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ACTIONS - page 26

Du 12 au 23 mai, Farida Aarrass accompagne Amnesty International en Espagne dans sa campagne mondiale contre la torture.

dans ACTIONS/ORGANISATIONS POUR LES DROITS DE L'HOMME / FOR HUMAN RIGHTS/SANS CATEGORIES/TORTURE par

stop torturaUn article de Zaina Ait Ahmed.

amnesty international global crisis torture

Farida Aarrass se bat depuis de très nombreuses années pour que soient reconnues les injustices faites à son frère Ali Aarrass.

D’abord, les accusations infondées, démontées scrupuleusement une par une par l’un des spécialistes internationaux des affaires terroristes, le juge Baltasar Garzón.

Ensuite, son extradition vers le Maroc alors même que les instances internationales recommandaient à l’Espagne de ne pas extrader Ali vers le Maroc où il risquait la torture. Farida et sa famille n’ont été au courant de l’extradition d’Ali que quand celle-ci a eu lieu. Pire, les avocats de Ali Aarrass ignoraient également que Ali allait être extrader vers le Maroc. La suite est « simple » : tortures quotidiennes dans les prisons marocaines et aveux signés dans la contrainte et dans une langue qu’Ali ne connaît pas. Ensuite, procès inique au Maroc. Ali a été condamné à 12 ans de prison alors qu’il est INNOCENT et les tortures et traitements dégradants continuent aujourd’hui encore…

(Vous pouvez retrouver tous les liens sur ce site freeali.be).

 A noter également : l’absence de réaction du gouvernement belge. En effet, Ali Aarrass est un un citoyen belge, et à ce titre la Justice belge vient de lui reconnaitre le droit à l’assistance consulaire. Décision contestée par le ministère des affaires étrangères, en appel. Une échéance importante pour Ali mais aussi pour tous les belgo-marocains, le 26 mai prochain. Nous vous attendons tou.te.s pour soutenir Ali et dire une fois pour toutes UN citoyen = UN citoyen, qu’il soit d’origine étrangère ou non ! (Facebook event)

 Ci-dessous, les comptes rendus publiés sur facebook par Farida Aarrass depuis le 12 mai dernier, lors de sa tournée en Espagne pour Amnesty Internationale « STOP TORTURE ».

 Farida, le 12 mai 2014 : « Bon et bien le moment est venu pour moi de vous dire à toutes et tous, au revoir (incha Allah – si Dieu le veut) Demain je serai en Espagne (Madrid) en compagnie d’un groupe de personnes travaillant pour Amnesty International. Une équipe avec qui j’ai déjà établi pas mal d’échanges via émail et téléphone et qui s’annonce super intéressante. Puis je vous demander de prier pour moi svp ? Pour que je fasse preuve de patience, sagesse, clairvoyance et que les mots que j’utiliserai soient les bons.

Que ceux ci aient un impact positif pour la campagne « STOP TORTURE » J’aimerais tellement que les responsables de l’extradition de mon frère ainsi que d’autres personnes détenues arbitrairement, dont on ne parle pas du tout ou pas assez, réalisent à quel point leur décision et acte iniques ont provoqué des dégâts irréparables. Cette campagne qui appelle à mettre un terme à toutes ces atrocités me correspond vous ne pouvez imaginer à quel point. Je n’ai jamais cru au hasard, j’ai toujours été convaincue que chaque chose a une bonne raison d’être et cette campagne vient à point et nous permettra à travers son lancement de faire reconnaître les torts qui ont été causé à Ali Aarrass ainsi qu’à d’autres innocents. Je me fais en quelque sorte l’ambassadrice de sa/leur douleur et j’espère de tout cœur que cela puisse servir à éviter que d’autres ne subissent les mêmes injustices. Je garde à l’esprit et dans mon cœur que chacun de nous est chargé d’une mission. Je me sens responsable et veillerai à transmettre un message de paix à travers tout le ressenti d’Ali et de moi même. Je serai amené à rencontrer, des ministres, des parlementaires, des activistes, des écoles, universités, des juges … à travers différentes villes espagnoles. Partout où je passerai je mentionnerai avec une grande fierté que vous avez toujours été là, que votre soutien est bien la plus belle chose, la plus importante qu’on puisse recevoir lorsqu’un proche est qualifié de terroriste. C’est je dirais même, le seul moyen de dédiaboliser et de permettre à l’humain catalogué de terroriste de retrouver sa dignité. Je vous remercie tous infiniment en mon nom mais aussi, au nom de mon frère. Dans la mesure du possible, je vous communiquerai des petits comptes rendus … Qu’Allah m’accompagne et me permette de faire du mieux possible. »

 Farida, le 13 mai 2014 : « Mes très chers amis, Un petit compte rendu de cette première journée à Madrid, la veille du lancement de la Campagne « STOP TORTURE » par Amnesty International au niveau mondial et qui a choisi parmi les 5 cas pour la représenter, l’affaire ALI AARRASS. Dès mon arrivée, j’ai été accueillie et amenée directement au ministère où un entretien très sérieux à eu lieu. C’était surprenant de constater qu’ils en savaient pas mal sur l’affaire de mon frère. Le membre d’Amnesty qui m’accompagnait savait vraiment trop bien comment traiter le cas et les négociations… ce fut très intéressant de l’entendre m’appuyer en exigeant qu’on intervienne en tant qu’état responsable de l’extradition. Même si cela ne semblait pas trop leur plaire, il est clair qu’un suivi sera assuré car cette action semble avoir un impact sérieux sur leur image. On verra …. Ce qui est clair c’est qu’ils ne peuvent plus contourner leur responsabilité. J’ai pu aussi apporter d’autres informations qu’ils n’avaient pas, comme par exemple la plainte contre l’état belge que nous avons gagné en première instance. Cette nouvelle les a aussi fort surpris ! En définitive l’entretien s’est avéré très intéressant et on nous a garanti un suivi …. Ensuite nous sommes allés dans les locaux d’Amnesty pour une interview avec une télévision allemande. Après cela, une mise à jour avec un autre membre d’Amnesty et pour finir nous sommes allés manger et suis rentrée à l’hôtel où une super chambre climatisé m’y attendait !!!!! J’ai un lit de trois personnes pour moi toute seule Demain c’est donc le jour de lancement de la campagne « Stop Torture » et nous avons à partir du matin, une conférence de presse, suivie d’interviews et encore d’autres rencontres médiatiques, peut être même la télé espagnole en direct !!! (à confirmer) Voilà pour ce premier jour sur place, j’ai tellement parlé d’Ali que j’ai le sentiment qu’il est avec moi ou même en moi Je vous dit bonne et douce nuit et ne m’oubliez pas svp dans vos invocations, vos pensées….. Ici le soleil est radieux, mais je suis là pour bien plus important c’était juste histoire de vous faire un peu râler. »

 Farida, le 13 mai 2014 : « Émotions émotions émotions !!!! Fin d’une conférence de presse où toute la presse espagnole était présente. Les interviews se bousculent, mais les membres d’Amnesty International sont au TOP ! Quelle équipe et quel travail ! Je suis combleeeeee ! »

 Farida, le 13 mai 2014 : « J’ai fait un court récit sur le triste historique d’Ali … J’ai aussi mentionné que le Maroc est malhaureusement et malgré les prétendues avancées vers une soi disant volonté de respect des droits humains, un pays qui torture de manière systématique. Qui n’a vraiment pas froid aux yeux et qui agit en toute impunité, ce qui motive leurs démarches inhumaines. J’ai avancé le fait que les jugements comme tous les Autres traitments degradants sont iniques. J’ai du aussi raconter vu le but de la campagne qui consiste a lutter contre la torture, les détails de la torture que mon frère à subi, ce fut très dur, j’ai fondu en larmes mais je m’étais moralement préparée à poursuivre le récit malgré le nœud à la gorge. J’ai terminé en disant que Ali fut extradé par l’Espagne de manière illégale, torturé sauvagement par le Maroc et abandonné depuis le début par la Belgique. Que je ne suis pas seule a lutter pour sa liberation, que nous sommes de plus en plus nombreux et que jamais nous ne lâcherons l’affaire. Je ferai tout pour que Ali soit LIBREEEEE .! Le message est je pense bien passé, on me félicite pour mon espagnol, ils sont trop gentils …. Moi je le trouve basique. On continueeeee Interviews et ce soir la télé espagnole. »

 Farida, le 13 mai 2014 : « Bref compte rendu du deuxième jour d’action avec Amnesty International Madrid, pour la campagne « STOP TORTURE ». Ma fierté grandit chaque jour qui passe à représenter mon cher frère et expliquer ce dont il a si injustement été victime. En plus je suis si surprise de découvrir les membres d’Amnesty International Madrid, qui sont si nombreux ! Le nombre de bénévoles est impressionnant ! Malgré ces magnifiques découvertes, malgré le devoir que je me fais et en dépit du fait que je suis vraiment ravie d’être ici, je dois vous avouer que la journée d’aujourd’hui super éprouvante niveau émotions ! Ce fut vraiment très dur de parler de tous les détails de ce qu’Ali a subi depuis le début. J’ai chaque fois autant de mal à relater cela, expliquer à quel point il a vécu l’innommable, l’irréparable Je réalisé en le racontant que ce sont des douleurs qui ne s’effaceront jamais et le présenter du matin au soir a été extrêmement difficile. Je ne peux qu’ imaginer le traumatisme de tous ceux qui l’ont subi. Que Dieu soulage la peine de tous ceux qui souffrent ! Je suis rentrée pour me relaxer et me reposer un peu car demain matin on ira au Congrès, et dans l’après midi nous avons déjà un agenda bien chargé. Je vous raconterai. Souhaitez moi du courage mes chers amis, ce n’est pas facile du tout. Je remercie Dieu de m’avoir donné le courage et la force qu’il faut pour tenir jusqu’ici mais il faut continuer, et d’avoir autant élargi le groupe de soutien. »

 Farida, le 14 mai 2014 : « MISSION ACCOMPLIE EN CE QUI CONCERNE MADRID ! Je suis à moitié morte mais oh combien heureuse d’avoir pu arriver à dire tout ce qu’il fallait Demain je m’en vais poursuivre la campagne « Stop Torture » avec le groupe d’Amnesty International de Valladolid. D’autres rendez vous, interviews et rencontres intéressantes, … Continuons donc ce travail de sensibilisation, il faut que tout le monde sache ce qu’est la torture et la dénoncent afin qu’elle prenne fin ! Je suis épuisée je vous jure ! Je compte sur vous pour partager un maximum d’informations qui seront postées (très bientôt) il faut absolument faire passer !!!! » –

torture moroccan flag (Photo créee par Amnesty International en référence aux tortures subies par Ali Aarrass )

 Farida, 15 mai 2014 : « Petit compte rendu de la journée d’action aujourd’hui à Valladolid, Castillas y Léon. Je vais être très brève alors que j’aurais aimé raconter dans le détail cette superbe journée d’action. Non pas que je ne veuille pas, mais parce que je suis crevée Que d’émotions les amis ! Après une conférence de presse, Je dénonce et redenonce !!! Actions dans un institut secondaire, dans une université d’étudiants en droits humains, interviews pour radios locales, en vue de sensibiliser… Le tout entourée de personnes formidables. Toujours avec une équipe local d’Amnesty International, ce fut riche en émotions pour moi et d’après les personnes qui Ont assité ils étaient très touchés et décidés à agir. Je vous raconterai plus en détails des que je le pourrai. À très bientôt ! »

 Farida, 15 mai 2014 : « Dans le cadre toujours de la campagne STOP TORTURE lancée par Amnesty International, j’arrive ce matin de Madrid à Valladolid en une heure de train. Noelia et Laura m’y attendent à la gare. Le contact se fait rapidement, le filing passe bien … En voiture très vite pour nous diriger vers l’institut Rio Duero (la rivière Duero) où un professeur d’histoire qui est activiste auprès d’Amnesty travaille, et mène à sa façon un travail de fond dans la sensibilisation de ses élèves du secondaire, à l’éducation et l’amour du respect des droits de l’homme. Ce professeur est une pure merveille… Je ne l’oublierai jamais. J’ai témoigné devant plusieurs classes du secondaire de ce qu’est la torture infligée par des tortionnaires agissant en toute liberté et en toute impunité. De tout ce que Ali et pas mal d’autres subissent au Maroc. Les élèves n’avaient au début pas de mots… Un moment de silence s’en est suivi. Le professeur à du les secouer un peu pour qu’ils osent poser des questions. Un échange des plus intéressants à eu lieu. J’étais loin de m’imaginer qu’à cet âge là des jeunes pouvaient être si éveillés et si intéressés par cela. Mais bien sur, quand je vois et entends leur professeur leur parler des droits de l’homme cela ne m’étonne guère. Madame Lucila aura marqué ma mémoire à jamais. D’ailleurs le soir elle est revenue me chercher à l’hôtel pour me faire visiter une partie très intéressante de Valladolid, où le patrimoine est des plus intéressants, où je me suis retrouvée dans le temps dans mes quelques repères historiques d’antan, lors de mes études début du secondaire en Espagne. Cervantes, Philippe II, Philippe III … José Zorrillo et j’en passe… Tous des personnages d’époque … Je reviens à ma tournée, celle pour laquelle je suis là. Vers 12h une conférence de presse à lieu, les journalistes sont tous absents à l’exception d’une qui s’intéresse de très près à l’affaire. Les médias sont accaparés par le cas d’une personnalité politique qui vient d’être assassinée. Mais celle qui est présente est très très intéressante et compte faire bien du bruit autour d’elle me dit elle. Sans trop tarder, après le témoignage devant cette très chouette journaliste, nous en allons vers l’université de Valladolid et la journaliste nous accompagne pour avoir d’avantage d’informations, elle est fort intéressée. Un auditoire d’étudiants en droit nous y attend.. Après une brève présentation de la Campagne STOP TORTURE par la jeune Laura, je témoigne de l’affaire Ali Aarrass. Silence total dans l’auditoire… Pendant près de 3 quarts d’heure j’ai raconté les faits. Ils ont eu du mal à intervenir ensuite, mais le professeur de philosophie à l’observatoire des droits humains, Javier, les motive à très vite se reprendre et à en savoir plus. Et c’est parti pour un échange super intéressant où tous ces étudiants semblent vouloir devenir acteurs actifs dans la lutte contre ces genres d’horreurs, trouver des solutions à toutes ces injustices. Cet échange fut si fructueux que Javier nous propose de revenir à 16h pour une heure d’intervention dans un autre auditoire, ce que nous acceptons bien sur sans hésiter. Le but étant que cette tournée portée par ce témoignage marque et motive les futures générations, dans ce cas ci des futurs avocats, et les pousse à réagir et agir. Cette expérience fut vraiment quelque chose de magnifique, j’en suis ressortie encore et encore plus enthousiaste et motivée … Toutes les personnes que j’ai rencontré jusqu’ici sont bien sûr des personnes convaincues et actives dans le domaine de la lutte pour le respect des droits humains mais, malgré cela et le fait qu’elles s’engagent à partager et à mener cette campagne de sensibilisation au maximum autour d’eux c’est plus qu’encourageant. Ils m’ont tous dit qu’ils sont avec moi et qu’ils me soutiendront du mieux pour que Ali soit libéré. Nous nous en allons, une dernière interview pour une radio locale, je commence à force de pratique, à mieux parler l’espagnol, je deviens moins lente et le vocabulaire me revient de plus en plus, ce qui me met bien plus à l’aise. La journée fut très longue mais oh combien fructueuse. Lucila est venue le soir afin de me faire faire une visite guidée, malgré la fatigue je n’ai pas résisté à l’envie d’y aller et je ne l’ai vraiment pas regretté. J’ai été comblée par la compagnie d’une grande dame, prof d’histoire qui de plus est si humaine. Durant deux longues heures et demi de marche avons visité. Des lieux extraordinaires et son récit était fabuleux…. Quel dommage qu’on doive se connaître dans de circonstances si tristes…. Retour à l’hôtel je suis tombée raide morte.

I am Ali Aarrass

(Sur cette photo, Laura Castrillo Bastos une étudiante à Valladolid, qui travaille comme bénévole pour Amnesty International et qui a fait une présentation canon de la Campagne STOP TORTURE à l’institut Rio Duero ainsi qu’à l’université de Valladolid.)

 Farida, 16 mai 2014 : « Aujourd’hui, vendredi 16 mai 2014, je me trouve dans le train allant de Valladolid à Oviedo. Le trajet va prendre quatre heures et j’en ai profité donc pour vous relater tout ceci. Le train à démarré à 8h30 et arrivera incha Allah à 12h26. Ali vient de m’appeler à 10h fort inquiet car il n’avait plus de mes nouvelles. Une fois bien rassuré il m’annonce que sur les chaînes marocaines, le ministre marocain de la justice et des libertés, Mustapha Ramid, à annoncé mais en étant fort mal à l’aise, que des Organisations pour les droits de l’homme salissent l’image du Maroc en prétendant qu’ils torturent. Il a aussi avancé le fait que le Maroc avait autorisé au rapporteur spécial de l’ONU, contre la torture et les mauvais traitements à mener une enquête sur place et que rien de cela ne s’y passait. Hors Juan Mendez avait à l’issue de son passage au Maroc rédigé un, voire même des articles dans lesquels il disait très clairement que le Maroc est un pays où la torture y est pratiquée de manière systématique ! Monsieur Ramid ne doit certainement pas lire les mêmes journaux que tout le monde. Honte à lui, qui avant d’être ministre était avocat et défendait corps et âmes les cas des centaines de détenus politiques, arbitrairement en prison ! Ali est très heureux que cette tournée où je le représente lui mais aussi d’autres cas, ait lieu et me dit que tous en prison prient pour moi. Je suis en pleurs encore après la fin de la discussion avec mon très cher frère. (Vous le savez maintenant je pleure autant que je ris, c’est à dire pas mal ) Qu’Allah veille sur tous les opprimés. N’oubliez pas très chers amis que chacun de nous a son rôle à jouer dans la lutte contre toutes les formes d’injustice. Que Dieu vous garde. »

 Farida, 16 mai 2014 : « Chers amis, veuillez svp partager et faire tourner un maximum toutes les informations concernant cette campagne STOP TORTURE. Cela ne vous prendra que le temps d’un clic ! L’important c’est que ça tourne afin que l’impact soit si grand que le Maroc apprenne que les brutalités, sauvageries, bestialités qu’ils infligent à des hommes dans le secret, est sue par tous ! Que les cris des torturés restés trop longtemps dans le silence parviennent au monde entier ! Faites un effort, cela ne coute pas grand chose. Merci »

15/05/2014 : Amnistía Internacional presenta su campaña contra la tortura

dans ACTIONS/DANS LA PRESSE/TORTURE par
Laura Castrillo y Noelia Espina (de Amnistía Internacional) junto a Farida Aarrass. Foto: L. Fraile
Laura Castrillo y Noelia Espina (de Amnistía Internacional) junto a Farida Aarrass. Foto: L. Fraile
El grupo local de este movimiento ha contado esta mañana con la visita de la defensora de derechos humanos Farida Aarrass, hermana de Ali, un ciudadano melillense que fue extraditado a Marruecos en el año 2010, lugar en el que ha sufrido graves torturas
Laura Fraile
Valladolid

Golpes, descargas de electricidad en los genitales, amenazas de muerte, violaciones con una botella… Éstas son algunas de las barbaridades que, según ha explicado este jueves por la mañana Farida Aarrass en el aula Jerónimo Zurita de la Facultad de Derecho, sufrió su hermano Ali a lo largo de doce interminables días en los sótanos del Centro de detención secreta Temara, que está situado a pocos kilómetros de Rabat. Este hombre, que en diciembre de 2010 fue extraditado a Marruecos tras haber sido acusado de pertenecer a una red terrorista, acabó firmando su declaración de culpabilidad después de haber sufrido todas estas torturas. Este documento, del que más tarde se retractó ante el tribunal, fue la única prueba presentada en su juicio. Una vez finalizado este proceso, le condenaron a quince años de los que debe cumplir un total de doce. « Le dieron treinta hojas escritas en árabe clásico, que es una lengua que él no entendía, para que las firmara », explicó Farida esta mañana durante su intervención. Actualmente Ali está en la prisión de Salé II, un centro al que ésta se refiere como el « Guantánamo de Marruecos ».

El cúmulo de irregularidades de las que ha venido acompañado este caso ha provocado que Farida Aarrass lleve años reclamando la puesta en libertad de su hermano. « Ali fue extraditado ilegalmente por parte de España pero el gobierno belga (donde éste estuvo viviendo desde los 15 años) lo ha abandonado. Estamos viviendo un caso de racismo institucional. Parece que somos importantes para votar o para pagar impuestos pero cuando pasa algo fuera de la frontera de Bélgica, es como si no fuéramos belgas », se lamentaba Farida durante su segunda intervención del día, ya que antes de acudir a la Facultad de Derecho había estado en el IES Río Duero de Tudela de Duero para contar el caso de su hermano al alumnado de este centro.

La sección española de Amnistía Internacional lleva denunciando esta situación desde el año 2009. En un primer momento lo hizo frente al Gobierno español para que evitara su extradición, ya que se preveía que éste podría ser torturado, y más tarde lo ha seguido haciendo ante el Gobierno marroquí, al que solicitan que se abra una investigación independiente e imparcial sobre las denuncias de torturas, que se revise su proceso judicial con las garantías pertinentes y que respeten sus derechos como preso.

Lamentablemente, el caso de Ali no es el único. De ahí que la última campaña global de Amnistía Internacional se haya fijado como objetivo visibilizar y denunciar todos los casos de torturas que actualmente se están produciendo a nivel internacional, tema en el que vienen trabajando desde hace 50 años. « Esta campaña la hemos lanzado aprovechando el 30 aniversario de la Convención de la ONU contra la Tortura, que fue ratificada por 155 países. Desde Amnistía hemos investigado a 142 países, y durante los últimos cinco años hemos podido comprobar que en 141 de ellos se estaban produciendo torturas« , explicaba este jueves por la mañana Noelia Espina, coordinadora de Amnistía Internacional en Castilla y León. « España tampoco está exenta de torturas, ya que también hay casos de denuncias a miembros de los cuerpos y fuerzas de seguridad. Nos parece preocupante que los sucesivos gobiernos no hayan tipificado adecuadamente lo que es la tortura o que el actual gobierno haya restringido por ley el ejercicio de la jurisdicción universal », continuó Noelia esta mañana.

La campaña #StopTortura, que se lanzó el pasado martes y que tendrá dos años de duración, incluye la publicación de un informe llamado `La tortura en 2014. 30 años de promesas incumplidas´. Este documento recoge a lo largo de medio centenar de páginas diferentes aspectos como el tipo de personas que corren mayores riesgos de ser torturadas, los momentos y los motivos que conducen a torturar a alguien o los métodos más habituales para llevar a cabo este proceso.

Las principales víctimas, según publican en este documento, son aquellas personas que pertenecen a una minoría religiosa determinada o a otro grupo minoritario, los presuntos delincuentes, los miembros de grupos armados o las personas sospechosas de haber cometido delitos relacionados con el terrorismo. « Muchas víctimas pertenecen además a grupos ya de por sí desfavorecidos: mujeres, menores de edad, miembros de minorías étnicas, lesbianas, gays, bisexuales, personas transgénero e intersexuales y, sobre todo, personas sin recursos económicos », indican en este informe.

En él también se alude a las mujeres, quienes « sufren torturas específicas de violencia de género, incluida la violación y otras formas de violencia sexual ». Tal y como señalan, « algunas formas de tortura y otros malos tratos son exclusivas de las mujeres, como el aborto forzado, la negación del aborto, la esterilización forzada y la mutilación genital femenina. Una de estas formas de tortura, que también es un crimen contra la humanidad, es la utilización cada vez más generalizada de la violencia sexual contra las mujeres como arma de guerra. Así fue en el caso de Ruanda y los Balcanes en 2009 o en la República Democrática del Congo, donde el Consejo de Seguridad de Naciones Unidas reportó más de 15.000 violaciones de mujeres y niñas ».

Este informe alude también a casos concretos pertenecientes a ciudadanos de los cinco países en los que se centra esta campaña, que son Filipinas, Marruecos y el Sáhara Occidental, México, Nigeria y Uzbekistán (de todos estos países, España ha decidido centrarse en Marruecos y México). En ellos se alude a personas como la mexicana Claudia Medina, que el 7 de agosto de 2012 vio amenazada su tranquilidad cuando varios miembros de la marina irrumpieron en su casa. Allí, según escriben en este informe de Amnistía Internacional, « le ataron las manos y le vendaron los ojos antes de llevarla en una camioneta a la base naval local. Allí la torturaron mediante descargas eléctricas, la agredieron sexualmente, le propinaron golpes y patadas y la dejaron atada a una silla bajo el calor abrasador del mediodía ».

Otro de los casos expuestos es el del nigeriano Moses Akatugba, que fue detenido a los 16 años de edad acusado de ser sospechoso de robo a mano armada. Tal y como recoge este informe, « los soldados le dispararon en la mano y lo golpearon en la cabeza y en la espalda durante su detención. Pasó tres meses bajo custodia policial. Durante ese tiempo, según asegura, los policías lo golpearon con machetes y porras. También ha declarado que lo ataron y lo tuvieron colgado cabeza abajo durante varias horas. Asimismo, afirma que unos policías le arrancaron las uñas de las manos y de los pies con unos alicates, antes de obligarlo a firmar dos `confesiones´, escritas por la propia policía ».

Casos como éstos llevan a Amnistía Internacional a exigir que se apliquen unas salvaguardias efectivas contra la tortura, tendentes a que « las personas detenidas tengan acceso a un abogado desde el primer momento, que los abogados estén presentes durante los interrogatorios, que haya médicos disponibles para examinar a las personas detenidas, que las personas detenidas puedan ponerse en contacto con sus familias o que las confesiones obtenidas mediante tortura no puedan utilizarse nunca como prueba », tal y como resumen en su página web, donde se ha habilitado una ciberacción para recoger firmas contra la tortura.

Farida Aarrass, que este viernes por la mañana viajará a Oviedo para continuar denunciando el caso de su hermano, ha sido la protagonista de la primera actividad que Amnistía Internacional Valladolid ha organizado dentro de esta campaña, en la que hoy han contado con la colaboración del Observatorio de Derechos Humanos de la UVa. Este jueves tenían intención de reunirse con el delegado del Gobierno de Castilla y León y con la presidenta de las Cortes, pero ninguno de los dos les ha recibido por « motivos de agenda ». Durante el próximo mes esta campaña global continuará con dos acciones más. Una está prevista para el sábado 21 de junio, en la que los integrantes del grupo local saldrán a la calle para recoger firmas, y la otra para el viernes 27, fecha en la que varios grupos como El Lector Acróbata, Inn Vertebrados, Jamming at Fidel´s, JR & The Gang o Sin Arreglo ofrecerán un concierto gratuito a partir de las 20 horas en el exterior de la Facultad de Filosofía y Letras.

Más información:

Vídeo de apoyo a Ali Aarrass

Informe `La tortura en 2014. 30 años de promesas incumplidas´

Campaña #StopTortura

Página web sobre el caso de Ali Aarrass

 

Ali Aarrass : Amnesty International lance une campagne internationale pour sa libération !

dans ACTIONS/COMMUNIQUES DE PRESSE/FRIENDS OF ALI AARRASS LONDON SUPPORT COMMITTEE/Lettres/Letters/Brieven/ORGANISATIONS POUR LES DROITS DE L'HOMME / FOR HUMAN RIGHTS/TORTURE par

Stop torture Ali and the othersFarida Aarrass est actuellement en tournée avec Amnesty Inernational-Espagne et moi, je reviens d’Amnesty International à Londres avec plein d’espoir.

A partir du 13 mai 2014, Amnesty International lance une campagne mondiale « STOP TORTURE ». CLIQUEZ ICI.

Selon Amnesty, qui dénonce la torture dans le monde depuis cinquante ans, force est de constater que les gouvernements ne respectent pas leurs promesses, ni leurs signatures sous les accords et les conventions contre la torture. L’utilisation de la torture est (re)devenue la méthode pour obtenir des confessions, pour faire taire l’opposition ou simplement pour punir.

Stop torture Amnesty internationalLa campagne d’Amnesty International se mènera de 2014 à 2016.

Elle se focalise sur cinq pays : le Maroc, le Mexique, le Nigeria, les Philippines et l’Ouzbékistan. Et sur cinq personnes dans chacun de ses pays, respectivement : Ali Aarrass, Claudia Medina Tamariz, Moses Akatugba, Alfred Disbarro et Dilorom Abdukadirova.

Pour le cas d’ Ali Aarrass, Amnesty International s’appuie sur le rapport du Rapporteur spécial de l’ONU Juan Mendez et sur le Rapport du Groupe de Travail de l’ONU sur la détention arbitraire. Ce dernier demande la libération immédiate d’Ali Aarrass.

lettre à Ali AarrassAmnesty International lance un appel à écrire à Ramid El Mustapha, le Ministre de la justice et des libertés du Maroc, et à Ali Aarrass à la prison de Salée II. Amnesty demande la libération immédiate d’ Ali Aarrass, l’examen des rapports sur sa torturé et maltraitance, l’installation des caméras vidéo et la présence d’un avocat lors des interrogations, comme protections contre la torture.

Tout le matériel pour la campagne peut être obtenu au siège d’Amnesty International.

Nous tenons à remercier tous les sympathisants, activistes, artistes, avocats ou parlementaires qui ont mené un combat pour Ali Aarrass depuis cinq ans. Sans vous, le nom d’Ali Aarrass ne se trouverait pas parmi les cinq personnes, personnifiant l’horreur de la torture dans le monde d’aujourd’hui.

Demo London Dec 2011 Nico 2 picassaEn particulier, nous tenons à remercier le Comité « London Friends of Ali Aarrass », qui a joué un rôle décisif pour que la cause d’Ali Aarrass, un belgo-marocain, soit connue au niveau international et parmi les organisations des droits de l’homme. Leurs lettres, publications, traductions, soutien financier, deux motions dans le parlement britannique, visites à l’ambassade belge et marocain à Londres, leur participation aux audiences du procès d’Ali à Rabat, la projection de film « Ali Aarrass pour l’exemple » à l’université de King’s College, leurs pétitions avec des personnalités du plus haut niveau juridique et parlementaire… resteront un exemple de solidarité internationale.

Ali Aarrass tortureMobilisons-nous pour amener le matériel d’Amnesty International dans les écoles, les syndicats, les associations et le monde artistique  partout en Belgique !!

Interpellez les candidat(e)s pour les élections européennes, fédérales et régionales pour qu’ils/elles se joignent à la campagne « STOP TORTURE » et demandent la libération d’Ali Aarrass et tous les prisonniers torturés au Maroc.

Luk Vervaet, www.freeali.be

 

 

 

 

 

 

 

Campagne 1 euro pour Ali Aarrass !

dans ACTIONS par

1 euro pour Ali Aarrass

 

Dans le cadre de la Campagne menée pour la libération d’Ali Aarrass, une collecte de fonds est devenue plus que nécessaire pour permettre aux multiples frais et honoraires d’être payés.

 Pour vous faciliter et alléger votre contribution, nous ne demandons à chacun de vous qu’UN euro symbolique.

Un euro tout le monde peut le verser et permettra si vous êtes assez nombreux à le faire, d’arriver à l’objectif qui consiste à payer les prochains frais honoraires et autres frais de campagne FREEALI.

 Si vous ne connaissez pas encore l’affaire, consultez le site www.freeali.be ou bien contactez la soeur d’Ali Aarrass, Farida Aarrass sur sa page facebook.

 Si vous êtes décidés à aider et ainsi soulager la famille, faites vos dons sur ce compte :

 Farida Aarrass

BNP Paribas Fortis

Chée de Gand à Molenbeek

IBAN: BE69 0016 7484 8678

BIC: GEBABEBB

 Merci !

Didier Reynders contre Ali Aarrass : le procès aura lieu le 26 mai ! Mobilisons-nous !

dans ACTIONS/AVOCATS/DANS LA PRESSE/ORGANISATIONS POUR LES DROITS DE L'HOMME / FOR HUMAN RIGHTS/SANS CATEGORIES par

 Farida Aarrass at Belgian embassy LondonTrès chers amis !

 Le vendredi 21 mars 2014, l’audience introductive a bien eu lieu.

 Les avocats qui nous représentent ainsi que ceux du ministre des affaires étrangères Didier Reynders étaient là et alors qu’on pensait que la date de l’audience publique en appel allait être fixée aux environs du mois de septembre, voilà que la présidente demande l’objet du litige.

Nos avocats indiquent qu’il s’agit de l’appel à l’aide d’un homme torturé au Maroc et abandonné par son pays.

Alors la Présidente a demandé à se greffière de chercher une date plus proche.

Nos avocats plaideront donc le 26.5.14 en appel…

 Je compte sur vous tous, chers amis, pour bloquer la date de la dite audience à 9h du matin.

Il s’agira d’une première si l’affaire devait être remportée

Je vous tiens informés !

Farida Aarrass

 

ONUDans la presse : Afriquinfos

Maroc : L’ONU ordonne la libération d’Ali Aarrass

RABAT (© 2014 Afriquinfos) – SOURCE

Le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies souhaite voir le prisonnier belgo-marocain libéré par les autorités marocaines. Ali Aarrass est suspecté de faire partie de l’organisation terroriste GICM.

Ali Aarrass aurait subi, selon l’ONU, durant ses 3 années de détention des « traitements humiliants et dégradants » par les gardiens de la prison de Salé, où il était incarcéré.Ali Aarrass avait été arrêté en 2008 pour appartenance à un réseau terroriste.

Le document rédigé par l’ONU stipule que le prisonnier a été condamné injustement et illégalement par les autorités marocaines. Ce texte exige la libération du belgo-marocain ainsi qu’une indemnisation suite à son séjour en prison.

Cet écrit indique également qu’il aurait été condamné « sans aucun témoin ni aucune preuve documentaire ou légale » et « sans droit de témoigner ». L’ONU ajoute que cette condamnation s’est basée suite aux déclarations de l’homme, alors torturé, et dans une langue qu’il ne connaissait même pas (l’arabe).

L’Espagne avait blanchi Ali Aarrass, alors que le Maroc le gardait toujours prisonnier.

Afriquinfos

Ali Dans la presse :  Yabiladi

L’ONU demande au Maroc de libérer Ali Aarrass

Justice | Brève | Publié le 14.03.2014 à 16h23 | Par La rédaction SOURCE

L’affaire Ali Aarrass intéresse le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. L’Assemblée générale des Nations Unies a demandé au Maroc, via une résolution dudit conseil, la « libération immédiate » du prisonnier belgo-marocain arrêté en 2008 et accusé d’appartenir au réseau terroriste GICM.

Le texte exhorte le gouvernement marocain à libérer le détenu et de l’indemniser financièrement pour les dommages subis pendant son arrestation, sa condamnation et sa détention « injuste et illégale ». Selon l’organisation, Ali Aarrass a été victime, durant ses trois années de détention, de « traitements humiliants et dégradants » dans la prison de Salé.

Le texte ajoute que le détenu a été « injustement condamné, sans aucun témoin ni aucune preuve documentaire ou légale », et aussi « sans droit de témoigner ». La condamnation a été faite en se basant sur « une confession obtenue sous la torture et dans une langue qu’il ne connaissait pas : l’arabe » souligne la résolution.

Arrêté en 2008, Ali Aarrass avait été blanchi par l’Espagne mais condamné par le Maroc après son extradition.

 

50 ans après : « La Belgique et la double nationalité… « , Espace Magh, Bxl, 28 mars 2014

dans ACTIONS/ARTS par

Le grand voyage espace maghVendredi 28 mars 18-22h Espace Magh, Rue du Poinçon, 17, 1000 Bruxelles

02 274 05 10 info@espacemagh.be

Soirée Citoyenne – Table ronde : « La double nationalité en Belgique au regard du droit international et des droits de l’Homme ».

Intervenants :

Arnaud Louwette – Spécialiste de droit international (ULB);

Claude Debrulle- Administrateur à la Ligue des Droits de l’Homme.

Christophe Marchand – Avocat ;

Luk Vervaet – Auteur de “Condamnés à la prison?”;

Témoignage de Farida Aarrass, soeur d’Ali Aarrass.

 Modération : Aurore Van Opstal, journaliste.

 

20h : Soirée artistique en solidarité avec les « Sans-Voix »: Avec Mernissi Youness, Manza Abdeslam, Hydra, Souad Fila, Marishka Connection,…

 Soirée artistique – Entrée : 5€

 Reservation : Tel : 02 274 05 10 – reservation@espacemagh.be

http://espacemagh.be/reservation_fr.php?event_id=409&date_id=613

 

 

La lettre d’Ali Aarrass au Consul belge : « SOS d’un ressortissant belge » (17 février 2014)

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50 ans immigration en BelgiqueS.O.S. D’ UN RESSORTISSANT BELGE !

Monsieur le consul,

Moi, Ali Aarrass je vous fais savoir qu’actuellement on continue à me maltraiter, à me menacer, à me harceler et à m’empêcher de dormir.

Je suis privé de mon courrier (tout ne me parvient pas). On m’empêche d’écrire à ma famille ainsi qu’aux avocats. Les très rares fois que je les vois au parloir, on m’interdit toute forme d’échange confidentiel.

Lorsque je passe des appels téléphoniques, je n’ai droit à aucune intimité. Un ou plusieurs gardes se postent à mes cotés pour entendre la discussion et on m’oblige à m’exprimer en une seule langue.

Dans ma cellule, il y va de même pour ce qui est de l’intimité et suis soumis au quotidien à une forme d’humiliation dégradante, constante, provocatrice et psychologiquement destructrice.

Ils me rendent la vie impossible !

Etant donné que je ne bénéficie d’aucun suivi médical, ma santé se détériore de plus en plus, tant au niveau physique que mental.

Je subis tous les jours du racisme, une discrimination raciale continue, et mes droits les plus fondamentaux me sont amputés.

Monsieur le consul, ne disposant d’aucun revenu et étant donné que je n’ai pas de famille au Maroc, je ne peux recevoir d’aide alimentaire comme d’autres détenus. Je me vois donc contraint de compter sur la nourriture de la prison qui est immangeable et malsaine, mais je la mange pour survivre.

Comme si tout ce qu’ils me font vivre ne suffisait pas, ils vont jusqu’à utiliser ce moyen pour davantage me discriminer. La nourriture est le droit le plus élémentaire et pour très abjecte qu’elle soit ici, c’est devenu un luxe auquel je ne peux accéder que de manière très rationnée. Les meilleures portions étant mises de coté par les gardiens, dans le but d’en tirer un profit auprès des détenus jouissant d’un traitement de faveur.

Monsieur le consul, sachez que depuis 2008 j’ai été privé arbitrairement de ma liberté, j’ai vécu et vit toujours dans l’isolement sous un régime très stricte de haute sécurité. J’ai subi les pires atrocités en matière de torture… J’ai survécu à l’innommable et tente jour après jour de résister tant bien que mal et ça malgré toute l’injustice qui m’a été faite.

Monsieur le consul, à ce jour à ma demande de cassation auprès de la Cour de Rabat, introduite par mes avocats conseils, il n’y a toujours pas de date fixée.

Cela démontre que je ne bénéficie pas de recours effectif au Maroc et demande une intervention de votre part.médaille 20 km II

Je vous serais gré de me venir en aide en m’apportant l’aide consulaire qui m’est due, compte tenu de la situation dramatique dans laquelle je me trouve.

Monsieur le consul, en espérant que vous donnerez suite à ma requête, veuillez agréer mes très sincères salutations.

Le 17 février 2014

Ali AARRASS

Réponse de Didier Reynders (MR) à la question de Zoé Genot (ECOLO) sur Ali Aarrass (29 janvier 2014)

dans ACTIONS/AU PARLEMENT par

Zoé GenotAli Aarrass et binationalité : « Quand on veut manger à tous les rateliers » sermonne De Donnea (MR).

 

Le Ministre Reynders persiste à refuser l’assistance consulaire, invoquant une fois de plus la Convention de La Haye que le Maroc n’a pas signé ! « La Belgique comptant des centaines de milliers de ressortissants ayant une double nationalité ne souhaite pas créer de précédent. » Binationaux vous voilà prévenus…

05 Question de Mme Zoé Genot au vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères, du Commerce extérieur et des Affaires européennes sur « la protection diplomatique d’un citoyen belgo-marocain » (n° 17710)

05.01 Zoé Genot (Ecolo-Groen) : Monsieur le président, monsieur le ministre, nous avons déjà évoqué cette situation plusieurs fois. Ma question date de mai 2013 mais elle est malheureusement toujours d’actualité.

Permettez-moi de vous interroger à nouveau sur la situation de ce citoyen belgo-marocain extradé en décembre 2010 d’Espagne vers le Maroc, contre l’avis du Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU. Ce ressortissant belge aurait été victime de torture, n’aurait pas eu droit à un procès équitable et a été condamné à douze ans de prison ferme, sur base d’aveux qui auraient été obtenus sous la torture et rédigés dans une langue qu’il ne maîtrise pas.

Les tortures subies au Maroc ont été attestées par le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants dans un rapport daté du 14 décembre 2012. La situation de ce jeune a empiré. Depuis la visite du groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire, il a été harcelé et isolé. Ses proches n’ont plus eu de nouvelles pendant certaines périodes.

De plus, la plainte pour torture déposée par ce prisonnier belge n’a fait l’objet d’aucune enquête approfondie, indépendante et impartiale. Après avoir été classée sans suite, l’enquête menée par le procureur du Roi a été mystérieusement réactivée et a duré seulement deux jours. Ceci afin, semble-t-il, de permettre au Maroc de dire au Comité contre la torture des Nations unies qu’une enquête avait bien été menée.

Toutefois, des médecins anglais et marocains, experts en matière d’évaluation des séquelles de la torture, ont affirmé que l’expertise déposée par le Maroc était totalement bâclée et non conforme aux standards internationaux les plus élémentaires. Quant à la plainte avec constitution de partie civile introduite par notre ressortissant, elle a été déclarée irrecevable parce que les auteurs de torture n’ont pas été directement nommés. Ce qui est bien évidemment impossible pour ce ressortissant belge, victime de coups par des agents de l’État marocains qui ne se sont pas identifiés préalablement.

La situation de ce citoyen belgo-marocain demeure, en outre, préoccupante car il ne reçoit pas les soins médicaux dont il a besoin, il continue à faire l’objet de menaces directes et de traitements inhumains et dégradants (intervention de personnes cagoulées dans sa cellule, mise à nu, menaces d’extraction vers un lieu inconnu, etc.). Tout cela est totalement contraire à la Convention contre la torture des Nations unies, pourtant ratifiée par le Maroc.

Dans votre réponse à ma question orale posée le 7 mars 2012 en commission, ainsi que dans votre réponse à mon courrier daté du 12 avril 2013, vous invoquez la Convention de La Haye du 12 avril 1930, signée par la Belgique, pour ne pas octroyer d’assistance consulaire à ce ressortissant belgo-marocain.

Monsieur le ministre, comme le Maroc n’est pas signataire de cette Convention, pourriez-vous indiquer en vertu de quelle norme juridique la Belgique serait liée à l’égard de l’État marocain quant à sa non-intervention consulaire à l’égard d’un de ses ressortissants, victime de traitements contraires à des règles de jus cogens, comme l’est l’interdiction absolue de la torture ?

Tout en admettant que le Maroc pourrait refuser de donner suite à une demande de la Belgique, pourriez-vous demander à notre ambassade au Maroc d’effectuer une visite à ce ressortissant en prison et de lui apporter l’assistance consulaire nécessaire ?

Turtelboom Reynders Maroc05.02 Didier Reynders, ministre : Monsieur le président, chère collègue, la réponse reste la même sur l’assistance consulaire : non. Mais, comme je l’ai déjà dit à plusieurs reprises, nous avons pris, j’ai pris personnellement contact avec mon collègue marocain pour des démarches humanitaires en fonction des éléments qui étaient invoqués. Ces démarches ont eu lieu.

Je rappelle qu’en signant la Convention de La Haye du 12 avril 1930, la Belgique a comme beaucoup d’autres pays marqué sa volonté de ne pas accepter d’intervention consulaire étrangère sur le sol belge pour des ressortissants belges possédant une double nationalité. En effet, la coutume internationale veut que la souveraineté nationale soit respectée en cette matière.

C’est la réponse qui est fournie à chaque ambassade étrangère qui tente d’intervenir auprès de mes services pour un ressortissant belge sur le territoire belge. En général, ces tentatives d’intervention n’ont lieu que lorsque l’ambassade étrangère n’est pas au courant de l’acquisition de la nationalité belge par son ressortissant.

La Belgique, comptant des centaines de milliers de ressortissants ayant une double nationalité, ne souhaite pas créer de précédent en cette matière. Les pays auxquels nos ambassades exigeraient un droit d’assistance consulaire envers des bipatrides pourraient en effet invoquer la réciprocité sur le territoire belge.

Nous nous en tenons à cette interprétation. Cela n’empêche en rien, je le répète, des interventions dans un autre cadre humanitaire, mais non dans le cadre de la protection consulaire.

05.03 Zoé Genot (Ecolo-Groen) : Monsieur le président, monsieur le ministre, je ne comprends pas : comment peut-on invoquer une convention avec un pays qui ne l’a pas signée ? Dans ce cas-ci, le Maroc n’a pas signé la Convention de La Haye ; il est donc inutile de l’invoquer.

De plus, vous répétez à plusieurs reprises ne jamais intervenir quand il s’agit de binationaux. Pourtant, j’ai dans la main une lettre signée de votre main, datée du 3 mai 2013, concernant M. Éric Kikunda, belgo-congolais. Vous y écrivez : « M. Kikunda possède la nationalité belge et bénéficie à ce titre de l’assistance consulaire. Notre équipe consulaire à Kinshasa lui a rendu visite à plusieurs reprises et veille à ce que ses conditions de détention soient les plus acceptables possible. Plusieurs démarches ont également été entreprises pour veiller à ce qu’il puisse bénéficier d’un procès équitable ».

Je vous félicite donc pour votre attitude à l’égard de M. Kikunda ; c’est important que nos ressortissants, binationaux ou non, jouissent de conditions de détention convenables et de procès équitables, mais je suis très inquiète – je ne suis pas la seule – à voir les nombreux Belges d’origine marocaine qui se rendent chaque année au Maroc : ils vivent une véritable angoisse à l’idée de rencontrer un problème d’accident de roulage, de droit civil ou pénal, car la Belgique les laisserait sans aucune assistance consulaire.

C’est profondément regrettable et inquiétant, surtout qu’il s’agit d’un principe à géométrie variable pour vous.

05.04 Didier Reynders, ministre : Monsieur le président, je confirme ce que Mme Genot vient de dire. Certes, j’ai écrit une lettre parlant d’un citoyen belge, mais il n’a pas la double nationalité.

05.05 Zoé Genot (Ecolo-Groen) : (…)

05.06 Didier Reynders, ministre : Non, madame ! Si vous regardez la législation congolaise, vous verrez que ce n’est pas possible.

Le président : Quand on veut manger à tous les râteliers, on se casse parfois les dents ! Avoir trente-six nationalités n’est pas nécessairement un atout dans toutes les circonstances de la vie. Mais ce n’est pas une raison pour ne pas respecter les droits humains.

[Chambre des représentants – Commission des Relations extérieures – Réunion du 29 janvier 2014 – Extrait du compte rendu intégral (CRIV 53 – COM 0913)]

Lettre d’Ali Aarrass sur la distribution des vêtements à la prison : « les plus pauvres ne reçoivent rien… »

dans ACTIONS/Lettres/Letters/Brieven par

vêtements Ali Aarrass Farida Luk

« Les autorités utilisent-t-ils mon action humanitaire à des fins politiques et personnels ? »  se demande Ali Aarrass dans  une  lettre  du 11 janvier 2014 sur la distribution des vêtements aux prisonniers à Salé II .

Après ma première lettre (voir http://www.freeali.be/?p=5106 ) où j’avais décrit la manière cruelle avec laquelle on m’a empêché (durant 3 mois) de faire aboutir un projet humanitaire visant à améliorer les conditions de vie des prisonniers et les sortir de leur isolement..je vous écris cette deuxième lettre pour vous mettre au courant des derniers rebondissements au cours des trois derniers jours et ainsi vous transmettre une image complète du déséquilibre flagrant de la politique de réinsertion et de réhabilitation dans les prisons en général et celle de Salé II en particulier.

Après avoir interdit l’accès aux différents sacs (de vêtements, chaussures et le nécessaire de toilette ) aux prisonniers pendant trois mois, la prison leur a enfin ouvert ses portes, mais dans des circonstances mystérieuses puisque la direction a bien permis à l’Observatoire Marocain des Prisons (OMP) d’assister à l’entrée des sacs mais pas à la distribution de leur contenu aux prisonniers.

vetements-I-2013-09-27-10.28.00-618x190Ce qui fait planer une ombre sur cette distribution qui s’est faite donc sans aucune garantie ni aucun contrôle à part une promesse de la direction de transmettre un procès verbal détaillé.

Selon une source fiable, la distribution a exclu d’office les prisonniers de nationalité marocaine alors qu’ils font partie de la tranche la plus pauvre. On a donc privilégié les autres nationalités alors que la plupart d’entre eux n’en ont pas besoin. (Des africains emprisonnés dans le cadre d’affaires de drogues dures et des européens condamnés dans des affaires de drogues et autres)

vêtements Ali Aarrass IJe tiens à préciser que les lignes précédentes n’ont aucune connotation xénophobe mais la distribution devrait avoir lieu sur base de critères objectifs et non politiques.
Ce qui est encore plus étrange est que la direction a filmé la distribution, ce qui pose de multiples questions sur le but de cet enregistrement puisque cela ne fait pas partie des procédures légales, surtout en plein débat national sur l’immigration des sub-sahariens.

Il est aussi à noter qu’on ne m’a pas informé de l’entrée des sacs et de leur distribution (alors que je suis à l’origine de cette action) mais l’information m’est parvenue de personnes extérieures.

Cette distribution injuste a provoqué l’indignation chez les prisonniers pauvres qui continuent à jouer au football pieds nus ou avec des sandales déchirées. En plus de la pauvreté et de l’éloignement de leur famille, ils viennent de subir une injustice supplémentaire en voyant cette aide tant attendue leur passer sous le nez sans qu’ils puissent rien y faire.

SAMSUNGD’une autre part, certains ensembles et quelques belles paires de chaussures n’ont pas été distribués mais dérobés par les fonctionnaires qui ont procédé à la distribution (selon une source proche de la direction).
Et dans une mesure de transparence, cette même source explique que le directeur de prison et le (président de détention) n’étaient pas présents lors de cette distribution.

Un des prisonniers qui ont bénéficié de cette action, nous a cité les noms des fonctionnaires qui ont géré cette distribution :

– Fouad Zamrani 

– Abdellah Hibbi 

– Hamid El Allali, l’infirmier dans l’enceinte de prison ;

– Bouazza El Onki, adjoint du directeur.

J’avais d’ailleurs déposé plainte contre les deux derniers auprès de Monsieur Juan Mendes rapporteur spécial de l’ONU.

Il reste plusieurs zones d’ombre autour de cette affaire, notamment pourquoi avoir exclu les détenus pauvres (tous marocains) de bénéficier de telles initiatives caritatives? Et jusqu’à quand allons nous donner l’image d’une diplomatie propre sur le dos de l’être humain ?

SAMSUNGLe meilleur moyen d’illustrer la crise de réhabilitation et l’injustice sociale répandue dans le milieu carcéral est bien l’augmentation des comportements irresponsables qui détruisent automatiquement toute ambition visant à aider ces détenus au lieu de marcher d’un pas certain vers le changement.

En attendant le changement de ce genre de comportements contraires à la logique sociale, la question de la réinsertion reste d’actualité face à une réalité régie par les intérêts personnels.

Fait le 11/01/2014
Prison Salé II

Ali AarrassAli

 

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