Communiqué de presse : Pour Ali AARRASS, Monsieur le Ministre des Affaires étrangères, « HELP » !

dans ACTIONS/COMMUNIQUES DE PRESSE par

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(photo : Alexis Deswaef,  président de la Ligue des Drotis de l’Homme, portant le T-shirt Free Ali Aarrass à la Journée internationale des droits de l’homme le 10 décembre dernier)

Bruxelles, 12 décembre 2016 

 Le 14 décembre 2016, cela fera six ans qu’Ali AARRASS aura été extradé illégalement vers le Maroc.

Triste anniversaire !

Ali AARRASS, qui avait été disculpé par la justice espagnole de toute charge relative à l’implication dans un quelconque projet terroriste, a malgré tout été extradé vers le Maroc pour y être jugé de ces mêmes chefs d’accusation.

Après avoir été menacé, privé de sommeil, tabassé, pendu, violé – et nous arrêterons ici la liste macabre des sévices qu’on lui a infligés – il a finalement signé des « aveux ».

Comme à son habitude, la « justice marocaine » s’en est emparée et l’a condamné à douze ans d’emprisonnement.

Ayant été placé en détention en Espagne dès le 1er avril 2008, Ali AARRASS a déjà purgé plus de huit ans de cette peine. Pourtant, elle n’est toujours pas définitive, puisque que la Cour de cassation marocaine a décidé de mettre son dossier aux oubliettes depuis 2012.

Mais le cauchemar d’Ali AARRASS ne se limite pas à cela.

Durant toute sa période d’incarcération au Maroc, il a fait l’objet de pressions, de menaces, de représailles suite à sa dénonciation de la torture. Tous ces actes sont constitutifs de nouveaux traitements cruels, inhumains et dégradants au sens de la Convention contre la torture de 1984, à laquelle tant le Maroc que la Belgique sont parties.

Ali AARRASS n’est pas non plus soigné pour les multiples problèmes de santé qu’il rencontre à cause de ses conditions de vie.

Que le Maroc se fiche d’Ali AARRASS n’est pas étonnant. Cet Etat pratique de manière systématique l’usage de la torture dans les dossiers étiquetés « terroristes ».

Mais que la Belgique ne fasse rien, ça ne passe pas !

Sommes-nous si peu de chose, nous simples citoyens ?

Monsieur le Ministre des affaires étrangères, vous qui vous dites préoccupé par les droits de l’homme et leur respect dans les pays étrangers, voici la situation d’Ali AARRASS.

Le 10 octobre 2016, il a été transféré dans la prison de Tiflet II, sans que personne n’en soit averti. Il y a été placé à l’isolement le plus total.

Le Maroc ne respecte même pas les limites qu’il s’est lui-même fixées. Normalement, un médecin doit visiter trois fois par semaine les détenus placés à l’isolement : rien. Normalement, l’isolement prend fin après trente jours. Ali AARRASS est à l’isolement depuis près de deux mois sans qu’aucune réponse ne soit réservée aux courriers de ces avocats, ni aucune décision notifiée.

Ali AARRASS est placé dans une aile de la prison totalement vide. Même les gardiens ne l’entendent pas quand il hurle. Il reste enfermé 23h sur 24h dans une cellule de 6m². Il sort seul pendant une heure au préau. Il dort sur un bloc de béton ! sans matelas ! On lui a refusé les couvertures apportées par sa famille. On lui a refusé la nourriture qu’elle apportait. Il ne peut prendre qu’une douche par semaine.

Ali AARRASS ne peut parler à personne. Il n’a aucune famille au Maroc. Pourtant, alors que son épouse a fait le déplacement depuis Mélila, il n’a pu la rencontrer qu’1/2 heure ! Il ne peut téléphoner que 5 minutes par semaine, sous la surveillance d’un gardien.

L’état de santé d’Ali AARRASS est mauvais. Il a, entre autres, des problèmes de prostate et de vue depuis plusieurs années, qui ne sont pas soignés. Il souffre de vomissements inexpliqués. Il s’est évanoui à plusieurs reprises depuis son transfert mais personne n’est venu pour l’aider puisque personne ne l’entend !

La liste des maltraitances qu’il subit est impossible à dresser tant les abus se manifestent dans chacun des petits gestes de la vie de tous les jours.

Ali AARRASS est en danger.

Monsieur le Ministre, vous aviez indiqué, lors d’une grève de la faim menée par Ali AARRASS, que vous intervenez lorsqu’il existe des « raisons humanitaires » pour ce faire.

Humanitaire signifie « qui œuvre pour le bien-être et le bonheur de l’humanité, l’amélioration de la condition des hommes ou le respect de l’être humain ».

Nous pensons que la situation actuelle d’Ali AARRASS mérite amplement votre intervention sous cet angle. Courage, vous ne risquez rien, vous.

Et pour toutes celles et ceux qui veulent soutenir Ali AARRASS, rendez-vous le 14 décembre 2016, 12h30 devant le Ministère des affaires étrangères – rue des Petits Carmes 15 à 1000 Bruxelles – afin d’inviter le Ministre à agir.

Signataires

Farida AARRASS

Luk VERVAET

Le Comité Free Ali AARRASS

Dounia ALAMAT – avocate au sein du cabinet JUSCOGENS

Nicolas COHEN – avocat au sein du cabinet JUSCOGENS

Christophe MARCHAND – avocat au sein du cabinet JUSCOGENS

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