass », qui a joué un rôle décisif pour que la cause d’Ali Aarrass, un belgo-marocain, soit connue au niveau international et parmi les organisations des droits de l’homme. Leurs lettres, publications, traductions, soutien financier, deux motions dans le parlement britannique, visites à l’ambassade belge et marocain à Londres, leur participation aux audiences du procès d’Ali à Rabat, la projection de film « Ali Aarrass pour l’exemple » à l’université de King’s College, leurs pétitions avec des personnalités du plus haut niveau juridique et parlementaire… resteront un exemple de solidarité internationale.

Ali Aarrass tortureMobilisons-nous pour amener le matériel d’Amnesty International dans les écoles, les syndicats, les associations et le monde artistique  partout en Belgique !!

Interpellez les candidat(e)s pour les élections européennes, fédérales et régionales pour qu’ils/elles se joignent à la campagne « STOP TORTURE » et demandent la libération d’Ali Aarrass et tous les prisonniers torturés au Maroc.

Luk Vervaet, www.freeali.be

 

 

 

 

 

 

 

La lettre d’Ali Aarrass au Consul belge : « SOS d’un ressortissant belge » (17 février 2014)

dans ACTIONS/Lettres/Letters/Brieven par

 

50 ans immigration en BelgiqueS.O.S. D’ UN RESSORTISSANT BELGE !

Monsieur le consul,

Moi, Ali Aarrass je vous fais savoir qu’actuellement on continue à me maltraiter, à me menacer, à me harceler et à m’empêcher de dormir.

Je suis privé de mon courrier (tout ne me parvient pas). On m’empêche d’écrire à ma famille ainsi qu’aux avocats. Les très rares fois que je les vois au parloir, on m’interdit toute forme d’échange confidentiel.

Lorsque je passe des appels téléphoniques, je n’ai droit à aucune intimité. Un ou plusieurs gardes se postent à mes cotés pour entendre la discussion et on m’oblige à m’exprimer en une seule langue.

Dans ma cellule, il y va de même pour ce qui est de l’intimité et suis soumis au quotidien à une forme d’humiliation dégradante, constante, provocatrice et psychologiquement destructrice.

Ils me rendent la vie impossible !

Etant donné que je ne bénéficie d’aucun suivi médical, ma santé se détériore de plus en plus, tant au niveau physique que mental.

Je subis tous les jours du racisme, une discrimination raciale continue, et mes droits les plus fondamentaux me sont amputés.

Monsieur le consul, ne disposant d’aucun revenu et étant donné que je n’ai pas de famille au Maroc, je ne peux recevoir d’aide alimentaire comme d’autres détenus. Je me vois donc contraint de compter sur la nourriture de la prison qui est immangeable et malsaine, mais je la mange pour survivre.

Comme si tout ce qu’ils me font vivre ne suffisait pas, ils vont jusqu’à utiliser ce moyen pour davantage me discriminer. La nourriture est le droit le plus élémentaire et pour très abjecte qu’elle soit ici, c’est devenu un luxe auquel je ne peux accéder que de manière très rationnée. Les meilleures portions étant mises de coté par les gardiens, dans le but d’en tirer un profit auprès des détenus jouissant d’un traitement de faveur.

Monsieur le consul, sachez que depuis 2008 j’ai été privé arbitrairement de ma liberté, j’ai vécu et vit toujours dans l’isolement sous un régime très stricte de haute sécurité. J’ai subi les pires atrocités en matière de torture… J’ai survécu à l’innommable et tente jour après jour de résister tant bien que mal et ça malgré toute l’injustice qui m’a été faite.

Monsieur le consul, à ce jour à ma demande de cassation auprès de la Cour de Rabat, introduite par mes avocats conseils, il n’y a toujours pas de date fixée.

Cela démontre que je ne bénéficie pas de recours effectif au Maroc et demande une intervention de votre part.médaille 20 km II

Je vous serais gré de me venir en aide en m’apportant l’aide consulaire qui m’est due, compte tenu de la situation dramatique dans laquelle je me trouve.

Monsieur le consul, en espérant que vous donnerez suite à ma requête, veuillez agréer mes très sincères salutations.

Le 17 février 2014

Ali AARRASS

Lettre d’Ali Aarrass sur la distribution des vêtements à la prison : « les plus pauvres ne reçoivent rien… »

dans ACTIONS/Lettres/Letters/Brieven par

vêtements Ali Aarrass Farida Luk

« Les autorités utilisent-t-ils mon action humanitaire à des fins politiques et personnels ? »  se demande Ali Aarrass dans  une  lettre  du 11 janvier 2014 sur la distribution des vêtements aux prisonniers à Salé II .

Après ma première lettre (voir http://www.freeali.be/?p=5106 ) où j’avais décrit la manière cruelle avec laquelle on m’a empêché (durant 3 mois) de faire aboutir un projet humanitaire visant à améliorer les conditions de vie des prisonniers et les sortir de leur isolement..je vous écris cette deuxième lettre pour vous mettre au courant des derniers rebondissements au cours des trois derniers jours et ainsi vous transmettre une image complète du déséquilibre flagrant de la politique de réinsertion et de réhabilitation dans les prisons en général et celle de Salé II en particulier.

Après avoir interdit l’accès aux différents sacs (de vêtements, chaussures et le nécessaire de toilette ) aux prisonniers pendant trois mois, la prison leur a enfin ouvert ses portes, mais dans des circonstances mystérieuses puisque la direction a bien permis à l’Observatoire Marocain des Prisons (OMP) d’assister à l’entrée des sacs mais pas à la distribution de leur contenu aux prisonniers.

vetements-I-2013-09-27-10.28.00-618x190Ce qui fait planer une ombre sur cette distribution qui s’est faite donc sans aucune garantie ni aucun contrôle à part une promesse de la direction de transmettre un procès verbal détaillé.

Selon une source fiable, la distribution a exclu d’office les prisonniers de nationalité marocaine alors qu’ils font partie de la tranche la plus pauvre. On a donc privilégié les autres nationalités alors que la plupart d’entre eux n’en ont pas besoin. (Des africains emprisonnés dans le cadre d’affaires de drogues dures et des européens condamnés dans des affaires de drogues et autres)

vêtements Ali Aarrass IJe tiens à préciser que les lignes précédentes n’ont aucune connotation xénophobe mais la distribution devrait avoir lieu sur base de critères objectifs et non politiques.
Ce qui est encore plus étrange est que la direction a filmé la distribution, ce qui pose de multiples questions sur le but de cet enregistrement puisque cela ne fait pas partie des procédures légales, surtout en plein débat national sur l’immigration des sub-sahariens.

Il est aussi à noter qu’on ne m’a pas informé de l’entrée des sacs et de leur distribution (alors que je suis à l’origine de cette action) mais l’information m’est parvenue de personnes extérieures.

Cette distribution injuste a provoqué l’indignation chez les prisonniers pauvres qui continuent à jouer au football pieds nus ou avec des sandales déchirées. En plus de la pauvreté et de l’éloignement de leur famille, ils viennent de subir une injustice supplémentaire en voyant cette aide tant attendue leur passer sous le nez sans qu’ils puissent rien y faire.

SAMSUNGD’une autre part, certains ensembles et quelques belles paires de chaussures n’ont pas été distribués mais dérobés par les fonctionnaires qui ont procédé à la distribution (selon une source proche de la direction).
Et dans une mesure de transparence, cette même source explique que le directeur de prison et le (président de détention) n’étaient pas présents lors de cette distribution.

Un des prisonniers qui ont bénéficié de cette action, nous a cité les noms des fonctionnaires qui ont géré cette distribution :

– Fouad Zamrani 

– Abdellah Hibbi 

– Hamid El Allali, l’infirmier dans l’enceinte de prison ;

– Bouazza El Onki, adjoint du directeur.

J’avais d’ailleurs déposé plainte contre les deux derniers auprès de Monsieur Juan Mendes rapporteur spécial de l’ONU.

Il reste plusieurs zones d’ombre autour de cette affaire, notamment pourquoi avoir exclu les détenus pauvres (tous marocains) de bénéficier de telles initiatives caritatives? Et jusqu’à quand allons nous donner l’image d’une diplomatie propre sur le dos de l’être humain ?

SAMSUNGLe meilleur moyen d’illustrer la crise de réhabilitation et l’injustice sociale répandue dans le milieu carcéral est bien l’augmentation des comportements irresponsables qui détruisent automatiquement toute ambition visant à aider ces détenus au lieu de marcher d’un pas certain vers le changement.

En attendant le changement de ce genre de comportements contraires à la logique sociale, la question de la réinsertion reste d’actualité face à une réalité régie par les intérêts personnels.

Fait le 11/01/2014
Prison Salé II

Ali AarrassAli

 

Latest news on Ali Aarrass (8 January 2014), by Frances Webber, Friends of Ali Aarrass London Support Committee

dans AVOCATS/COMMUNIQUES DE PRESSE/FRIENDS OF ALI AARRASS LONDON SUPPORT COMMITTEE/Lettres/Letters/Brieven par

consular-protectionSince the visit of the UN Working Group on Arbitrary Detention, which found that Ali’s conviction was based solely on torture evidence, Ali has suffered further reprisals, according to a press release from his lawyers in Belgium – in particular, he has been placed in solitary confinement, with no reasons given. He needs consular assistance. On 10 January, the Brussels first-instance court will hear an application by Ali’s lawyers for an order that the foreign ministry provides all necessary assistance and protection, taking into account all that he and his family have suffered.

 On 3 January, Ali wrote a letter from prison in which he spoke of ‘the necessity for a healthy society to put in place systems for proper reintegration of those who have through unfortunate circumstances become involved in crime or folly, and solidarity between different groups in society, because of the way prisoners become cut off from all sorts of activities. Initiatives for such reintegration into society, which are designed to stifle any criminal or anti-social impulses, must surely be welcomed, and anyone who has lived among prisoners understands the utility of encouraging any project which reduces their social isolation and allows them to participate in society, even from behind the prison walls.

 ‘No one could imagine the obstacles and difficulties which can be put in the way of such initiatives: On 29 August 2013, following my meeting with Jamila Sayouri and members of the CNDH, I proposed to the director of Salé II prison, Abdellah Darif, that I obtain from Belgium clothes, shoes and toiletries to distribute among poor prisoners or those serving their sentence far from their families, in the hope that this could give them back some of the humanity taken from them. The director was very agreeable to the project, which he saw as a humanitarian initiative to be encouraged.

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‘After giving my family in Belgium the green light to implement the proposal and start the collection, I saw Mr Darif again on 27 September and he re-affirmed his support.

‘On 30 September, the day of the planned visit, I tried without success to contact the director to tell him that bags of clothes, shoes and toiletries were on their way. I was told that he was away attending a family funeral. Everything seemed to be going well, and my sister was able to bring in several bags of items for the prisoners under the benevolent eye of activists from the Belgian Egalité party. Suddenly, at the end of the visit, everything unravelled. When my sister tried to retrieve her passport, she was told she could not have it unless she took back the bags she had brought in, on the ground that guards had no instructions to receive them. My sister refused to submit to this blackmail, and in response all the bags were savagely thrown out of the prison.

 ‘Some questions come to mind:

– Did the initial permission to bring the bags in come solely from the guards at the main entrance, which is inconceivable?

– How could the bags have been admitted without prior authorisation?

– Or was the whole thing a sham to make Salé II look good for the cameras of Egalité, who filmed the reception of the bags but were not allowed inside?

‘The organisation ‘Observatory’ is looking after the bags pending resolution of the issue. Observatory activist Abdellah Mozdad has tried to resolve it through an approach to Mostafa Hilmi, the official responsible for social affairs in the prisons directorate, who says he can do nothing without the blessing of prisons director-general Tabeq Saleh Mohamed. Nothing has been resolved despite various interventions, notably from CNDH.

 ‘Why are Salé II’s prisoners treated in this way? Are they such monsters that they don’t deserve any concern, or any attempt to ameliorate their pitiable conditions of detention? The categorical, repeated, unjustifiable refusal of all social initiatives will not assist prisoners’ rehabilitation – it only accentuates their isolation, locks them further in to a punitive milieu and precludes all possibilities of reintegration.’

 

Une lettre d’Ali Aarrass, 3 janvier 2014 :  » Celui qui a vécu parmi ces prisonniers, comprendra l’utilité d’encourager tout projet visant à briser leur isolement social.. »

dans ACTIONS/Lettres/Letters/Brieven par

vêtements Ali Aarrass ILettre de Ali AARRAS
le 3 janvier 2014, Prison de Salé II

Personne ne me contredira si j’affirme que pour bâtir une société saine de toutes les formes de vices et de comportements malsains, il est nécessaire d’établir un code visant à intégrer et réinsérer ceux qui ont été par un malheureux concours de circonstances, poussés dans les marécages de la criminalité et/ou la folie ainsi que d’instaurer les bases solides d’équilibre et de solidarité entre les différentes composantes de cette même société.

Cette catégorie de personnes (emprisonnées) est malheureusement éloignée de toutes sortes d’activités.

Il n’est clairement pas de refus que quelqu’un prenne l’initiative d’un projet visant à rapprocher ces prisonniers dont on souhaite la réhabilitation, et le reste de la société pour mettre un fossé entre eux et toute impulsion criminelle pouvant nuire partiellement ou totalement à la vie publique.
Celui qui a vécu parmi ces prisonniers, comprendra l’utilité d’encourager tout projet visant à briser leur isolement social et qu’ils continuent ainsi à faire partie de la société même derrière les barreaux.
Ali
Cependant personne ne peut imaginer toutes les difficultés et obstacles que l’on peut rencontrer si on se lance dans cette voie :

– En date du 29/08/2013, lors de ma rencontre avec Jamila Sayouri et quelques membres du CNDH, j’avais proposé au directeur de la prison de Salé II  Mr Abdellah Darif, de faire ramener de Belgique des vêtements, des chaussures et des produits d’hygiène et de les distribuer aux prisonniers pauvres ou à ceux qui purgent leur peine très loin de leur familles, en espérant que ça leur redonnerait un peu de leur humanité (confisquée).  Le directeur était très favorable à ce projet qu’il considérait comme une initiative humaine à encourager.

– Après avoir donné le feu vert à ma famille en Belgique pour concrétiser ma proposition et commencer la collecte, j’ai revu M. Darif en date du 27/09/2013 pour m’assurer de la véracité de son soutien, ce qu’il m’a confirmé à nouveau.

– Le 30/09/2013, jour de la visite prévue, j’ai essayé de joindre le directeur sans succès pour lui annoncer que les sacs de vêtements, chaussures et le nécessaire de toilette, destinés aux prisonniers étaient en route pour la prison de Salé II.
Les collaborateurs de la direction m’ont alors expliqué qu’il s’est absenté pour assister à l’enterrement d’un membre de sa famille.

Tout avait l’air de bien se dérouler puisqu’on avait laissé ma soeur faire rentrer plusieurs sacs contenant les affaires destinées aux détenus sous l’œil bienveillant de militants du parti belge EGALITE.

Les choses ont subitement basculé à la fin de la visite puisqu’au moment où ma sœur a voulu récupérer son passeport, on lui a refusé tant qu’elle ne récupérait pas les différents sacs qu’elle avait fait entrer,  prétextant qu’ils n’ont pas reçu d’instruction concernant la réception de ces sacs.

Ma sœur a refusé de céder à leur chantage et la réaction des matons ne s’est pas fait attendre puisqu’ils ont sauvagement tout jeté en-dehors de l’enceinte de la prison.

Quelques questions me viennent à l’esprit :

– Est-ce que l’autorisation de laisser entrer les sacs a été de la seule initiative des gardes de l’entrée principale ? Chose inconcevable !!!

– Comment on a pu laisser entrer ces sacs sans autorisation préalable ?

– Ou était-ce tout simplement un simulacre visant à donner une bonne image de la prison Salé II devant la caméra des membres d’Egalité qui ont filmé l’entrée des sacs mais n’ont pu entrer à l’intérieur ?OMP

Il est à noter que l’organisation ‘l’observatoire’ s’est chargée de conserver les sacs en attendant qu’une solution soit trouvée.

Le militant Abdellah Mozdad de l’observatoire a essayé d’en trouver une, en s’adressant a M. Mostafa Hilmi chargé des affaires sociales à la direction générale des prisons, qui dit ne rien pouvoir faire sans la bénédiction du directeur général des prisons M. Tabeq Saleh Mohamed.  La situation n’a toujours pas évolué depuis malgré toutes les tentatives, notamment celle du CNDH sans plus de succès.

Pourquoi réserve-t-on aux détenus de la prison de Salé II un traitement pareil ? Sont-ils si monstrueux qu’ils ne méritent même pas qu’on s’intéresse à leur situation ou qu’on essaie d’améliorer leurs conditions de détention si pitoyables ?

Le refus catégorique, répété et injustifié de toutes les initiatives citoyennes  ne facilitera pas la réhabilitation des détenus, puisqu’il  ne fait qu’accentuer l’isolement et le renferment déjà assez bien ancrés au sein du milieu carcéral et avorte toute possibilité de réinsertion future.

Prison Salé II
03/01/2014
Ali Aarrass
(Traduction  par Fadwa)

lettre à Ali Aarrass

Ali Aarrass et ses avocats engagent un procès contre D. Reynders (MR), vice-premier et ministre des affaires étrangères. Lettre ouverte du bureau d’avocats Juscogens & Appel à soutien !

dans ACTIONS/AVOCATS/Lettres/Letters/Brieven par

avocats juscogensNous vous invitons à prendre connaissance des deux lettres (du 1 mars 2012 et du 25 juin 2013 publiées ci-contre), dans lesquelles Didier Reynders confirme et signe : il n’y aura pas de protection consulaire de la Belgique pour les Belgo-marocains ou d’autres personnes ayant la double nationalité, quand elles se trouvent dans l’autre pays dont ils ont la nationalité. Contrairement à la pratique en vigueur dans d’autres pays européens comme les Pays-Bas, qui protègent leurs doubles nationaux, pour Didier Reynders vous pouvez être enlevé au Maroc, torturé, incarcéré après un procès inique, maltraité dans une prison marocaine…, la Belgique ne vous assistera pas.

lettre Reynders Ali Aarrass 25 juin 2013-page-001Vous êtes né ici ? Vous êtes Belge, avec une double nationalité, mais vous avez votre vie, votre famille, vos enfants ici ? Vous payez vos impôts ? Vous n’avez jamais vécu au Maroc ? Vous êtes plus bruxellois que Reynders, mais vous avez aussi un passeport marocain ? La Belgique ne vous assistera pas quand vous aurez un problème à l’étranger. (Pour rappel : avant d’être extradé au Maroc, le Belgo-marocain Ali Aarrass a été détenu en Espagne et là aussi une aide consulaire belge lui a été refusé.)

Cela suffit ! Dans une lettre ouverte à Didier Reynders (2 octobre 2013), les avocats d’Ali Aarrass relèvent le défi. Pour mettre fin à la discrimination, mettre fin à l’existence de deux catégories de citoyens en Belgique, mettre fin au refus des autorités belges d’intervenir même au cas où il y a une preuve indiscutable de torture d’un citoyen belge, ayant la double nationalité, ils engagent une citation en justice contre Reynders.

Lettre de Reynders Ali Aarrass 1 mars 2012-page-001Au moment où le monde politique belge et marocain se prépare à fêter les 50 ans d’immigration marocaine en Belgique, ce procès sera un événement sans précédent. Il concerne tous les Belgo-marocains, toutes les personnes ayant la double nationalité, tous les antiracistes et antifascistes dans ce pays !

Nous avons besoin de votre aide et de votre mobilisation.

Nous lançons un appel urgent pour nous aider à couvrir les frais de justice.

Versez votre contribution sur le compte de Farida Aarrass : BE69001674848678 avec la mention : « Procès Lettre de Reynders Ali Aarrass 1 mars 2012-page-002Reynders ».

Merci d’avance pour votre soutien et pour la diffusion de cet appel.

Pour la campagne Free Ali Aarrass,

Luk Vervaet.

 

 

 

 

Dounia III conf de presse 26 juillet 2013CABINET D’AVOCATS JUS COGENS – Me Christophe MARCHAND (GSM: 32.486.32.22.88 ; cm@juscogens.be) – Me Dounia ALAMAT (GSM: 32.470.57.59.25 ; da@juscogens.be) – Me Nicolas COHEN (GSM : 32.470.02.65.41 ; nc@juscogens.be)

2 octobre 2013 – Lettre ouverte à Monsieur Didier REYNDERS, Ministre des Affaires étrangères

Affaire Ali AARRASS : Monsieur le Ministre des Affaires Etrangères, qui ne dit mot, consent 

Monsieur le Ministre des Affaires étrangères, comme vous le savez, depuis qu’il a été férocement torturé, Ali AARRASS dénonce les terribles sévices qui lui ont été infligées afin de signer des aveux.

Il s’est adressé sans relâche aux autorités marocaines pour dénoncer ces faits, sans succès. Les mauvais traitements infligés sont fermement niés par ces dernières, malgré l’absence d’enquête au Maroc. Ali AARRASS a été condamné à douze ans d’emprisonnement sur base de ses prétendus aveux.

Pourtant, le 31 mai 2013, le Rapporteur spécial des Nations-Unies contre la torture a rendu public les constats d’un médecin spécialisé, relevant les traces physiques et psychologiques de la torture. Il a exposé que :

juan mendez onu 24 septembre« Le médecin légiste indépendant qui accompagnait le Rapporteur spécial a effectué un examen physique externe et trouvé des traces de torture sur le corps de M. Aarrass. Le médecin légiste a conclu que la plupart des traces observées, bien que non diagnostiquées comme signes de torture, sont clairement compatibles avec les allégations présentées par M. Aarrass, à savoir le genre de torture et de mauvais traitements infligés, tels que brûlures occasionnées par une cigarette, pratique du «falanja » (coups assenés sur la plante des deux pieds), attachement intense puis suspension par les poignets et électrochocs aux testicules. En outre, il a constaté que la description faite par M. Aarrass des symptômes ressentis après les épisodes d’actes de torture et de mauvais traitements est totalement compatible avec les allégations et que le genre de pratiques décrites et les méthodologies qui auraient été suivis par les agents pratiquant ces actes, coïncident avec les descriptions et les allégations présentées par d’autres témoignages que le Rapporteur spécial a reçus dans d’autres lieux de détention et qui ne sont pas connus de M. Aarrass. Il a conclu que certains de ces signes seront de moins en moins visibles avec le temps et, à terme, devraient disparaître comme ceux, par exemple, existants sur la plante des deux pieds. Il a également conclu que l’examen physique a uniquement été effectué sous lumière artificielle. »

Dès la parution de ces informations, Ali AARRASS s’est adressé à vous pour que vous interveniez et que notre Etat le défende contre les terribles atteintes à ses droits les plus fondamentaux.

Votre seule réponse a été de soutenir que vous ne pouviez pas intervenir en faveur d’un belgo-marocain auprès des autorités marocaines.

Monsieur le Ministre, vous ne pouvez ignorer que cette réponse est fausse.

Faux de prétendre que le droit international empêcherait la Belgique de protéger son ressortissant. Faux de soutenir que la Belgique n’intervient pas en faveur de binationaux dans le pays de leur « autre » nationalité. Faux d’affirmer que la Belgique ne peut pas agir pour Ali AARRASS. Vous avez d’ailleurs publié un communiqué de presse, début août 2013, expliquant qu’une missive avait été adressée à votre homologue marocain dans ce dossier.

A ce moment-là, Ali AARRASS était en grève de la faim et de la soif parce qu’il continue à être gravement maltraité, harcelé et menacé en détention. Il y a mis fin suite à des promesses que les autorités marocaines ne tiennent pas. Son état de santé continue de se détériorer. Sa situation reste extrêmement préoccupante.

Monsieur le Ministre des Affaires étrangères, Ali AARRASS est parvenu à transmettre des croquis des horreurs qu’on lui a fait subir : suspension par les pieds, tête plongée dans une bassine, écartèlement, chocs électriques sur les parties génitales jusqu’à perte de connaissance, viols, …

Monsieur le Ministre, continuerez-vous à faire la sourde oreille et à vous taire face à ces abominations infligées à un compatriote ? Est-ce là tout le soutien que nous autres, belges, pouvons attendre de vous ?

Monsieur le Ministre, qui ne dit mot, consent !

Ali AARRASS ne peut plus accepter d’être traité de la sorte.

Il lancera citation en référé endéans la semaine si vous ne modifiez pas votre attitude délétère. La Belgique doit assumer ses devoirs envers lui, comme lui-même l’a toujours fait.

Appel à l’aide ! Téléphonez et faxez à la prison de Salée II pour qu’ils acceptent les 11 sacs de vêtements pour les prisonniers !

dans ACTIONS/Lettres/Letters/Brieven par

 

Farida avec photo Ali août 2011Un rapport de Farida Aarrass à Rabat

27 septembre : Journée de déception jusqu’aux chaudes larmes mon Dieu !

 Ali à pleuré aujourd’hui et moi avec…

Oh oui il a pleuré comme un enfant par desenchantement après qu’on nous annonce que les 11 grands sacs de vetements, que nous avons eu tant de mal à récolter, trier, envoyer, recuperer, trimballer, ….. Qui étaient destinés aux détenus qui n’ont pas de famille, personne, ils ne les auront pas !

 Un vrai crève cœur !

 Je n’ai jamais été aussi triste qu’en ce jour en voyant une telle réaction de la part d’Ali. Il n’en revenait pas de voir qu’on nous ait ainsi menti !

 Il avait espéré, il avait cru malgré tout qu’ils tiendraient leur parole. Et bien non. Ils nous ont menés en bateau et après toutes les tracasseries, ils m’on jeté dehors la prison avec les 11 sacs !

 J’ai passé plus d’une heure à tenter de négocier, à comprendre le pourquoi de ce refus et ils n’avaient même pas le cran de me regarder en face. Des lâches ! Ils m’esquivaient, ils fuyaient mon regard !

 L’accord avait été donné par le directeur de la prison devant Jamila Sayouri du CNDH pourtant. Ali avait encore reçu une confirmation deux jours avant mon arrivée au Maroc ! Mais voilà, à,mon arrivée le directeur n’était pas la, et ils m’ont laissé porter tous ces sacs toute seule ! Aucun garde ne m’a aidé ! Et ensuite après ma visite à Ali ils m’ont jeté dehors et la ils o,t eux même à 5 sorti tous les sacs, malgré toute tentative de négociation !

 J’ai plus de détails que je vous citerai plus tard. L’amertume me regagne, les pleurs m’empêchent de continuer pour le moment.

 

Écrire, téléphoner, faxer :

Prison de Salée II : TEL : 00212 / 537 80 82 60

TEL : 00212 / 537 80 82 49

FAX : 00212 / 537 81 16 47

Copiie à

 Monsieur Didier Reynders, Vice-Premier Ministre et Ministre des Affaires étrangères,du Commerce extérieur et des Affaires européennes Turtelboom Reynders Maroc

Rue des Petits Carmes, 15, 1000 BRUXELLES Tél. : +32 (0)2 501 85 91 Fax. : +32 (0)2 513 25 E-mail : contact.reynders@diplobel.fed.be

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