Soutien à Ali Aarrass à La Marche de la Dignité du 31 octobre à Paris
Jour 8 : Grève de la faim tournante pour Ali Aarrass : la solidarité ne fait que se développer
4 novembre 2015 : La lettre d’Ali Aarrass et le message de sa soeur Farida
Très chers amis,
Pour commencer, je vous souhaite à tous le grand Salam (paix)
Ce mercredi 4 novembre 2015, nous en sommes à la 3 ème visite de la semaine rendue à Ali Aarrass et nous n’avons pas pu rester plus qu’une toute petite demi heure car il n’était vraiment pas bien. Depuis hier son estomac rejetait les tisanes sucrées qu’il essayait d’avaler.
Son teint était on ne peut plus pâle, des grandes cernes et si maigri que l’impression d’être face à un cadavre nous a laissées ma fille et moi sans voix.
Il dit avoir passé une très mauvaise nuit, il s’est vomi dessus alors qu’il dormait, du liquide en fait les quelques petites gorgées d’eau qu’il avait réussi à garder en fin de soirée. Mais il a senti qu’il partait et à ce moment précis s’est ressaisi suffisamment que pour alerter quelqu’un à l’extérieur, en faisant du bruit… Les codétenus ont entendu le bruit et à leur tour ont crié et alerté les gardes pour qu’on vienne à sa cellule.
A leur arrivée, Ali n’avait plus de force que pour prononcer tant bien que mal « médecin » « médecin ».
Le médecin est venu l’examiner, et Ali a compris qu’il touchait le fond. Qu’il allait y rester pour de bon s’il ne décidait pas de mettre un terme à la grève….
A notre arrivée en prison, il nous attendait là, sur une chaise roulante les jambes toutes maigres tendues en avant, très triste… Il nous parlait de son sentiment d’échec de cette grève de la faim, parce qu’il n’a rien obtenu au sujet de ses revendications. Même pas une promesse… après 72 jours de privation de nourriture, il pensait que les autorités feraient un effort.
C’est là que je suis intervenue et l’ai remercié en tenant sa tête entre mes mains, en pleurs….
Je lui ai dit que ce n’était pas du tout un échec, loin de là.
Qu’en Belgique grâce à sa grève de la faim, aux cris lancés de partout réclamant que justice lui soit rendue, de tas de personnes ont pris la peine de s’informer quant à son cas, qu’elles en sont maintenant convaincues de son innocence. Que d’autres qui étaient convaincus mais pas assez, ont fini par carrément rejoindre le Comité de soutien FreeAli et qu’ils militent actuellement à nos cotés. Que son nom a résonné un peu partout et qu’il a secoué pas mal de personnes.
Voyant son air si attristé, j’ai ajouté que nous allions mettre les bouchés doubles. Que s’il suspend sa grève, nous continuerons à lutter pour que justice vienne. Que ce qu’il a fait est un exploit et qu’il n’est pas surhumain.
Que nous sommes là, pour faire suivre et que jamais nous ne l’abandonnerons.
Toujours le regard vide, la voix toute affaiblie, il m’a demandé à ce moment d’exiger du papier et un stylo au gardien.
Il m’a dit de formuler la lettre selon ses souhaits, je l’ai écouté et écrit ce qu’il voulait. Il y a apposé sa signature, et nous a demandé de partir parce qu’il n’avait plus aucune force.
J’ai insisté auprès d’un garde pour qu’il soit suivi médicalement, car il ne tiendrait pas sinon. Il m’a fait comprendre qu’il en serait ainsi…
Ali a tenu à ce qu’on précise bien qu’il s’agit d’une « suspension ». Il est très très déçu de la non réaction des autorités, mais dit être très fier d’avoir eu droit à toute cette mobilisation.
Je connais tellement bien mon frère, que sa déception se lit à travers son regard. J’espère l’avoir convaincu qu’il a suffisamment fait et que cela a vraiment servi à quelque chose.
A mon/notre tour de ne pas le décevoir.
Je suis impatiente d’être en Belgique pour relancer des actions de sensibilisation, des actions d’interpellations.
Il est hors de question qu’il pense qu’il a fait tout ça pour rien, j’y veillerai avec votre aide bien sur.
Un tout grand merci à tous.
C’est étrange à quel point il est tout aussi dur de le voir mener une grève de la faim, et de lire cette grande déception dans son visage.
Farida Aarrass
Ali ne sera pas oublié, je tiens mes promesses !
Photo : une copie de la lettre d’Ali Aarrass.
Soutenez et visitez les grévistes de la faim pour Ali Aarrass à Bruxelles ! Jour 7 : Christine Pierard et Djé
A la Place poelaert : Grève de la faim tournante pour Ali Aarrass : je participe, je visite, je soutiens !
Le camp de la grève de la faim tournante pour Ali Aarrass a été deplacé à la Place poelaert, au niveau de la statue, car a l’endroit ou nous étions le niveau de sécurité a été monté a 3 pour un evenement politique de deux jours. Nous retournerons au petit Sablon, devant le Palais d’Egmont, ensuite.
Il faut des couvertures en plus car il y fait tres froid.
C’est Christine Pierard qui prend la relève aujourd’hui. N’oubliez pas de passer la soutenir!
Le camp de la grève de la faim tournante pour Ali Aarrass.
Communiqué de presse : L’AMDH Section Belge rejoint la grève de la faim tournante pour Ali Aarrass
L’Association Marocaine des Droits Humains Section Belge (AMDH) suit avec grande inquiétude ce que nous pouvons désormais nommer « L’affaire Ali Aarrass ».
Ce Belgo-Marocain, injustement abandonné par l’Etat belge dans les prisons marocaines, est à son 69 ème jour de grève de la faim.
Malgré les sérieux dommages que peut causer cette grève de la faim sur sa vie, A.Aarrass voit dans cette action le seul et inévitable moyen de faire entendre sa cause.
L’AMDH dénonce, encore une fois, ce manque d’intérêt que manifeste l’Etat belge envers l’un de ses citoyens, et met en garde sur ce que peut avoir comme conséquences délétères la différence de traitement entre Allochtones et Autochtones dans ce pays.
L’AMDH apporte son total soutien aux grévistes qui ont décidé d’entamer une grève de la faim tournante, initiée par sa sœur Farida Aarrass depuis le mercredi 28 octobre en guise de protestation contre ce que subit A.Aarrass depuis plus de 5 ans.
L’AMDH Belgique sera présente avec ses militants sur le camp de grève situé au petit sablon (juste derrière le SPF des affaires étrangères) ce mercredi 4 novembre à partir de 10:30.
Communiqué de presse : Trois députés régionaux bruxellois se joignent à la grève de la faim tournante pour Ali Aarrass
Communiqué de presse : Grève de la faim en soutien à Ali Aarrass
Trois députés régionaux bruxellois se joindront demain, dimanche 1er novembre, à la grève de la faim tournante organisée devant le ministère des Affaires étrangères depuis le mercredi 28 octobre à 14 heures.
Ali Aarrass est quant à lui en grève de la faim dans sa prison de Salé (Maroc) depuis le 27 août 2015.
Zoé Genot, d’Ecolo, qui soutient la cause d’Ali Aarrass depuis des années, s’est déjà fait connaître par ses nombreuses interpellations aux ministres des Affaires étrangères successifs, Messieurs Van Acker et Reynders.
Elle est rejointe dans son combat par M. Jamal Ikazban (député régional pour le PS) et M. Youssef Handichi (député bruxellois du PTB).
Ces trois élus régionaux seront présents demain et répondront aux questions des journalistes sur les raisons de leur soutien à cette cause.
Où : Square du Petit Sablon, devant le Palais d’Egmont.
Quand : à partir de 10 heures
Pour le Comité Free Ali, cellule media.
Julie Jaroszewski
Tract à diffuser autour de vous … ! Merci.
ALI AARRASS : 66e JOUR DE GREVE DE LA FAIM.
SILENCE COMPLICE DE LA BELGIQUE !
Du Maroc à la Belgique, en passant par l’Espagne et la Grande-Bretagne, de nombreuses voix se sont élevées déjà pour la défense de notre concitoyen Ali Aarrass, injustement incarcéré et torturé depuis 5 ans au Maroc. Sous couvert de lutte contre le terrorisme, ses droits les plus élémentaires ne cessent d’y être bafoués.
Mais rien n’y fait: ni les 5 grèves de la faim d’Ali Aarrass clamant son innocence; ni le travail tous azimuts de ses avocats; ni les interpellations de parlementaires belges et de la société civile par l’intermédiaire de la Ligue des droits de l’Homme, d’Amnesty International et du Mrax; ni l’engagement sans relâche du Comité Free Ali au sein duquel sa soeur Farida mène avec un petit noyau de sympathisants de la première heure un inlassable combat pour la libération d’Ali; ni, faisant appel à un envoi massif de courriers, la récente tentative d’élargissement de la mobilisation à d’autres associations (La Marge, El Kalima, Centre AVEC, Pax Christi, CEFOC, Mouvement Chrétien pour la Paix, PAVES, MOC, JOC, ACI, LPC, Entraide et Fraternité, Vivre ensemble, Comité de surveillance Otan et autres), ainsi qu’à tous les diocèses de Belgique via leurs évêques; ni même les injonctions de l’ONU et de la Justice belge!!!
Si Ali Aarrass s’est mis pour la sixième fois en grève de la faim le 25 août 2015, c’est pour exhorter les autorités marocaines à le libérer, deux ans après la décision du Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire les appelant à le remettre immédiatement en liberté au motif qu’il n’avait été condamné que sur la base d’ « aveux » arrachés sous la torture. Il veut également protester contre les retards considérables enregistrés par l’enquête des autorités judiciaires sur ses allégations de torture, ainsi que contre l’absence de décision de la Cour de cassation, auprès de laquelle il a formé un recours contre sa condamnation il y a près de trois ans.
Déterminé à poursuivre son action jusqu’à ce que ses droits soient reconnus et qu’il obtienne justice, Ali Aarrass risque d’y perdre la vie. Ce mardi 27 octobre 2015, il fut transféré de toute urgence à l’hôpital Avicenne de Rabat. Dans un état critique, il y a été soumis à un bilan médical global dont pour l’heure ses proches ne connaissent toujours pas les résultats.
Sa sœur, Farida Aarrass, a initié ce mercredi 28 octobre 2015 une grève de la faim tournante. Le Comité Free Ali lance un appel à se joindre pour une durée d’un jour ou plus à cette chaîne de solidarité, qui se poursuivra jusqu’à ce que les 5 revendications d’Ali Aarrass aboutissent. Celui-ci demande l’arrêt des maltraitances sur sa personne, la communication des résultats de l’examen de la plainte contre la torture de l’ONU attendus depuis septembre 2014, une réponse à sa demande de cassation, réponse attendue depuis 2012, l’autorisation de la visite consulaire de la Belgique, ainsi que sa mise en liberté immédiate.
Une invitation est lancée également à visiter les grévistes de la faim pour Ali Aarrass au Square du Petit Sablon, à Bruxelles.
De même qu’à signer, si ce n’est déjà fait, la nouvelle pétition d’Amnesty International, via le lien http://www.isavelives.be/fr/node/14410.
Et à relayer, encore et encore, toutes ces informations.
Prenez s’il vous plaît le temps également de lire, ci-après, le message fort de Khadija Senhadji (28/10/2015):
«Dans son malheur, du fin fond de sa geôle au Maroc, Ali Aarrass a le mérite d’avoir mis à nu une réalité qui avait peut-être échappé à certains : l’existence concomitante d’une citoyenneté pleine et légitime d’une part, promise à ceux que l’on considère comme faisant naturellement partie du paysage national et d’une citoyenneté reléguée, de seconde zone d’autre part, réservée à ceux dont la présence et l’appartenance à ce pays sont constamment sujettes à caution. Comme si l’on n’était jamais assez Belge lorsqu’on a le malheur d’avoir certaines origines et pire, lorsqu’on possède un second passeport qui est alors perçu comme la preuve matérielle et tangible que l’on n’est pas tout à fait d’ici. Pas plus tard que le mois dernier, la proposition était faite de collaborer avec la police marocaine dans les quartiers dits sensibles de Bruxelles et d’Anvers, sans finalement que cela n’émeuve grand monde. Pourtant, la volonté de sous-traiter la gestion de certaines problématiques sociales au « pays d’origine » révèle une ethnicisation de ces questions de la part de nos dirigeants de même qu’elle dévoile un système de pensée qui fait du citoyen d’origine marocaine (en l’occurrence mais cela pourrait valoir pour d’autres origines) un citoyen à part qui nécessite un traitement particulier. C’est précisément en cela que le cas d’Ali Aarrass est probant dans le sens où il interroge l’égalité de droit de tous les citoyens belges. Il n’est pas seulement le combat des binationaux, belgo-marocains, face à un système judiciaire défaillant au Maroc. Il est aussi et surtout le combat de tous les Belges face aux inégalités structurelles qui frappent les uns et les autres ici, pour autant qu’on soit épris des valeurs de justice et d’égalité. En somme, il ne suffit pas d’afficher une apparente volonté de « diversité » et de « vivre-ensemble », des termes en vogue et tant galvaudés, pour que soit garantie le traitement égalitaire de l’ensemble des citoyens! »
Bruxelles, le 29 octobre 2015
London, 28 October : London Support Group of Ali Aarrass et Amnesty international devant l’ambassade du Maroc (english/français)
Members of the London Support Group for Ali Aarrass were joined by representatives of Amnesty International at a demonstration for Ali outside the Moroccan Embassy in London on 28 October, calling on the Moroccan government to free Ali.
We were able to hand in a document setting out Ali’s five demands, but neither the ambassador, Princess Lalla Jamoula Alaoui, nor her political counsellor Zineb Bentahla, nor any member of the diplomatic staff were able to receive a delegation.
In fact security officials called the police, with whom, when they arrived – two members of the diplomatic protection unit on motorbikes with blue lights blazing – we had a friendly word.
Frances Webber, London Support Group of Ali Aarrass
(fr) Des membres du groupe de soutien de Londres pour Ali Aarrass et des responsables d’Amnesty International ont appelé le gouvernement marocain à libérer Ali lors d’une manifestation pour Ali devant l’ambassade du Maroc à Londres le 28 octobre.
Nous avons pu remettre un document avec les cinq demandes d’Ali , mais ni l’ambassadeur, ni la Princesse Lalla Jamoula Alaoui , ni son conseiller politique Zineb Bentahla , ni aucun autre membre du personnel diplomatique ont voulu recevoir une délégation .
Les responsables de la sécurité ont appelé la police. Quand ils sont arrivés – deux membres de l’unité de la protection diplomatique sur des motos avec des lumières bleues flamboyantes – nous avons eu avec eux un entretien aimable.