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Ali Aarrass est le Géant de la Bande du Brabant Wallon, Belliraj est son chef… et moi je suis le pape !

dans COMMUNIQUES DE PRESSE/DANS LA PRESSE par

par Luk Vervaet, Comité Free Ali

Cela aurait pu être un poisson d’avril mais un tel poisson, personne ne l’aurait avalé… Ils ont donc décidé de le garder jusqu’au premier jour des vacances, quand plus personne ne fait vraiment attention aux nouvelles. Le problème, c’est qu’il ne s’agit pas d’une blague de mauvais goût, mais d’une affaire extrêmement grave.
Selon la presse, Peter Callebaut, l’avocat des parties civiles dans le dossier des Tueurs du Brabant wallon a découvert « une nouvelle piste spectaculaire » dans un dossier sur cette Bande, rédigé par un « haut fonctionnaire fédéral, expert dans des affaires de terrorisme ».

Pour rappel, la Bande des Tueurs du Brabant a tué 28 personnes lors de braquages de supermarchés (surtout Delhaize) pendant les années 1982-1985. Près de quarante ans après, ces assassins qui avaient clairement pour but de semer la terreur en tuant un maximum de personnes, enfants compris, n’ont toujours pas été identifiés. Jusqu’à la découverte de la nouvelle piste spectaculaire, lancée hier dans la presse : « Le chef de la Bande serait Abdelkader Belliraj, qui travaillait pour Abu Nidal. Le principal tueur de la Bande, appelé « le Géant », serait Ali Aarrass. Belliraj et Aarrass sont tous les deux enfermés au Maroc, le premier condamné à perpétuité et le dernier risque d’être libéré l’année prochaine ! »

Ma première réaction hier soir à cette nouvelle spectaculaire a été : mais où est l’éthique journalistique si on peut lancer ce genre d’accusation horrible, avec nom et prénom, contre des personnes détenues à 2000km d’ici, dans des conditions extrêmement dures et sans aucune possibilité de réplique ? Publication, sans aucun commentaire critique ? A-t-on pensé à leurs proches, à leurs enfants qui doivent passer ces deux mois de vacances avec cette « piste » en tête, et qui devront affronter leurs copains ou copines de classe en septembre ?

Comme il s’agit d’une piste spectaculaire, nous proposons quelques autres pistes et questions aussi spectaculaires.

D’abord : qui est ce fonctionnaire fédéral, expert en terrorisme, dont on ne mentionne pas le nom contrairement à celui des accusés ? Pourquoi cette piste digne d’un mauvais film policier est-elle lancée maintenant ?

Ensuite, pourquoi cette accusation contre Ali Aarrass, l’homme qui était à la tête de la campagne mondiale d’Amnesty international contre la torture et qui doit être libéré dans moins d’un an ? Est-ce parce qu’il y a des forces au sein de l’appareil policier ou judiciaire qui souhaitent empêcher cette libération ? Est-ce parce qu’il est toujours en procès contre l’État belge qu’il veut faire condamner pour non-assistance à un citoyen torturé ayant la double nationalité ? Est-ce parce qu’il est toujours en procès contre l’état espagnol pour extradition illégale ? Est-ce parce que le Maroc souhaite le discréditer à fond avant sa sortie de prison, avant qu’il ne puisse dénoncer ce qu’il a vécu ? Toutes des pistes qui devraient être prises au sérieux par les services de police et de la justice, et par la presse.

Ensuite sur Belliraj. Jamais inculpé en Belgique, il a été condamné en 2008 à la peine d’emprisonnement à perpétuité au Maroc pour association terroriste et pour avoir commis six meurtres en Belgique dans les années 80-90. Meurtres à nouveau jamais élucidés en Belgique. Dans un rapport des fonctionnaires américains présents au procès, rapport dévoilé par Wikileaks, il y a un constat sans appel : ce procès était un déni de justice. À la demande du Maroc, la justice belge a à nouveau réexaminé cette affaire des six meurtres récemment, et elle est arrivée à un non-lieu ! Ce qui fait tomber toute l’accusation contre Belliraj comme un château de cartes.
Jusqu’à la découverte de cette « nouvelle piste » : si on n’arrive pas à le faire condamner pour six meurtres, on pourrait toujours essayer de lui mettre vingt-huit autres meurtres non élucidés sur le dos. Bref. En lançant cette nouvelle piste, veulent-ils empêcher la tenue du nouveau procès auquel il a droit ?

Enfin, je tiens à dire ceci. La seule piste spectaculaire à examiner dans le dossier des Tueurs du Brabant est celle qui a été formulée dès le début et maintenue jusqu’à aujourd’hui. Celle de l’extrême droite et de la gendarmerie belge voulant semer la terreur pour pousser la Belgique à installer un régime policier. Mais creuser cette piste spectaculaire ne risque pas d’arriver dans une Belgique où les fascistes de Schild & Vrienden et autres amis font leur entrée spectaculaire au parlement.

Oui, Ali Aarrass est un géant. Un géant d’humanité.

rtbf.be : L’ illustrateur et dessinateur de BD belge Manu Scordia pour « Ali Aarrass »

dans ARTS/DANS LA PRESSE par

Entrez sans frapper, 10 min, 

L’ illustrateur et dessinateur de BD belge Manu Scordia pour sa BD « Ali Aarrass » (Ed. Vide Cocagne).

Ali Aarrass est Belgo-Marocain. En 2008, il est arrêté par la police espagnole : on le suspecte de trafic d’armes pour un réseau terroriste. Son procès aboutit à un non-lieu, faute de la moindre preuve. Contre l’avis de l’ONU, l’Espagne accepte malgré tout la demande d’extradition du Maroc : en 2010, Ali Aarrass est transféré de l’autre côté de la Méditerranée. C’est la descente aux enfers : après 12 jours de torture, on lui fait signer un document qui deviendront ses « aveux ». Il est alors condamné à 15 ans de prison, la peine sera réduite à 12 ans en appel.
2019. Cela fait maintenant 11 ans que Ali Aarrass est sous les verrous, 11ans qu’il subit des mauvais traitements, 11 ans que l’on se bat pour sa libération.
Ali Aarrass, c’est l’histoire de sa vie, des jeunes années jusqu’à l’horreur judiciaire. A travers son témoignage mais aussi celui de sa sœur et de sa femme, on découvre la violence de ce qu’il vit – isolement, absence d’information, torture, mais aussi la persévérance et le courage de lutter et d’obtenir justice. Avec son trait noir et blanc faussement naïf, Manu Scordia s’empare avec brio de cette bataille judiciaire pour en faire un livre émouvant, combattif et militant.

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Didier Reynders du MR répond à la lettre du Comité Free Ali Aarrass

dans ACTIONS/AU PARLEMENT/DOUBLE NATIONALITE/EXTRADITION par

Le Comité Free Ali Aarrass a interpellé des têtes de liste des partis pour les élections fédérales à Bruxelles concernant les 3 lois votées ces dernières années ciblant les citoyens binationaux.

Deux questions ont été posées aux candidats Didier Reynders (MR); Georges Dallemagne (CDH); François De Smet (Défi); Ahmed Laaouej (PS); Zakia Khattabi Abtoy (Ecolo); Maria Vindevoghel Merlier (PTB), Dyab Abou Jahjah (Be.One)

1) Quelle est la position de votre parti sur ces trois lois ;
2) Votre parti compte-t-il demander leur abrogation s’il participe au prochain gouvernement fédéral ? « 

Voici la réponse du MR

« Madame,
J’ai pris connaissance de votre message relatif à plusieurs lois adoptées durant cette législature, dont la modification du Code Consulaire.
 
Vous formulez la crainte que ces législations engendrent des interprétations extensives et un statut de sous-citoyenneté à l’égard de certains compatriotes, dont les binationaux.  Je me permets de souligner que les mesures prévues dans la loi du 20 juillet 2015 et celle du 24 février 2017 sont le fruit de la recherche d’un équilibre entre plusieurs droits et libertés fondamentaux garantis par la Convention Européenne des Droits de l’Homme ; elles ne font jamais l’objet d’un quelconque automatisme mais bien l’objet d’une évaluation au cas par cas.  En ce qui concerne la modification du Code Consulaire et plus particulièrement l’assistance consulaire aux compatriotes binationaux, il ne faut pas perdre de vue que le champ d’application de l’assistance consulaire, que la Belgique veille à apporter à tous ses ressortissants, se situe hors des frontières de la Belgique, où s’exerce la souveraineté de différents Etats.  Dans certains cas, lorsque nos compatriotes possèdent également la nationalité du pays dans lequel ils sollicitent l’assistance consulaire, cette assistance ne peut être accordée qu’avec le consentement de cet Etat.  C’est une réalité à laquelle nos postes consulaires sont régulièrement confrontés et dont il faut tenir compte.
 
Vous soulignez à juste titre que des recours ont été introduits devant la Cour Constitutionnelle à cet égard.  Il appartiendra à la Cour de se prononcer sur le respect de la Constitution par le législateur belge.
 
Veuillez agréer, Madame, l’assurance de ma considération distinguée ».
 
Didier REYNDERS.
Vice-Premier Ministre et Ministre des Affaires étrangères et européennes,
et de la Défense
Rue des Petits Carmes 15
B – 1000 BRUXELLES
T:   + 32 (0)2 501 85 91
F:   + 32 (0)2 511 63 85
 

Le PTB répond à la lettre du Comité Free Ali Aarrass

dans AU PARLEMENT/DOUBLE NATIONALITE par

Le Comité Free Ali Aarrass a interpellé des têtes de liste des partis pour les élections fédérales à Bruxelles concernant les 3 lois votées ces dernières années ciblant les citoyens binationaux.

Deux questions ont été posées aux candidats Didier Reynders (MR); Georges Dallemagne (CDH); François De Smet (Défi); Ahmed Laaouej (PS); Zakia Khattabi Abtoy (Ecolo); Maria Vindevoghel Merlier (PTB), Dyab Abou Jahjah (Be.One)

1) Quelle est la position de votre parti sur ces trois lois ;
2) Votre parti compte-t-il demander leur abrogation s’il participe au prochain gouvernement fédéral ? « 

Voici la réponse du PTB

Notre position de base est la suivante : nous sommes pour l’égalité des droits et nous nous battons pour protéger la citoyenneté des enfants nés en Belgique ou ayant grandi en Belgique, ainsi que pour tous les citoyens ayant la double nationalité.

Nous ne voulons pas qu’il y ait des citoyens de première et de seconde zone.

Et c’est au quotidien que nous nous battons dans les entreprises, dans les quartiers, contre le racisme et les discriminations structurelles qui touchent nos compatriotes. Il est inacceptable qu’en 2019, en Belgique, une partie importante de la population porte un double fardeau, exclusion sociale et racisme, et n’a pas les mêmes chances de décrocher un emploi correct, une bonne école, un logement abordable, etc.

Ces 3 lois (déchéance nationalité, déportation, assistance consulaire) ciblant les citoyens binationaux renforcent un statut de sous-citoyens et instituent une double (et même triple) peine. Il faut que cela cesse.
Ce combat concerne d’ailleurs l’ensemble du monde du travail. Où va s’arrêter la logique de créer des citoyens de seconde zone ? Ces mesures peuvent toucher à terme tous les travailleurs, tous les activistes, etc. On commence par attaquer les droits des minorités nationales comme banc d’essai pour réduire ensuite les droits de la population tout entière.

Nous exprimons notre solidarité avec le combat du Comité et avec Ali Aarrass, devenu l’une des victimes et symbole vivant des dérives de la lutte anti-terroriste.

Le PTB demande l’abrogation de ces lois. Il serait impossible pour le PTB de participer à un gouvernement alors que de telles lois sont en vigueur.

Dyad Abou Jahjah du parti Be.one répond à la lettre du Comité Free Ali Aarrass

dans ACTIONS/AU PARLEMENT par

« Le Comité Free Ali Aarrass a interpellé des têtes de liste des partis pour les élections fédérales à Bruxelles concernant les 3 lois votées ces dernières années ciblant les citoyens binationaux.

Deux questions ont été posées aux candidats Didier Reynders (MR); Georges Dallemagne (CDH); François De Smet (Défi); Ahmed Laaouej (PS); Zakia Khattabi Abtoy (Ecolo); Maria Vindevoghel Merlier (PTB), Dyab Abou Jahjah (Be.One)

1) Quelle est la position de votre parti sur ces trois lois ;
2) Votre parti compte-t-il demander leur abrogation s’il participe au prochain gouvernement fédéral ? « 

Voici la réponse du parti Be.one.

Cher Comité Free Ali Aarrass,

En qualité de tête de liste du parti Be.One, présentant 8 candidat-e-s au scrutin régional du 26 mai 2019, je tiens à vous remercier pour vos questions ainsi que pour votre admirable vigilance citoyenne.

Les dispositions législatives du 20 juillet 2015, du 24 février 2017 et du 9 mai 2018qui portent sur la déchéance de la nationalité, la suppression de l’assistance consulaire aux binationaux et sur l’expulsion/déportation visant les étrangers nous ont profondément choqué-e-s. Il s’agit, en effet, d’une triple régression sécuritaire et raciste directement inspirée des formations d’extrême-droite.

A notre effroi de voir successivement se confirmer dans la loi une inacceptable inégalité comme des catégories de sous-citoyens belges et étrangers, nous avons dû constaté qu’aucune de ces dérives légales n’a été fermement combattue par les partis dits « progressistes » et « attachés aux droits humains ». Cette sordide capitulation parlementaire a d’ailleurs constitué l’une des principales motivations à la création de notre jeune parti Be.One (2018).

A vos deux questions cruciales, voici nos réponses claires et concises :

1) Be.One dénonce radicalement ces trois lois, pendant l’actuelle campagne électorale comme après les élections, et a fait sienne votre propre conclusion : « il est impensable que de telles lois discriminatoires et racistes puissent perdurer. »

2) Oui, Be.One demandera et luttera résolument pour l’abrogation pure et simple de ces dispositions légales iniques et racistes.
Je vous prie de croire, cher Comité Free Ali Aarrass, en l’assurance de ma considération distinguée.

Avec vous, ces trois lois racistes seront-elles abrogées ?

dans ACTIONS/DOUBLE NATIONALITE par

(Photo : Belga, Le soir)

« Le Comité Free Ali Aarrass a interpellé des têtes de liste des partis pour les élections fédérales à Bruxelles concernant les 3 lois votées ces dernières années ciblant les citoyens binationaux.

Deux questions ont été posées aux candidats Didier Reynders (MR); Georges Dallemagne (CDH); François De Smet (Défi); Ahmed Laaouej (PS); Zakia Khattabi Abtoy (Ecolo); Maria Vindevoghel Merlier (PTB), Dyab Abou Jahjah (Be.One)

1) Quelle est la position de votre parti sur ces trois lois ;
2) Votre parti compte-t-il demander leur abrogation s’il participe au prochain gouvernement fédéral ?

Dans l’attente de leur réponse, n’hésitez pas à diffuser largement l’interpellation du Comité« .

 

*************************

Madame, Monsieur,

A l’occasion des élections du 26 mai prochain, les citoyens belges seront invités à voter afin de renouveler les assemblées parlementaires à différents niveaux de pouvoir : régional, fédéral et européen.

C’est en votre qualité de tête de liste pour le parlement fédéral que nous vous adressons aujourd’hui ce courrier afin d’attirer votre attention sur trois lois adoptées au cours de la dernière législature.

La loi du 20 juillet 2015 visant à renforcer la lutte contre le terrorisme prévoit que « la déchéance de la nationalité belge peut être prononcée par le juge sur réquisition du ministère public à l’égard de Belges qui ne tiennent pas leur nationalité d’un auteur ou adoptant belge au jour de leur naissance et des Belges qui ne se sont pas vu attribuer leur nationalité en vertu de l’article 11, § 1er, alinéa 1er, 1° et 2°, s’ils ont été condamnés, comme auteur, coauteur ou complice, à une peine d’emprisonnement d’au moins cinq ans sans sursis pour une infraction terroriste visée au livre II, titre Ierter, du Code pénal. »

La loi du 24 février 2017 (dite « loi de déportation ») modifiant la loi sur les étrangers stipule en son article 21 que « le ministre ou son délégué peut mettre fin au séjour d’un ressortissant de pays tiers admis ou autorisé au séjour pour une durée limitée ou illimitée et lui donner l’ordre de quitter le territoire pour des raisons d’ordre public ou de sécurité nationale […] ».

La loi du 09 mai 2018 modifiant le Code consulaire qui prévoit désormais en son article 79 que « ne peuvent prétendre à l’assistance consulaire les Belges qui possèdent aussi la nationalité de l’Etat dans lequel l’assistance consulaire est demandée, lorsque le consentement des autorités locales est requis. »

Alors que ces dispositions législatives ont toutes trois été adoptées sans réelle opposition parlementaire, il nous semble essentiel de les inscrire au cœur des futurs enjeux électoraux, en ce qu’elles forgent dans le droit un statut de sous-citoyenneté et légalisent des traitements d’exception à l’égard des citoyens binationaux, ce qui est contraire à notre Constitution qui consacre le principe de l’égalité de tous les citoyens. Ces lois sont symptomatiques du processus d’extrême-droitisation incessant du champ politique. Des thématiques qui, il y a vingt ans encore, étaient portées par des partis classés à l’extrême-droite de l’échiquier politique semblent aujourd’hui faire consensus, ou du moins ne pas susciter de débat, jusqu’à l’extrême-gauche.

La déchéance de nationalité réintroduit dans le droit pénal la double peine. Pour un même crime, la peine prononcée variera en effet selon que le coupable soit uni- ou binational. Dans le premier cas, il sera uniquement condamné à purger une peine de prison alors que dans le second cas, il purgera sa peine et sera également déchu de sa nationalité belge par la suite. Sachant par ailleurs que la formulation des infractions terroristes est relativement large en droit belge, il n’est pas exclu qu’elle fasse l’objet d’une interprétation extensive englobant ainsi, outre les actes à portée proprement terroriste, d’autres crimes et délits considérés comme graves et dont les auteurs sont condamnés à une peine de prison supérieure à 5 ans.

La loi « de déportation » permet, quant à elle, que tout étranger même né en Belgique ou arrivé en Belgique avant l’âge de 12 ans, un parent d’un enfant belge ou l’époux(se) d’un(e) Belge peut être expulsé(e) à l’initiative de l’Office des étrangers sur base de la seule suspicion de menaces contre l’ordre public. Concrètement cela signifie qu’un étranger établi en Belgique peut être expulsé s’il participe à un piquet de grève, à une action militante ou à une manifestation. Cela signifie aussi qu’une personne ayant été déchue de sa nationalité, pourra être expulsée vers son second pays même si elle n’y a jamais vécu, ce qui ouvre la voie non pas à la double mais à la triple peine.

Enfin, la modification du Code consulaire est clairement discriminatoire puisqu’elle introduit une restriction au droit à l’assistance consulaire qui n’est pas justifiable et qui est contraire à l’égalité des Belges devant la loi. En droit international, l’Etat belge a en effet le devoir d’intervenir pour défendre tous ses nationaux, sauf si l’Etat tiers démontre qu’ils n’ont pas de liens prépondérants avec la Belgique. En outre, certains Etats dont le Maroc ne prévoient aucune possibilité de renoncer à leur nationalité. Dans des cas de figure comme celui des belgo-marocains, la nationalité ne procède donc pas d’une volonté du binational. Pour finir, cette exception au droit à l’assistance consulaire permet au Ministre des Affaires étrangères de choisir, de manière tout à fait discrétionnaire et arbitraire, pour qui il intervient ou non. Il a ainsi refusé d’intervenir en faveur du belgo-marocain Ali Aarrass, extradé illégalement vers le Maroc et torturé, mais il a par contre décidé d’intervenir, tant au niveau diplomatique que consulaire, en faveur de la belgo-nicaraguayenne Amaya Coppens.

La dimension purement arbitraire dans l’application de cette loi n’est pas sans lien avec le fait que les trois dispositions législatives dont il est fait mention plus haut ont été adoptées dans le contexte sensible des attentats ayant frappé Paris et Bruxelles, qui a favorisé et accéléré le processus de criminalisation et de stigmatisation des communautés musulmanes. Dans ce contexte, il n’est pas abusif de dire que ces trois lois, en confirmant la sous-citoyenneté des binationaux en l’occurrence issus de pays majoritairement musulmans comme le Maroc, contribuent à institutionnaliser une forme de ségrégation raciale à dimension islamophobe. Vous n’êtes d’ailleurs pas sans savoir que des recours auprès de la Cour constitutionnelle ont été introduits pour l’annulation de la loi « de déportation » ainsi que de la modification du Code consulaire. Dans ce dernier cas, le recours est porté entre autres par la Ligue des Droits humains ainsi que par le Syndicat des avocats pour la démocratie.

Dans une société qui se veut apaisée, égalitaire et démocratique, il est impensable que de telles lois discriminatoires et racistes puissent perdurer. La question des attentats et la sécurité des citoyens ne peuvent être réglées en décidant de confiner dans un sous-statut une part importante de la population belge, ouvrant ainsi la voie à des traitements d’exception qui rendent en théorie et en pratique inopérants tous les efforts entrepris en termes de cohésion sociale, de « vivre-ensemble » et de lutte contre le racisme. Devant cette contradiction évidente qu’il y a lieu de dénouer, une seule option s’impose : celle de l’abrogation pure et simple de ces trois dispositions légales iniques et racistes.

Eu égard à ce qui vient d’être présenté, nous vous interpellons en votre qualité de tête de liste pour le parlement fédéral afin que vous répondiez de manière claire aux deux questions suivantes :

1) quelle est la position de votre parti sur ces trois lois ;
2) votre parti compte-t-il demander leur abrogation s’il participe au prochain gouvernement fédéral ?

La réponse à ces questions permettra d’éclairer dans leur choix électoral de ce 26 mai nombre d’électeurs soucieux des droits démocratiques et de l’égalité de droit de tous les citoyens belges. Nous sommes en effet nombreux à considérer la question des binationaux comme étant structurante de la manière dont la Belgique institue la ségrégation des populations musulmanes à travers des pratiques d’exception qui les touchent de manière ciblée, alimentant ainsi l’islamophobie au plus sommet de l’Etat.

Nous vous remercions d’avance de votre réponse et vous prions d’agréer, Madame, Monsieur, nos salutations distinguées.

Le Comité Free Ali Aarrass

 

8 mai : Présentation de la nouvelle édition de la bande dessinée « Ali Aarrass » de Manu Scordia

dans ACTIONS/ARTS par

Voilà onze ans qu’Ali Aarrass, citoyen belge, est incarcéré au Maroc sur base d’aveux obtenus sous la torture, dans l’indifférence de la Belgique alors que son innocence est établie. Une immense violation des droits humains et des libertés fondamentales.

Retour sur l’affaire avec:

– FARIDA AARRASS, sœur d’Ali Aarrass

– MANU SCORDIA, auteur de la bande dessinée « Ali Aarrass »

– ALEXIS DESWAEF, président d’honneur de la Ligue des Droits Humain et auteur de la préface de la bande dessinée

– NICOLAS COHEN, avocat d’Ali Aarrass

– KHADIJA SENHADJI, porte-parole du collectif « Rosa Parks »

Le mercredi 8 mai à 19h à l’Espace Citoyen (8 rue de la Grande Ile, 1000 Bruxelles)

Quand ? Mercredi 8 mai 2019 de 19:00 à 22:00
Où ? L’Espace Citoyen, 8 rue de la Grande Ile 1000 Bruxelles

Lors de la soirée de présentation, nous organiserons un ftour (rupture du jeûne) pour toute personne le désirant, pour la modique somme de 5€.

Et

Le dimanche 19 mai, nous organisons également un ftour (rupture du jeûne) un peu plus copieux, toujours pour la campagne Free Ali Aarrass, dans les locaux des JOC (rue d’Anderlecht, 4 à 1000 Bruxelles – Sortie de métro Annessens) à partir de 19h30. Le montant sera un peu plus élevé que le précédent car il est question de pouvoir soutenir la cause.
Bien entendu ici aussi toute personne le désirant sera la bienvenue, mais il faudra s’y enregistrer en avance via cette adresse émail : fa789456@hotmail.com.

Si pour ces deux occasions, l’une ou l’autre personne souhaite aider par la réalisation d’une petite préparation culinaire, veuillez svp laisser un MP à Farida Aarrass. Toute forme d’aide est la bienvenue.

D’avance merci pour votre chaleureux soutien.

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Les deux épisodes radiophoniques du Choeur d’Ali Aarrass sont sur CD !

dans ACTIONS/ARTS par

Ils sont arrivés !
Les deux épisodes radiophoniques du Choeur d’Ali Aarrass sont sur CD ! 
Ils seront en vente à chaque représentation, du 23 au 27 Avril, au Théâtre National.

On vous racontera en off, tous les fils tissés d’un bout à l’autre de la planète, la toile de nos résistances, de nos espérances surtout…

Soutenez nous !

Pour réserver vos places : Le Choeur d’Ali Aarrass au Théatre national 23 > 27.04.2019 

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