Alima BOUMEDIENE (France) : Message de soutien à Ali Aarrass, en grève de la faim pour protester contre les mauvais traitements subis à la prison de Salé II

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Délégation 24 septembre Alima Boumediene ThieryAli Aarrass, belgo-marocain, est détenu à la prison de Salé II depuis plus de 3 ans à se battre pour faire reconnaître son innocence et l’erreur judiciaire à son égard.

Ali Aarrass est privé de ses droits élémentaires de prisonniers, y compris passer des appels téléphoniques, avoir accès à son courrier, se doucher et sortir dans la cour, ce qui s’apparente à des mauvais traitements. Sa cellule est sans cesse fouillée, saccagée, ses courriers et affaires personnelles sont confisquées, ….

Pour protester contre les mauvais traitements subis à la prison de Salé II, Ali Aarrass observe une grève de la faim. Depuis le 25 juillet, il a durci sa grève de la faim en refusant de boire. Depuis lors, il n’est pas autorisé à avoir des contacts avec sa famille ni ses avocats.

Son état de santé est de plus en plus critique : il est toujours conscient mais il ne peut se tenir debout et il a du mal à parler.

Sa famille et ses avocats ont indiqué à Amnesty International que ces mesures auraient été prises en représailles à une campagne publique de solidarité qui appelle à libérer Ali Aarrass.

Son comité de soutien et sa famille exige une enquête sur les actes de torture qu’il aurait subis lorsqu’il a été détenu 10 jours en 2010 par la Direction générale de la surveillance du territoire (DST), autrement dit les services de renseignement, dans ses locaux de Témara.

Les autorités marocaines ont rejeté la dernière requête des avocats d’Ali Aarrass, qui souhaitaient porter plainte pour torture, et ce bien qu’un examen médical effectué fin 2012 à l’occasion d’une visite du rapporteur spécial des Nations unies sur la torture ait fourni des éléments supplémentaires attestant de la véracité des actes de torture, et les condamnant.

Ali Aarrass doit immédiatement pouvoir accéder à des soins médicaux adaptés et dispensés par des professionnels qui travailleront dans le respect de la déontologie et ne le contraindront pas à mettre un terme à sa grève de la faim.

En prison, Ali Aarrass reste un être humain et il doit être traité en permanence avec humanité et notamment ne pas être puni, d’une quelconque façon, à cause de sa grève de la faim ;

En tant que prisonnier, Ali Aarrass a des droits : celui de communiquer avec le monde extérieur, d’avoir des contacts avec sa famille, de consulter ses avocats, d’avoir accès à sa correspondance, d’accéder à des soins..

Lorsque ces droits fondamentaux sont privés à une personne, c’est toute l’humanité qui est bafouée, et nous nous devons de réagir car ne l’oublions jamais : le silence est complice !

En tant qu’ancienne parlementaire, je me suis toujours battue pour le respect des droits fondamentaux partout dans le monde, et notamment pour les droits des détenus dans les prisons.

Je suis convaincue qu’une démocratie se mesure à l’aune du respect des droits des personnes minoritaires, affaiblies, fragilisées, sans défense, tels que les malades, les détenus, les enfants, les handicapés, …

Il est de mon devoir aujourd’hui de rappeler aux autorités marocaines que l’Etat de Droit ne s’arrête pas aux portes des prisons et d’exiger le respect des droits fondamentaux de Ali Aarrass.

Ali Aarrass est aussi de nationalité belge, par suite nous demandons aux autorités belges une assistance consulaire. Nous attendons une prompte réponse de la Belgique qui ne peut renier un de ses enfants ….

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